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Politique Publié le vendredi 6 novembre 2009 | Le Repère

Promesses électoralistes de Gbagbo aux jeunes chômeurs de Côte d`Ivoire : “Il n`y a aucun "bilan vide" à faire”

Chers amis jeunes chômeurs de Côte d'Ivoire, combien êtes-vous au juste ? 100 mille ? 500 mille ? Un million ? Certes, jusqu'au samedi 31 octobre dernier, vous pensiez qu'on vous avait oubliés. Mais à présent, tout va mieux, n'est-ce pas ? Bientôt, 830 mille parmi vous pourront comparer la joie du chômage à celle du travail honnête et bien payé sous la République des bananes. Notre président vient de signer un contrat en bonne et due forme avec vos représentants. Vous ne savez pas très bien qui les a désignés, mais l'essentiel est qu'ils aient signé ce contrat en votre nom. Et peut-être aussi en leur nom propre. 830 mille parmi vous auront donc un emploi direct d'ici 5 ans. Promis-juré. Vous ne savez pas comment cela va se faire, mais bon, ce n'est pas important. L'essentiel est que vous remplissiez votre obligation qui n'est pas écrite, mais qui est tacite. Notre président a promis de refonder l'emploi, mais cela ne se fera pas sans contrepartie. Votre tort, c'est que pendant la campagne électorale de 2000, vous avez oublié de signer un contrat avec notre président. Donc il n'y est pour rien si depuis dix ans, vous tirez le diable par la queue. Il n'avait aucune obligation vis-à-vis de vous. A présent, si. Mais, ce contrat ne sera viable que si notre président est réélu. Et surtout bien réélu. Alors bougez-vous un peu et surtout ne vous avisez pas de chercher à faire le bilan des neuf années qui viennent de s'écouler. Elles correspondent au temps que notre président a passé à la tête de notre pays. Il n'y a donc aucun bilan vide à faire. N'oubliez pas que notre pays était en guerre. Et que notre président a passé son temps à mettre les colons aux pas. Il ne pouvait donc pas s'occuper des chômeurs, en plus ! Surtout que votre chômage, il n'y est pour rien. Vous savez bien que le chômage, c'est la faute aux colons. Aux colons français. Il fallait donc les mater. C'est fait. Désormais, tout le monde entier nous respecte grâce à notre super président. Et à présent qu'il dort mieux, il peut dire sans crainte : "s'il n'y a pas d'élection le 29 novembre, ça fait quoi ? ". Pour lui, ça ne fait rien. Sauf que pour vous, s'il n'y a pas d'élection le 29 novembre, cela fait quelque chose. Car le contrat que vous avez signé ne commence à produire ses effets qu'au lendemain de l'élection présidentielle. Rappelez-vous qu'en Angola, il a fallu 27 ans à l'ami de notre président pour organiser son élection présidentielle. Donc ne jubilez pas trop vite, hein ! Car tant qu'il n'y aura pas d'élection ici, votre contrat demeurera un contrat bidon et vous serez bien obligés de reconnaître que l'on vous a encore roulés dans la farine. N'oubliez pas que chaque fois que les élections seront reportées, des milliers d'autres chômeurs vont vous rejoindre et que cela risque d'hypothéquer l'application des clauses de votre contrat. C'est ce qu'on appelle un cas de force majeure. Notre président a dit 166 mille emplois par an, pas un de plus. Je sais que vous n'êtes pas contents parce que ce chiffre correspond à peu de chose près, à l'effectif actuel de tous ceux qui travaillent pour l'Etat de Côte d'Ivoire et que vous ne voyez pas. Comment fera notre président pour recruter 166 mille chômeurs chaque année tant que les autres travaillent encore. Mais, si cela peut vous rassurer, sachez que chaque année, environ 4 milles fonctionnaires partent à la retraite et qu'il peut y avoir de la marge. D'autant plus que notre président a promis de garantir dix ans après, l'égalité des chances entre tous les enfants de ce pays, quelle que soit la condition sociale de leurs parents. Donc vous aurez désormais les mêmes chances d'accès aux emplois publics que les enfants de notre président. N'est-ce pas génial, ça ? Et on dit merci à qui ? Merci à notre président ! Il va vous mater le chômage en deux temps trois mouvements. Et une fuite en avant. En attendant, restez tranquillement derrière vos cabines téléphoniques et laissez faire le refondateur de l'emploi. Fondez-vous massivement dans les mouvements de soutien et ne vous faites surtout pas remarquer. Tout le monde entier sait que vous avez signé un contrat avec notre président. Les télévisions et radios du monde entier en ont parlé. Quand on n'a pas grand'chose à proposer, il faut le faire avec beaucoup de bruit, n'est-ce pas ? Mais il y a longtemps que les jeunes qui croient au mérite, à l'honnêteté et à l'effort connaissent ce genre de chanson. Il faudrait peut-être renégocier le contrat en y insérant des clauses plus réalistes et surtout moins grosses et qui ne font pas l'impasse sur les neuf dernières années. Sinon, cela paraît trop facile de vouloir créer 830 mille emplois ex nihilo. Alors que justement, l'un des enseignements de la refondation est le refus de tout ce qui est trop facile. A moins qu'on nous ait encore trompés. Allez ! Promis-juré, on en reparlera...en attendant, réflexion, tous !

ASSALE TIEMOKO
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