Autres temps, autres mœurs. Avec la refondation, on aura tout vu. Avec elle, le pire reste toujours à venir. Dans l`euphorie de leur prise de pouvoir en octobre 2000, Gbagbo Laurent et le FPI s`étaient donné un seul mot d`ordre : accaparer tous les leviers de commande. Au besoin, il fallait chasser tous les ennemis qui occupaient une fonction de niveau supérieur, afin de l`offrir aux camarades refondateurs. Le FPI a gagné et tout lui revenait de droit comme un trophée de guerre.
Afin d`asseoir son emprise sur l`administration, donc sur l`État, une chasse aux sorcières PDCI et RDR, fut menée dans tous les services. Tous les postes stratégiques changèrent, du jour au lendemain, de titulaires au détriment du critère de la compétence et de la neutralité de la fonction publique. La seule norme en cours était simplement d`appartenir au clan de Gbagbo (parents proches ou éloignés, amis et militants reconnus) ou de provenir de certaines régions.
Par exemple, à la Présidence, des chauffeurs à la Secrétaire particulière de Gbagbo, en passant par le directeur du protocole, l`aide de camp, les directeurs des services du palais, les militaires, officiers subalternes ou de grade supérieur, cuisinières et balayeuses, étaient-ils tous du clan de Gbagbo ou des militants avérés du FPI ? De même, outre tous les portefeuilles ministériels importants, les Dg, PCA ou administrateurs des sociétés à participation étatique, étaient-ils choisis et cooptés exclusivement dans la famille tribale ou politique des refondateurs, avec le slogan méprisable du " maintenant, c`est nous " chanté et dansé chez ceux-ci ?
L`entrée à l`ENA était assujettie à l`appartenance au FPI, tandis que les autres ivoiriens devaient s`acquitter d`une somme faramineuse pour y accéder. Il en va de même pour l`Ecole de police, de gendarmerie, de douane ou de tous autres instituts de prestige ou de formation débouchant concrètement sur le marché du travail. Tous les officiers, généraux, commandants, colonels, capitaines, sergents-chefs ou sergents, caporaux etc., étaient sélectionnés à partir de critères dans lesquels seul le FPI se reconnait. C`était le seul élément de sélection lorsqu`il s`agissait de faire la promotion des cadres.
Là-dessus, la guerre fait irruption, interrompant brutalement le festin des vainqueurs. Elle met à nu la savante et maléfique organisation mise sur pied par la refondation pour gouverner sans partage le pays. Obligé de voir la réalité en face, c`est-à-dire trouver des hommes pour sauver le régime, Gbagbo et les siens commencent par mettre un peu d`eau dans leur vin et opèrent une ouverture contrôlée en direction des autres partis politiques du pays.
La moralité qui se dégage de la vision du FPI et des refondateurs est simple : quand il y a à bouffer, ce sont les parents, les amis ou certains militants triés sur le volet. La géopolitique qui tient compte de toutes les problématiques de la communauté nationale dans son ensemble, était ignorée dédaigneusement. Il importait, avant tout, d`enrichir illicitement les parents et amis, en pillant par la force, au besoin, tout ce qui peut l`être dans l`économie nationale.
Subitement, la musique de la refondation change. Le grand chef qui veille sur tout et donne son avis sur tout, s`aperçoit, dès que l`odeur de l`élection présidentielle se fait sentir, de la nécessité de la géopolitique dans le choix du personnel de front. C`est-à-dire des gens choisis non en fonction de leur appartenance au FPI, mais en raison de leur provenance politique ou ethnique.
Or donc, la refondation se met à l`heure de la géopolitique qu`elle a ignorée tout le long de son règne. Elle recrute à bras le corps et encourage la désertion de potentiels traitres disséminés au PDCI, au RDR et dans tous les partis du RHDP afin de les exposer comme soldats de premières lignes.
Mais, que sont devenus les barons du régime frontiste, les nouveaux riches, les parents ennoblis ? Pas de panique. Ils se portent bien. Très bien. Gbagbo obsédé par le fiasco annoncé de sa réélection, en l`absence de bilan positif à présenter à la population, a tout simplement préféré cacher les siens. Il ne veut pas que leur présence encombrante et vomie par le peuple, ne vienne déranger ses plans de permanence au pouvoir. D`où l`opa sur les assaillants alimentaires venus principalement du PDCI et du RDR.
Dans cette opération de sauvetage de la refondation, même si toutes les régions ne sont pas incluses dans le staff de direction de campagne du "candidat des Ivoiriens", certaines par contre, sont privilégiées. C`est particulièrement le cas du Nord, surtout de Korhogo. Une manœuvre grossière destinée à appâter les électeurs du Nord qui se souviennent, certainement, des bombardements combien meurtriers de l`Opération Dignité, et dont l`objet consiste à effacer les traces des injures proférées à l`endroit de la Côte d`Ivoire inutile, etc.
Quant au pays baoulé longtemps haï par le FPI, il fait l`objet d`attentions particulières à cause de son importance numérique utile pour l`élection de tout candidat. Après avoir traité les Baoulé travaillant dans les forêts du fief électoral du FPI, de " diaspora ", une menace à peine voilée, la refondation jette son dévolu sur les militants PDCI vers lesquels il lance son hameçon, pensant ainsi déstabiliser le parti d`Houphouët-Boigny dont il a inscrit parmi ses futures priorités, la destruction de la mémoire en effaçant son ère glorieuse à la tête du pays. Naturellement, les asticots du pays Baoulé s`agitent dans la perspective déshonorante de pouvoir sucer le biberon de CFA que leur jettent, avec mépris, les refondateurs dont le candidat est redevenu subitement, le candidat de tous les ivoiriens pour les besoins de la cause. Certains ont déjà fui le navire PDCI pour s`embarquer dans la pirogue des refondateurs, en devenant complices de ceux qui veulent effacer l`ère Houphouët, ceux-là même qui avaient traité le " vieux " de tous les noms de son vivant et continuent de le torturer après sa mort.
Mais alors, quels rôles jouent les barons et parents du régime des refondateurs pour la réélection de leur messie ? Que les ivoiriens se rassurent. Si Gbagbo est réélu, ils sortiront de leur garage doré et occuperont le devant de la scène comme par le passé.
La deuxième pensée que m`inspire la situation, est celle du choix des directeurs de campagne du " combattant " en déperdition. C`est vraiment pathétique. Car voilà quelqu`un qui prétendait hier encore que le candidat du PDCI-RDA, l`imbattable Henri Konan Bédié, était âgé, donc candidat du passé. Que fait-il alors ? Il recrute sans honte, tous les vieux chevaux mis au garage du PDCI pour inexistence politique et territoriale. Des gens qui ne représentent plus rien, si jamais ils ont représenté quelque chose. Des individus qui n`ont existé que grâce aux faveurs d`Houphouët et de Bédié qui les avaient sortis du trou de l`anonymat. Cyniquement, Gbagbo désespéré, sort de la naphtaline, les vieux retraités du PDCI, pour animer sa campagne en lieu et place des caciques du FPI. Un désaveu cinglant pour ceux-ci et un aveu de taille : le Fpi n`a rien fait pour les ivoiriens en neuf années de permanence au pouvoir. Et c`est à nos retraités qu`il fait appel pour vendre son image guerrière. En somme, il voulait tromper le PDCI lorsqu`il l`invitait à se séparer d`Henri Konan Bédié, l`homme aux mains propres. Car entre nous, que peuvent faire nos " doyens " que sont, Maurice Sery Gnoleba, Edmond Zegbehi Bouazo, Bernard Dadié ? Quel tort peuvent causer Martine Aya Djibo, Laurent Dona Fologo ou la très jeune Danièle Boni Claverie Attomoli ? Que peut faire Malick Coulibaly pour convaincre ses parents taxés d`avoir soutenu la rébellion et punis pour cela ? Et, Gnamien Yao, l`homme de " Bédié un jour, Bédié pour toujours " ?
Voilà le sang jeune supposé régénérer le FPI. Du vieux pour confectionner le neuf afin de tromper les ivoiriens sur la nature de la marchandise qui sent le faisandé de partout. En fait, que peut faire le candidat des ivoiriens avec les " restes " du PDCI, parti qui dispose, par ailleurs, de cadres en abondance et à tous les niveaux ?
Après avoir lu (notre Voie n° 3421 des 31 0ctobre et 1er novembre) et analysé la " force spéciale " de Malick Coulibaly, les bras me tombent. Rien qu`un ramassis de renégats PDCI et RDR. Où sont donc passés les militants du FPI dans le Nord? Eh, oui, je comprends parfaitement l`embarras du candidat des Ivoiriens. Finalement et à son corps défendant, il désigne au grand jour, tous les collabos qui auraient, certainement, guidé à terre, dans l`ombre, les Sukkoy pendant le bombardement de Korhogo. Qui étaient les guides des mercenaires dans les Sukkoy pendant qu`ils bombardaient Korhogo et Bouaké? Étaient-ce les félons dissimulés au sein du PDCI et du RDR qui leur indiquaient le domicile des Forces Nouvelles sur lesquelles jeter les bombes? Étaient-ce encore eux qui l`avaient conseillé de suspendre la fourniture de l`eau et de l`électricité dont les korhogolais ont souffert pendant des années? Ces indicateurs des refondateurs qui ont fait tant souffrir les populations du Nord, seraient-ils les membres de la " force spéciale " dont les noms et prénoms suivent: Mamourou Coulibaly, Coulibaly Babaplé, Doulaye Coulibaly, Doforê Koné, Zanga Ouattara, Kanigué Koné, Laurent Dona Fologo (encore lui), Jacques Silué Sassongo, Koné Dossongui (j`en doute bien), Samba Coulibaly, Inza Diaby, Soro Seydou, Coulibaly Yaya et, naturellement, Lanciné Gon Coulibaly. Que feront ces complices des refondateurs quand Gbagbo entreprendra, comme il l`a promis, de désarmer les Forces Nouvelles par les armes après l`élection présidentielle? Feront-ils punir, pour la énième fois, nos parents du Nord pour complicité avec l`ennemi? Mais de quel ennemi s`agit-il, puisque les bourreurs de crâne nous ont appris que des soit-disant éléments des Forces Nouvelles se disent prêts à le soutenir?
L`interprétation de la pensée du " candidat des ivoiriens, " (lesquels?) est limpide comme de l`eau de roche. Il se fiche complètement du sort des populations du Nord en tant que citoyens. Il les considère simplement comme du bétail électoral. En nommant Malick Coulibaly au lieu de Mamadou Koulibaly, il veut démontrer que la complicité paye. En effet, comment pouvait-il convaincre son vieux compagnon de se livrer à de basses besognes contre les populations, ses parents du Nord? Le président de l`Assemblée nationale en quasi rupture de banc, est un doctrinaire, sans doute, mais pas un irresponsable ou un génocidaire. Il n`aurait jamais accepté d`être la longue main des refondateurs pour diriger en cachette le bombardement des populations innocentes, couper l`électricité ou arrêter la fourniture de l`eau pour empêcher nos parents de manger et de prier. Car, les refondateurs guerriers, savaient très bien qu`en privant les musulmans de l`eau, ceux-ci ne peuvent plus accomplir leurs obligations de bons musulmans, lesquelles sont assujetties préalablement aux ablutions purificatrices avant de s`adresser à Allah-le-miséricordieux. Et ce n`est pas Mamadou Koulibaly qui aurait avalisé un tel crime. D`où sa mise à l`écart au profit de réfugiés alimentaires cyniques et toujours affamés. Comme le dit si bien Tiken Jah Facoly: "On a tout compris". Ils allument le feu... ils l`attisent... et puis après, ils viennent jouer aux pompiers, on a tout compris!. Ce sont des pompiers pyromanes amateurs, donc très dangereux.
Les korhogolais, comme tous les autres ivoiriens imbus de la culture de paix du PDCI-RDA, auront compris combien il serait périlleux et irresponsable de voter le 29 novembre prochain pour quelqu`un qui leur promet la guerre aussitôt élu ou " réélu ".
Quant à Fologo, après avoir été directeur de campagne d`Houphouët et de Bédié, le voilà confondu dans une direction de campagne où il est relégué au second plan. Il doit se mordre, de toute évidence, les doigts de jalousie et d`amertume. Cette amertume est d`autant plus grande que Gbagbo l`a réduit au simple rang de sous-fifre de son fils Malick Coulibaly, lequel l`a confiné à la seule région de Sinémantiali, sinon au seul Péguékaha. Ah, si la honte pouvait tuer...
Ainsi donc, ce sont ces judas qui sont appelés à sauver le " combattant-candidat " de la catastrophe imminente... Une stratégie opposée à celle de Bédié qui appelle autour de lui des jeunes afin de bénéficier de leur dynamisme. Ceux-ci, question d`échange générationnel, sont solidement épaulés par les anciens du parti qui sont le produit d`une expérience pluri décennale au service de la Côte d`Ivoire.
Comme d`habitude, la refondation vit dans ses contradictions. Alors que son candidat veut rayer le nom d`Houphouët de l`histoire, dans le même temps, il fait appel aux houphouetistes pour bénéficier de leurs conseils et expériences vécues dans les rangs du PDCI-RDA. Il veut tuer le père pour épouser la mère sans avoir le courage d`adopter les orphelins. Dommage, il s`est, une fois de plus, trompé d`houphouetistes. Il n`a bu que, même baptisée d`un coup de jeune, la vieille crue d`un vin qui a mal tourné. Attention donc au réveil!
Au PDCI, nous demeurons sereins. Les choix du " candidat des ivoiriens " nous rassurent sur la justesse de la politique du PDCI fortement jalousée. Les refondateurs veulent nous imiter, nous tricher parce que le PDCI est solide et en phase avec le peuple ivoirien. Cela nous conforte et nous réconforte à la fois, puisque la preuve est désormais faite que le FPI a échoué sur toute la ligne et ne représente plus rien. Dès lors, nous comprenons pourquoi il s`acharne sur le parti sexagénaire pour en débaucher les rameaux secs. Le faisant, le FPI, sans le vouloir, rend hommage au PDCI-RDA dont il reconnait implicitement la grande suprématie. Félicitation donc à Gbagbo pour ses choix lesquels sont le prélude de son échec annoncé.
A très bientôt pour la suite du combat.
Le Ministre Kobenan
Kouassi Adjoumani
Député, Délégué Départemental du
PDCI-RDA de Tanda I
Afin d`asseoir son emprise sur l`administration, donc sur l`État, une chasse aux sorcières PDCI et RDR, fut menée dans tous les services. Tous les postes stratégiques changèrent, du jour au lendemain, de titulaires au détriment du critère de la compétence et de la neutralité de la fonction publique. La seule norme en cours était simplement d`appartenir au clan de Gbagbo (parents proches ou éloignés, amis et militants reconnus) ou de provenir de certaines régions.
Par exemple, à la Présidence, des chauffeurs à la Secrétaire particulière de Gbagbo, en passant par le directeur du protocole, l`aide de camp, les directeurs des services du palais, les militaires, officiers subalternes ou de grade supérieur, cuisinières et balayeuses, étaient-ils tous du clan de Gbagbo ou des militants avérés du FPI ? De même, outre tous les portefeuilles ministériels importants, les Dg, PCA ou administrateurs des sociétés à participation étatique, étaient-ils choisis et cooptés exclusivement dans la famille tribale ou politique des refondateurs, avec le slogan méprisable du " maintenant, c`est nous " chanté et dansé chez ceux-ci ?
L`entrée à l`ENA était assujettie à l`appartenance au FPI, tandis que les autres ivoiriens devaient s`acquitter d`une somme faramineuse pour y accéder. Il en va de même pour l`Ecole de police, de gendarmerie, de douane ou de tous autres instituts de prestige ou de formation débouchant concrètement sur le marché du travail. Tous les officiers, généraux, commandants, colonels, capitaines, sergents-chefs ou sergents, caporaux etc., étaient sélectionnés à partir de critères dans lesquels seul le FPI se reconnait. C`était le seul élément de sélection lorsqu`il s`agissait de faire la promotion des cadres.
Là-dessus, la guerre fait irruption, interrompant brutalement le festin des vainqueurs. Elle met à nu la savante et maléfique organisation mise sur pied par la refondation pour gouverner sans partage le pays. Obligé de voir la réalité en face, c`est-à-dire trouver des hommes pour sauver le régime, Gbagbo et les siens commencent par mettre un peu d`eau dans leur vin et opèrent une ouverture contrôlée en direction des autres partis politiques du pays.
La moralité qui se dégage de la vision du FPI et des refondateurs est simple : quand il y a à bouffer, ce sont les parents, les amis ou certains militants triés sur le volet. La géopolitique qui tient compte de toutes les problématiques de la communauté nationale dans son ensemble, était ignorée dédaigneusement. Il importait, avant tout, d`enrichir illicitement les parents et amis, en pillant par la force, au besoin, tout ce qui peut l`être dans l`économie nationale.
Subitement, la musique de la refondation change. Le grand chef qui veille sur tout et donne son avis sur tout, s`aperçoit, dès que l`odeur de l`élection présidentielle se fait sentir, de la nécessité de la géopolitique dans le choix du personnel de front. C`est-à-dire des gens choisis non en fonction de leur appartenance au FPI, mais en raison de leur provenance politique ou ethnique.
Or donc, la refondation se met à l`heure de la géopolitique qu`elle a ignorée tout le long de son règne. Elle recrute à bras le corps et encourage la désertion de potentiels traitres disséminés au PDCI, au RDR et dans tous les partis du RHDP afin de les exposer comme soldats de premières lignes.
Mais, que sont devenus les barons du régime frontiste, les nouveaux riches, les parents ennoblis ? Pas de panique. Ils se portent bien. Très bien. Gbagbo obsédé par le fiasco annoncé de sa réélection, en l`absence de bilan positif à présenter à la population, a tout simplement préféré cacher les siens. Il ne veut pas que leur présence encombrante et vomie par le peuple, ne vienne déranger ses plans de permanence au pouvoir. D`où l`opa sur les assaillants alimentaires venus principalement du PDCI et du RDR.
Dans cette opération de sauvetage de la refondation, même si toutes les régions ne sont pas incluses dans le staff de direction de campagne du "candidat des Ivoiriens", certaines par contre, sont privilégiées. C`est particulièrement le cas du Nord, surtout de Korhogo. Une manœuvre grossière destinée à appâter les électeurs du Nord qui se souviennent, certainement, des bombardements combien meurtriers de l`Opération Dignité, et dont l`objet consiste à effacer les traces des injures proférées à l`endroit de la Côte d`Ivoire inutile, etc.
Quant au pays baoulé longtemps haï par le FPI, il fait l`objet d`attentions particulières à cause de son importance numérique utile pour l`élection de tout candidat. Après avoir traité les Baoulé travaillant dans les forêts du fief électoral du FPI, de " diaspora ", une menace à peine voilée, la refondation jette son dévolu sur les militants PDCI vers lesquels il lance son hameçon, pensant ainsi déstabiliser le parti d`Houphouët-Boigny dont il a inscrit parmi ses futures priorités, la destruction de la mémoire en effaçant son ère glorieuse à la tête du pays. Naturellement, les asticots du pays Baoulé s`agitent dans la perspective déshonorante de pouvoir sucer le biberon de CFA que leur jettent, avec mépris, les refondateurs dont le candidat est redevenu subitement, le candidat de tous les ivoiriens pour les besoins de la cause. Certains ont déjà fui le navire PDCI pour s`embarquer dans la pirogue des refondateurs, en devenant complices de ceux qui veulent effacer l`ère Houphouët, ceux-là même qui avaient traité le " vieux " de tous les noms de son vivant et continuent de le torturer après sa mort.
Mais alors, quels rôles jouent les barons et parents du régime des refondateurs pour la réélection de leur messie ? Que les ivoiriens se rassurent. Si Gbagbo est réélu, ils sortiront de leur garage doré et occuperont le devant de la scène comme par le passé.
La deuxième pensée que m`inspire la situation, est celle du choix des directeurs de campagne du " combattant " en déperdition. C`est vraiment pathétique. Car voilà quelqu`un qui prétendait hier encore que le candidat du PDCI-RDA, l`imbattable Henri Konan Bédié, était âgé, donc candidat du passé. Que fait-il alors ? Il recrute sans honte, tous les vieux chevaux mis au garage du PDCI pour inexistence politique et territoriale. Des gens qui ne représentent plus rien, si jamais ils ont représenté quelque chose. Des individus qui n`ont existé que grâce aux faveurs d`Houphouët et de Bédié qui les avaient sortis du trou de l`anonymat. Cyniquement, Gbagbo désespéré, sort de la naphtaline, les vieux retraités du PDCI, pour animer sa campagne en lieu et place des caciques du FPI. Un désaveu cinglant pour ceux-ci et un aveu de taille : le Fpi n`a rien fait pour les ivoiriens en neuf années de permanence au pouvoir. Et c`est à nos retraités qu`il fait appel pour vendre son image guerrière. En somme, il voulait tromper le PDCI lorsqu`il l`invitait à se séparer d`Henri Konan Bédié, l`homme aux mains propres. Car entre nous, que peuvent faire nos " doyens " que sont, Maurice Sery Gnoleba, Edmond Zegbehi Bouazo, Bernard Dadié ? Quel tort peuvent causer Martine Aya Djibo, Laurent Dona Fologo ou la très jeune Danièle Boni Claverie Attomoli ? Que peut faire Malick Coulibaly pour convaincre ses parents taxés d`avoir soutenu la rébellion et punis pour cela ? Et, Gnamien Yao, l`homme de " Bédié un jour, Bédié pour toujours " ?
Voilà le sang jeune supposé régénérer le FPI. Du vieux pour confectionner le neuf afin de tromper les ivoiriens sur la nature de la marchandise qui sent le faisandé de partout. En fait, que peut faire le candidat des ivoiriens avec les " restes " du PDCI, parti qui dispose, par ailleurs, de cadres en abondance et à tous les niveaux ?
Après avoir lu (notre Voie n° 3421 des 31 0ctobre et 1er novembre) et analysé la " force spéciale " de Malick Coulibaly, les bras me tombent. Rien qu`un ramassis de renégats PDCI et RDR. Où sont donc passés les militants du FPI dans le Nord? Eh, oui, je comprends parfaitement l`embarras du candidat des Ivoiriens. Finalement et à son corps défendant, il désigne au grand jour, tous les collabos qui auraient, certainement, guidé à terre, dans l`ombre, les Sukkoy pendant le bombardement de Korhogo. Qui étaient les guides des mercenaires dans les Sukkoy pendant qu`ils bombardaient Korhogo et Bouaké? Étaient-ce les félons dissimulés au sein du PDCI et du RDR qui leur indiquaient le domicile des Forces Nouvelles sur lesquelles jeter les bombes? Étaient-ce encore eux qui l`avaient conseillé de suspendre la fourniture de l`eau et de l`électricité dont les korhogolais ont souffert pendant des années? Ces indicateurs des refondateurs qui ont fait tant souffrir les populations du Nord, seraient-ils les membres de la " force spéciale " dont les noms et prénoms suivent: Mamourou Coulibaly, Coulibaly Babaplé, Doulaye Coulibaly, Doforê Koné, Zanga Ouattara, Kanigué Koné, Laurent Dona Fologo (encore lui), Jacques Silué Sassongo, Koné Dossongui (j`en doute bien), Samba Coulibaly, Inza Diaby, Soro Seydou, Coulibaly Yaya et, naturellement, Lanciné Gon Coulibaly. Que feront ces complices des refondateurs quand Gbagbo entreprendra, comme il l`a promis, de désarmer les Forces Nouvelles par les armes après l`élection présidentielle? Feront-ils punir, pour la énième fois, nos parents du Nord pour complicité avec l`ennemi? Mais de quel ennemi s`agit-il, puisque les bourreurs de crâne nous ont appris que des soit-disant éléments des Forces Nouvelles se disent prêts à le soutenir?
L`interprétation de la pensée du " candidat des ivoiriens, " (lesquels?) est limpide comme de l`eau de roche. Il se fiche complètement du sort des populations du Nord en tant que citoyens. Il les considère simplement comme du bétail électoral. En nommant Malick Coulibaly au lieu de Mamadou Koulibaly, il veut démontrer que la complicité paye. En effet, comment pouvait-il convaincre son vieux compagnon de se livrer à de basses besognes contre les populations, ses parents du Nord? Le président de l`Assemblée nationale en quasi rupture de banc, est un doctrinaire, sans doute, mais pas un irresponsable ou un génocidaire. Il n`aurait jamais accepté d`être la longue main des refondateurs pour diriger en cachette le bombardement des populations innocentes, couper l`électricité ou arrêter la fourniture de l`eau pour empêcher nos parents de manger et de prier. Car, les refondateurs guerriers, savaient très bien qu`en privant les musulmans de l`eau, ceux-ci ne peuvent plus accomplir leurs obligations de bons musulmans, lesquelles sont assujetties préalablement aux ablutions purificatrices avant de s`adresser à Allah-le-miséricordieux. Et ce n`est pas Mamadou Koulibaly qui aurait avalisé un tel crime. D`où sa mise à l`écart au profit de réfugiés alimentaires cyniques et toujours affamés. Comme le dit si bien Tiken Jah Facoly: "On a tout compris". Ils allument le feu... ils l`attisent... et puis après, ils viennent jouer aux pompiers, on a tout compris!. Ce sont des pompiers pyromanes amateurs, donc très dangereux.
Les korhogolais, comme tous les autres ivoiriens imbus de la culture de paix du PDCI-RDA, auront compris combien il serait périlleux et irresponsable de voter le 29 novembre prochain pour quelqu`un qui leur promet la guerre aussitôt élu ou " réélu ".
Quant à Fologo, après avoir été directeur de campagne d`Houphouët et de Bédié, le voilà confondu dans une direction de campagne où il est relégué au second plan. Il doit se mordre, de toute évidence, les doigts de jalousie et d`amertume. Cette amertume est d`autant plus grande que Gbagbo l`a réduit au simple rang de sous-fifre de son fils Malick Coulibaly, lequel l`a confiné à la seule région de Sinémantiali, sinon au seul Péguékaha. Ah, si la honte pouvait tuer...
Ainsi donc, ce sont ces judas qui sont appelés à sauver le " combattant-candidat " de la catastrophe imminente... Une stratégie opposée à celle de Bédié qui appelle autour de lui des jeunes afin de bénéficier de leur dynamisme. Ceux-ci, question d`échange générationnel, sont solidement épaulés par les anciens du parti qui sont le produit d`une expérience pluri décennale au service de la Côte d`Ivoire.
Comme d`habitude, la refondation vit dans ses contradictions. Alors que son candidat veut rayer le nom d`Houphouët de l`histoire, dans le même temps, il fait appel aux houphouetistes pour bénéficier de leurs conseils et expériences vécues dans les rangs du PDCI-RDA. Il veut tuer le père pour épouser la mère sans avoir le courage d`adopter les orphelins. Dommage, il s`est, une fois de plus, trompé d`houphouetistes. Il n`a bu que, même baptisée d`un coup de jeune, la vieille crue d`un vin qui a mal tourné. Attention donc au réveil!
Au PDCI, nous demeurons sereins. Les choix du " candidat des ivoiriens " nous rassurent sur la justesse de la politique du PDCI fortement jalousée. Les refondateurs veulent nous imiter, nous tricher parce que le PDCI est solide et en phase avec le peuple ivoirien. Cela nous conforte et nous réconforte à la fois, puisque la preuve est désormais faite que le FPI a échoué sur toute la ligne et ne représente plus rien. Dès lors, nous comprenons pourquoi il s`acharne sur le parti sexagénaire pour en débaucher les rameaux secs. Le faisant, le FPI, sans le vouloir, rend hommage au PDCI-RDA dont il reconnait implicitement la grande suprématie. Félicitation donc à Gbagbo pour ses choix lesquels sont le prélude de son échec annoncé.
A très bientôt pour la suite du combat.
Le Ministre Kobenan
Kouassi Adjoumani
Député, Délégué Départemental du
PDCI-RDA de Tanda I