Le professeur Georges Armand Ouégnin est chirurgien, urologue et andrologue au CHU de Cocody. Il est en charge de l’Assurance-Maladie universelle (AMU) au niveau du ministère de la Femme, de la Famille et des Affaires sociales. Au niveau politique, il est membre-fondateur du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) de Laurent Dona Fologo. Dans cette interview qu’il a accordée à Notre Voie, il parle de la grande vision et de la volonté politique que le président Laurent Gbagbo a pour l’AMU, de la sortie du Pr. Djédjé Mady qui a qualifié de mercenaires les Houphouétistes qui soutiennent la candidature à la présidentielle de Laurent Gbagbo. Il se prononce aussi sur l’élection présidentielle à venir qui, affirme-t-il, sera gagnée sans coup férir par son candidat. Entretien. Notre Voie : Le candidat Laurent Gbagbo, après avoir déposé sa candidature le 16 octobre dernier à la Commission électorale indépendante (CEI), a réaffirmé, au cours d’une conférence de presse, sa volonté de remettre en chantier son projet relatif à l’Assurance-Maladie universelle (AMU). Quelle lecture faites-vous de cette volonté du chef de l’Etat ? Pr. Georges Armand Ouégnin: Je vous avoue que j'ai été heureux, le jour de l'annonce de la candidature du président Laurent Gbagbo, de l’entendre dire qu’il souhaitait remettre en chantier ce projet. Il s'est, en effet, engagé à faire en sorte que, dès qu'il sera réélu, nous puissions reprendre la mise en œuvre effective de l'AMU qui a été retardée par la crise socio-politique. C’est un grand projet social qui lui tient à cœur. Nous ne pouvons que le soutenir. Personnellement, j’ai eu le privilège, depuis 2001, de participer à la conception, à l'élaboration même de la politique de l'AMU aux côtés du ministre Clotilde Ohouochi, alors membre du gouvernement. J’ai eu aussi la responsabilité de coordonner les activités du comité de pilotage qui a été mis en place, et je suis actuellement chargé de la coordination des opérations de mise en œuvre de l'AMU au ministère de la Femme, de la Famille et des Affaires sociales dirigé par le ministre Jeanne Peuhmond. Je peux donc dire que je suis au cœur de ce projet qui va pratiquement révolutionner tout le système sanitaire et social de la Côte d'Ivoire. Je pense que le président Gbagbo a vu juste en initiant cette grande réforme sociale. La Côte d'Ivoire peut se vanter d'être l'un des premiers pays en Afrique subsaharienne, sinon le premier, à avoir voté une loi qui instaure l’Assurance-Maladie universelle. Tout le mérite revient au président de la République, parce que c'est sa vision. N.V. : Qu’y a-t-il réellement derrière cette vision? Pr.G.A.O. : Ce qu’il y a derrière, c’est la vision de faire en sorte qu'il n'y ait pas de médecine à deux vitesses. Qu’il n'y ait pas une médecine pour les riches et une autre pour les pauvres. Nous savons que le droit à la santé est un droit universel ; tout le monde a droit à avoir des soins de santé de qualité. Or, aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, on constate, comme dans la majorité des pays africains, qu'il y a une minorité qui a une couverture du risque maladie. En Côte d'Ivoire précisément, près de 90% de personnes n'ont pas de couverture de risque maladie. C'est inacceptable et le combat que le président Gbagbo mène est noble. C’est un combat d’équité et de justice sociale. Nous ne pouvons que l'encourager, nous devons le soutenir. N.V. : Quand vous parlez de l’AMU, on a le sentiment que vous attendiez un tel projet depuis de longues années. Pr.G.A.O. : Oui, parce que l’AMU va financer le système sanitaire, il va permettre d'avoir des soins de qualité pour nos populations et va surtout permettre à tous les Ivoiriens, tous les habitants de ce pays, d'accéder financièrement aux soins de santé. En réalité, le problème est qu’il ne sert à rien d’avoir de nombreuses structures sanitaires, si la population ne peut pas payer. Or, aujourd'hui, près de 50% de la population ivoirienne vivent en dessous du seuil de pauvreté. Voyez-vous, avec l’AMU, les professionnels de la santé que nous sommes n’assisteront plus impuissants à l’agonie des malades démunis venus solliciter nos soins dans les centres de santé. De plus, l’AMU est une grande opportunité pour la promotion et la valorisation de notre profession. Cependant, pour mener à bien un tel projet, il faut une volonté politique forte et soutenue. Et le président Laurent Gbagbo l'a. De tous les candidats à la présidentielle, il est celui qui a réellement cette volonté de mettre en œuvre ce projet qui sera un instrument puissant de lutte contre la pauvreté, un facteur de réconciliation nationale et de cohésion sociale. N.V. : Pour vous, c'est Laurent Gbagbo qui a la volonté politique de mettre en place l'AMU. Mais Henri Konan Bédié, le président et candidat du PDCI, a dit que, s'il venait au pouvoir, il n'allait pas opter pour l'AMU, mais plutôt pour le Plan national de développement sanitaire (PNDS). Pouvez-vous apporter un regard sur cette autre option ? Pr.G.A.O. : Quand je dis que le président Laurent Gbagbo est de tous les candidats celui qui a la volonté politique de mettre sur pied l'AMU, je sais de quoi je parle… Il est vrai que le Plan national de développement sanitaire a été initié en 1995-1996 par le président Bédié, mais ce n’est pas une assurance-maladie. Le PNDS ambitionne, en effet, d'améliorer l'offre de soins. C'est une bonne chose, mais, comme je l’ai dit tantôt, à quoi cela servirait-il d'avoir des centres de santé, si les populations ne peuvent pas payer les soins qui y sont dispensés ? On ne peut pas parler d'amélioration de l'offre de soins sans mettre en place les dispositifs susceptibles d’organiser la demande, c'est-à-dire des mécanismes qui vont permettre à tous de “consommer” cette offre. Depuis 1994, avec la politique de recouvrement des coûts née de “l’initiative dite de Bamako”, les soins de santé sont payants. On a pensé que c'était un moyen pour nos pays de financer leur système sanitaire. Malheureusement, intervenue dans un contexte de paupérisation, cette politique a plutôt éloigné les populations des centres de santé. Aujourd'hui, force est de constater que seulement 30% de la population fréquentent les structures sanitaires. Ce qui veut dire que les 70% de la population ne vont pas à l'hôpital. Les gens n’y vont pas parce qu'ils n'ont pas d'argent. Les médicaments coûtent cher. La santé coûte très cher. C’est pourquoi il est important d’organiser l’accessibilité financière aux soins. Le président Gbagbo y croit profondément. Vivement sa réélection pour qu'on puisse aller de l'avant ! N.V.: Est-ce que la Côte d’Ivoire a les moyens humains et financiers de mettre en place l’AMU ? Pr. G.A.O. : Nous avons d’énormes potentialités. Nous disposons des hommes et des moyens financiers nécessaires pour organiser l’AMU. Je n'ai aucune inquiétude. Nous avons des médecins, des actuaires, des juristes, des économistes (…). Nous avons toutes les ressources humaines. Nous sommes un pays solide, premier producteur de cacao (…). Nous avons aussi des potentialités économiques. Il nous faut être ambitieux, audacieux, courageux et imaginatifs. Lorsqu’en 1945, après la Seconde Guerre mondiale, la France jetait les bases de la sécurité sociale, elle n'avait probablement pas autant de cadres et de compétences que nous. Nous pouvons le faire, nous devons le faire, et nous le ferons grâce au président Gbagbo. N.V.: On sait que la loi sur l’AMU a été votée in extremis et que les discussions avaient achoppé au niveau du parlement sur son caractère obligatoire. Pourquoi est-il obligatoire de souscrire à l’AMU? Pr.G.A.O. : L'Etat a le devoir de s'occuper de la santé de ses populations. C’est à l’Etat de mettre en place les structures nécessaires pour que la population ivoirienne puisse se soigner correctement et à moindres frais. Il lui appartient d’organiser la solidarité pour que l’accessibilité financière aux soins soit une réalité. D’ailleurs, la Conférence des ministres africains en charge de la prévoyance sociale (CIPRES) encourage, depuis 2006, tous les pays à mettre en place un système d’assurance-maladie obligatoire, surtout pour le secteur formel. La Côte d’Ivoire a voté la loi en octobre 2001. Et elle est suivie aujourd’hui par presque tous les autres pays africains. N.V. : Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Pr.G.A.O. : Cela veut dire que nous avons eu raison. Il est de la responsabilité de l’Etat de faire en sorte que tout le monde participe aux frais de santé de tous. En mai 2008, j’ai eu l’honneur d’assister à la conférence internationale sur la couverture du risque maladie dans les pays en voie de développement. La conférence, qui s’est déroulée à Paris, à l’initiative de la France, était présidée par le ministre Bernard Kouchner. Le président de la République m’a fait l’honneur de m’envoyer en mission aux côtés des ministres de l’Economie et de la Santé. La communauté internationale aujourd’hui encourage tous les pays en développement à aller vers l’assurance-maladie. Chaque pays étant invité à élaborer ses propres stratégies en fonction de son histoire, de son contexte socioéconomique et culturel, car il n’y a pas de système clé en main. C’est dire que tout le monde reconnaît que, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la mise en place de l’assurance-maladie est incontournable. Et le président Laurent Gbagbo a eu raison de s’y engager. Même la grande Amérique avec le président Obama se lance dans la couverture maladie universelle en faveur des pauvres et des plus démunis. Chez nous, après cette grave crise qui a de plus en plus appauvri nos populations, l’AMU n’est plus une priorité, elle est devenue, aujourd’hui, une urgence nationale. N.V. : Professeur, est-ce qu’on peut savoir combien de temps va prendre la mise en œuvre de l’AMU ? Pr.G.A.O. : Dans ce genre de projets d’envergure nationale, il faut prendre le temps. Le temps est un élément important. Dire qu’on va faire d’un seul coup, ce n’est pas possible. Ce genre de projets implique beaucoup de facteurs. Il faut que cela se fasse de manière progressive. La France a débuté en 1945 et c’est seulement dans les années 90 qu’elle est arrivée à la Couverture Maladie universelle (CMU). C'est-à-dire à l’accès universel. Nous devons avoir le courage de commencer. «Commençons d’abord par commencer». Il y a une frange de la population qui a bâti la Côte d’Ivoire, mais dont l’immense majorité ne bénéficie d’aucune couverture du risque maladie. Ce sont les agriculteurs. Nous pouvons commencer par eux. Le système va s’organiser progressivement vers les autres couches et tendra vers la généralisation, vers une assurance-maladie universelle qui doit être l’objectif à atteindre. C'est-à-dire qu’il faut une planification à court, moyen et long termes. N.V. : Vous êtes issu du PDCI. Aujourd’hui, vous êtes au RPP. Récemment, dans la presse, le secrétaire général du PDCI, le Pr. Alphonse Djédjé Mady, a soutenu que le président Laurent Gbagbo recrutait des mercenaires du PDCI pour faire sa politique. Que répondez-vous ? Pr. G.A.O.: J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt ce débat. Comme vous l’avez dit, j’ai l’honneur d’être fondateur et membre de la direction, aux côtés du président Laurent Dona Fologo, de ce grand mouvement de rassemblement de paix, de progrès, de partage qu’est le RPP. Le président Laurent Dona Fologo a largement exposé le contexte et la justification de la création de notre parti. Je n’y reviendrai donc pas. Je vous dirai simplement que nous sommes partis définitivement du PDCI mais avec les valeurs du président Félix Houphouët-Boigny. Nous sommes et demeurons des Houphouétistes. L’héritage politique qu’Houphouet-Boigny nous a laissé, c’est la Côte d’Ivoire. Il nous a demandé de préserver cet héritage comme la prunelle de nos yeux. Houphouet s’est battu, toute sa vie, pour défendre les intérêts de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, le président Gbagbo mène le combat pour la renaissance, la dignité de notre pays. Une Côte d’Ivoire forte, libre et souveraine dans laquelle les Ivoiriens sont les véritables maîtres de leur destin. C’est pourquoi nous le soutenons et le soutiendrons en toute honnêteté et responsabilité (…). N.V. : Vous ne vous sentez donc pas l'âme d'un mercenaire ? Pr.G.A.O. : (rires) Vous voyez, le Pr. Djédjé Mady est mon maître, mon frère aîné. C’est quelqu’un pour qui j'ai beaucoup de respect, mais je crois que chacun à sa voie. Il parle d'incongruité. Il s’interroge : “Comment quelqu'un comme Laurent Gbagbo qui veut effacer l'ère d'Houphouet-Boigny peut être suivi par des Houphétistes ?” Je lui répondrai en disant : “Ne soyons pas des nostalgiques d’une ère qui, oui, est révolue”. Force est de reconnaître qu'aujourd'hui, l'ère houphouétienne est effectivement terminée. Houphouet-Boigny a fait son temps. Houphouet a marqué son temps. Ce fut un grand homme qui a mené la lutte émancipatrice pour l'indépendance politique de la Côte d'Ivoire. Entré dans l’histoire, Houphouet n'appartient même plus à sa famille biologique, encore moins à sa famille politique. Il appartient à la Côte d'Ivoire, à tous les Ivoiriens qui voient en lui le père de la Nation, le père de la Côte d'Ivoire moderne. Oui, l'ère Houphouet, une période marquée fortement par son charisme, est terminée. Par contre, et c’est pour nous ce qui doit être le plus important, l'Houphouétisme, véritable humanisme, lui, demeure et demeurera encore longtemps. C’est un ensemble de valeurs qu'Houphouet-Boigny nous a enseignée. C'est cela que nous prônons ; c'est cela qui reste. Houphouet nous a enseigné la paix, l’amour, surtout l’amour pour notre pays, le dialogue, la justice, la tolérance. Fidèles à son enseignement, nous sommes fiers de dire que nous sommes des Houphouétistes. Nous reconnaissons ces valeurs en Laurent Gbagbo, c'est pourquoi nous le soutenons. N.V. : Est-ce que ce n’est pas le fait de comparer et trouver des similitudes en pleine campagne électorale entre Houphouet et Gbagbo qui les met sur les nerfs ? Pr.G.A.O. : Ce que je veux vous faire comprendre, c’est que Houphouet a conduit notre pays à l’indépendance politique. Mais l’indépendance économique, il savait qu’elle serait aussi rude, sinon plus rude que l’indépendance politique. C’est pourquoi il a consenti d’énormes sacrifices pour la formation des Ivoiriens afin que nous relevions avec bonheur ce grand défi. Souvenons-nous qu’au plus fort de la crise économique dans les années 80, fustigeant les multinationales qui mettaient pratiquement à genoux notre économie en décidant à partir des bureaux feutrés des grandes capitales occidentales du destin de notre pays, il disait et je le cite : “Demain, mes enfants et mes petits-enfants discuteront d'égal à égal avec vous”. Ce demain dont il parlait, voire qui était son rêve, c’est aujourd’hui. Le combat pour l’indépendance économique est le nôtre. Chaque génération a son rendez-vous avec l'histoire. Il s'agit de faire en sorte que la Côte d'Ivoire soit un grand pays, un pays fier d’assumer en toute liberté son propre destin, fier de discuter d'égal à égal avec tous les autres pays dans un partenariat dynamique gagnant-gagnant. C'est le sens du combat qu’incarne avec conviction et détermination le président Gbagbo. C’est le sens du combat que nous, les vrais disciples du Père, devons être fiers de mener à ses côtés. Si c’est cela être des mercenaires, j’accepte volontiers, pour ma part, d’être un mercenaire, mais un mercenaire pour le développement, la paix, la grandeur, l'avenir lumineux de la Côte d'Ivoire, tel que l’aurait souhaité Félix Houphouet-Boigny. N.V. : Le Pr. Djédjé Mady a ensuite dit que le président Gbagbo était en train d'effacer la mémoire d'Houphouet-Boigny. Que pensez-vous de cette assertion ? Pr.G.A.O. : Je le répète et je le dis très sincèrement, j'ai beaucoup de respect pour le Pr. Djédjé Mady, qui est mon maître. Nous avons vraiment des rapports de grand frère à petit frère. Mais il faut qu'on se dise la vérité, car l’amitié et la fraternité se nourrissent de vérité. Qui a tenté d'effacer le nom d'Houphouet-Boigny ? (...) Les Ivoiriens ne sont pas dupes, ils connaissent la réponse, lui aussi (…), Comment dire que Laurent Gbagbo, qui construit, en plein cœur de notre capitale économique, un mémorial dédié au premier président, veuille effacer le nom de celui-ci ? Ce mémorial, qui défiera le temps, est destiné aux générations futures. Les vrais Houphouétistes devraient apprécier les propos du Pr. Djédjé Mady et renforcer leur volonté de s'engager avec plus de détermination aux côtés de Laurent Gbagbo sur la voie du développement, convaincus de l’avenir magnifique de la Côte d’Ivoire. N.V. : Le président Laurent Gbagbo a nommé un Houphouétiste comme son directeur de campagne. Est-ce que vous avez un commentaire à faire sur cette nomination? Pr.G.A.O. : Je voudrais d'abord féliciter mon frère et collègue le docteur Coulibaly Malick pour avoir été désigné comme directeur national de campagne du président Laurent Gbagbo. C’est la preuve de l'esprit d'ouverture du chef de l’Etat. Je suis fier que ce soit à un Houphouétiste qu’est confiée la direction de sa campagne. Gbagbo démontre ainsi sa capacité de rassembler dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire tous les Ivoiriens, même ses adversaires d’hier. N.V. : Les jeux sont ouverts, tous les gros ténors sont candidats. Comment voyez-vous la prochaine élection présidentielle ? Pr.G.A.O. : Nous faisons partie de La Majorité présidentielle. Nous soutiendrons, à tous les niveaux, la candidature du président Laurent Gbagbo. Nous ferons en sorte que notre candidat gagne. Il gagnera; cela ne souffre d’aucun doute. Cette campagne devra être civilisée. Arguments contre arguments, dans la paix et la fraternité. Nous aimons tous la Côte d'Ivoire, c'est notre patrimoine. Aujourd'hui, les Ivoiriens sont un peuple très mature qui saura reconnaître, le jour du vote, la personne la plus apte à conduire les destinées de notre pays. Cette personne est incontestablement le président Laurent Gbagbo.
Interview réalisée par Coulibaly Zié Oumar Collaboration : Félicien Boguié (stagiaire)
Interview réalisée par Coulibaly Zié Oumar Collaboration : Félicien Boguié (stagiaire)