La bataille pour la reconquête du Grand-Nord entre le camp présidentiel et le Rassemblement des Républicains (RDR) risque de faire beaucoup de dégâts dans le camp d’Alassane Ouattara. Le récent ralliement de plusieurs cadres de cette région au parti socialiste constitue, à n’en point douter, une sérieuse menace pour le parti créé par Djéni Kobina, et au PDCI-RDA à quelques semaines seulement de la tenue du futur scrutin présidentiel. Décryptage !
La grande offensive des tenants du pouvoir contre Alassane Ouattara et le RDR dans le Nord du pays a commencé. Depuis la nomination du Docteur Issa Malick Coulibaly au poste de directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo, la confirmation du passage politique semble afficher un nouveau visage dans le Grand-Nord. C’est qu’à dire vraie, le cocotier RDR, solidement implanté dans cette zone est désormais sérieusement secoué.
Le ralliement inattendu de Dossongui, Dohia et Zanga
De fait, certains ‘’ténors’’ du RDR et du PDCI dans le Grand-Nord ont subitement décidé de rallier le camp présidentiel, au moment où l’on s’y attend le moins. Le premier cas qui a surpris plus d’un en Eburnie aura été sans aucun doute, celui de Koné Dossongui, richissime homme d’affaires ivoirien, par ailleurs, député de Kouto. Ce ralliement est d’autant plus surprenant que le parlementaire est l’époux d’une figure de proue du PDCI-RDA, en l’occurrence Amah Marie Téhoua, député de Bongouanou. Même s’il est jusque-là demeuré dans l’ombre, Koné Dossongui n’en demeure pas moins un politicien incontournable dans le Nord et singulièrement à Kouto où il a d’ailleurs réussi la prouesse de se faire élire à maintes reprises, député. C’est vrai que Dossongui n’est pas l’archétype du politicien chevronné. Mais, sa générosité, son sens élevé du partage et sa grande disponibilité l’ont rendu incontournable à Kouto. Son ralliement à l’équipe de campagne du candidat Laurent Gbagbo constitue donc assurément une grande perte pour le PDCI-RDA et Henri Konan Bédié. Même si dans l’establishment démocratique, l’on semble minimiser cette situation, car estimant que Dossongui qui est un puissant homme d’affaires de haut niveau, n’a pas d’autre choix que de soutenir Laurent Gbagbo dans le but de se soustraire de certaines contraintes… Toujours dans sa stratégie de reconquête du Grand-Nord, l’ancien opposant à Houphouët-Boigny a aussi réussi la prouesse d’enrôler dans son escarcelle M. Traoré Dohia Mamadou ci-devant, secrétaire général du syndicat national des douanes de Côte d’Ivoire (SYNAD-CI) et par ailleurs, secrétaire général de la FESACI. Celui-ci a, depuis lundi dernier, été « bombardé » Haut-Commissaire de la zone de Boundiali, Kani, Kouto, Ouangolo, Korhogo… avec rang de ministre. Cette nomination, comme on peut le deviner, vise manifestement à faire basculer dans la maison « bleu et rose » ce colonel des Douanes bien connu pour ses prises de position intransigeantes en faveur d’Alassane Ouattara. En effet, grand syndicaliste, Traoré Dohia qui, naguère, a été appelé à la rescousse de la MUGEF-CI en difficulté, n’a jamais fait mystère de son soutien inconditionnel au mentor des Républicains. C’est semble-t-il dans cette même logique qu’il s’est opposé, avec hargne, à la récupération de la FESACI par le clan Niamien Messou. Certes, tout comme Koné Dossongui, Traoré Dohia n’est pas une figure politique bien connue dans le Nord comme les Amadou Gon Coulibaly, Laurent Dona Fologo, N’golo Fatogoma Coulibaly et autres. Cependant, son ralliement au camp présidentiel constitue une grosse prise pour Laurent Gbagbo, à la recherche d’une réelle légitimité dans le Grand-Nord. L’autre « recrue » de l’équipe de campagne du candidat Laurent Gbagbo est certainement le doyen Ouattara Gonkou Zanga, conseiller spécial du président du RDR et par ailleurs, grand transporteur dans cette région. A Pôgô, une petite ville située à quelques trois (3) km du Mali, Ouattara Zanga est considérée quasiment comme un Dieu-vivant. Il a la mainmise sur toutes les activités, qu’elles soient commerciales, sportives ou culturelles. Dans cette petite cité, il a construit des mosquées, bâti des hôtels et autres résidences qui font la fierté des populations. A toutes les élections, seule, sa voix est prise en compte par ses paires. En décidant donc de basculer dans le camp des socialistes, Ouattara Zanga laisse un grand vide au RDR.
Palé Dimaté, une autre recrue de taille
Il en est d’ailleurs de même pour l’honorable Palé Dimaté, député de Bouna et par ailleurs, président du conseil général de cette localité. En 1999, Palé Dimaté faisait partie de ceux qui, au PDCI-RDA, se sont opposé à la vassalisation du vieux parti par le général Guéi et ses « jeunes gens ». En plus, en 2001, il a encore été de ceux qui se sont courageusement battu pour le retour d’exil du président Henri Konan Bédié. A Bouna, il est considéré comme l’un des rares politiques qui font l’unanimité au niveau des jeunes, des vieux et des femmes. Et pour cela, depuis plus d’une décennie, il a pu bénéficier des suffrages des populations pour en être le député et aussi le président du conseil général. Sa nomination au poste de haute autorité de développement consacre ainsi, une rupture épistémologique d’avec son parti d’origine, le PDCI-RDA. Au total, dans la bataille pour le contrôle du Grand-Nord, le candidat Laurent Gbagbo ne lésine pas sur les moyens. Désormais, il menace sérieusement le RDR et le PDCI qui font office de chefs incontestés dans cette zone. Mais, rien n’est toutefois encore gagné. Car l’histoire a montré que les cadres de cette région qui font défection ne sont pas nécessairement et systématiquement suivis par la base comme ce fut le cas d’Adama Coulibaly Nibi Zana.
Michel Ziki
La grande offensive des tenants du pouvoir contre Alassane Ouattara et le RDR dans le Nord du pays a commencé. Depuis la nomination du Docteur Issa Malick Coulibaly au poste de directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo, la confirmation du passage politique semble afficher un nouveau visage dans le Grand-Nord. C’est qu’à dire vraie, le cocotier RDR, solidement implanté dans cette zone est désormais sérieusement secoué.
Le ralliement inattendu de Dossongui, Dohia et Zanga
De fait, certains ‘’ténors’’ du RDR et du PDCI dans le Grand-Nord ont subitement décidé de rallier le camp présidentiel, au moment où l’on s’y attend le moins. Le premier cas qui a surpris plus d’un en Eburnie aura été sans aucun doute, celui de Koné Dossongui, richissime homme d’affaires ivoirien, par ailleurs, député de Kouto. Ce ralliement est d’autant plus surprenant que le parlementaire est l’époux d’une figure de proue du PDCI-RDA, en l’occurrence Amah Marie Téhoua, député de Bongouanou. Même s’il est jusque-là demeuré dans l’ombre, Koné Dossongui n’en demeure pas moins un politicien incontournable dans le Nord et singulièrement à Kouto où il a d’ailleurs réussi la prouesse de se faire élire à maintes reprises, député. C’est vrai que Dossongui n’est pas l’archétype du politicien chevronné. Mais, sa générosité, son sens élevé du partage et sa grande disponibilité l’ont rendu incontournable à Kouto. Son ralliement à l’équipe de campagne du candidat Laurent Gbagbo constitue donc assurément une grande perte pour le PDCI-RDA et Henri Konan Bédié. Même si dans l’establishment démocratique, l’on semble minimiser cette situation, car estimant que Dossongui qui est un puissant homme d’affaires de haut niveau, n’a pas d’autre choix que de soutenir Laurent Gbagbo dans le but de se soustraire de certaines contraintes… Toujours dans sa stratégie de reconquête du Grand-Nord, l’ancien opposant à Houphouët-Boigny a aussi réussi la prouesse d’enrôler dans son escarcelle M. Traoré Dohia Mamadou ci-devant, secrétaire général du syndicat national des douanes de Côte d’Ivoire (SYNAD-CI) et par ailleurs, secrétaire général de la FESACI. Celui-ci a, depuis lundi dernier, été « bombardé » Haut-Commissaire de la zone de Boundiali, Kani, Kouto, Ouangolo, Korhogo… avec rang de ministre. Cette nomination, comme on peut le deviner, vise manifestement à faire basculer dans la maison « bleu et rose » ce colonel des Douanes bien connu pour ses prises de position intransigeantes en faveur d’Alassane Ouattara. En effet, grand syndicaliste, Traoré Dohia qui, naguère, a été appelé à la rescousse de la MUGEF-CI en difficulté, n’a jamais fait mystère de son soutien inconditionnel au mentor des Républicains. C’est semble-t-il dans cette même logique qu’il s’est opposé, avec hargne, à la récupération de la FESACI par le clan Niamien Messou. Certes, tout comme Koné Dossongui, Traoré Dohia n’est pas une figure politique bien connue dans le Nord comme les Amadou Gon Coulibaly, Laurent Dona Fologo, N’golo Fatogoma Coulibaly et autres. Cependant, son ralliement au camp présidentiel constitue une grosse prise pour Laurent Gbagbo, à la recherche d’une réelle légitimité dans le Grand-Nord. L’autre « recrue » de l’équipe de campagne du candidat Laurent Gbagbo est certainement le doyen Ouattara Gonkou Zanga, conseiller spécial du président du RDR et par ailleurs, grand transporteur dans cette région. A Pôgô, une petite ville située à quelques trois (3) km du Mali, Ouattara Zanga est considérée quasiment comme un Dieu-vivant. Il a la mainmise sur toutes les activités, qu’elles soient commerciales, sportives ou culturelles. Dans cette petite cité, il a construit des mosquées, bâti des hôtels et autres résidences qui font la fierté des populations. A toutes les élections, seule, sa voix est prise en compte par ses paires. En décidant donc de basculer dans le camp des socialistes, Ouattara Zanga laisse un grand vide au RDR.
Palé Dimaté, une autre recrue de taille
Il en est d’ailleurs de même pour l’honorable Palé Dimaté, député de Bouna et par ailleurs, président du conseil général de cette localité. En 1999, Palé Dimaté faisait partie de ceux qui, au PDCI-RDA, se sont opposé à la vassalisation du vieux parti par le général Guéi et ses « jeunes gens ». En plus, en 2001, il a encore été de ceux qui se sont courageusement battu pour le retour d’exil du président Henri Konan Bédié. A Bouna, il est considéré comme l’un des rares politiques qui font l’unanimité au niveau des jeunes, des vieux et des femmes. Et pour cela, depuis plus d’une décennie, il a pu bénéficier des suffrages des populations pour en être le député et aussi le président du conseil général. Sa nomination au poste de haute autorité de développement consacre ainsi, une rupture épistémologique d’avec son parti d’origine, le PDCI-RDA. Au total, dans la bataille pour le contrôle du Grand-Nord, le candidat Laurent Gbagbo ne lésine pas sur les moyens. Désormais, il menace sérieusement le RDR et le PDCI qui font office de chefs incontestés dans cette zone. Mais, rien n’est toutefois encore gagné. Car l’histoire a montré que les cadres de cette région qui font défection ne sont pas nécessairement et systématiquement suivis par la base comme ce fut le cas d’Adama Coulibaly Nibi Zana.
Michel Ziki
