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Société Publié le vendredi 6 novembre 2009 | Le Repère

5ème hommage à Abib Dodo/ L`Ageeci : “Ni oubli, ni pardon”

Juin 2004 -juin 2009, voilà cinq (05) ans que tombait ABIB DODO sous les coups et tortures assassins des membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de la Côte d'Ivoire (FESCI) mus par la seule volonté de tuer toute velléité de conquête des libertés dans le milieu estudiantin et scolaire; libertés que leur organisation a confisquées afin de conserver le monopole de la pensée unique imposée aux élèves et étudiants.
Le combat d'ABIB pour rendre aux élèves et étudiants leur liberté l'a lié à jamais à l'AGEECI dont il a été membre fondateur.
Cinq ans après son assassinat, quel est aujourd'hui l'état d'évolution des libertés dans le milieu scolaire et universitaire en Côte d'Ivoire?
En jetant un coup d'œil sur le monde et sur notre continent, nous pouvons dire en quelques mots qu'il ne faut jamais se lasser de le répéter, le XXe siècle est le siècle le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité, avec 160 millions de victimes et près de 48 génocides recensés entre 1945 et 1995. Pendant la même période, on a dénombré 8 millions de morts en Afrique. Depuis 1970, une trentaine de conflits ont été déclenchés sur le continent africain (des conflits internes le plus souvent). Rien qu'en RDC, près de 10 pays étaient impliqués dans ce conflit.
L'on a tenté d'envisager la construction de mécanismes efficaces et crédibles de règlements des conflits. Les normes de régulation universellement reconnues de ces conflits sont: le respect de l'Etat de droit, des règles démocratiques, de la primauté du droit et des droits humains. Ces normes et mécanismes ont connu sous la pression des luttes des masses populaires, un début de mise en œuvre depuis 1990. Mais, elles ne sont pas encore assez efficaces pour éviter le développement de violents conflits dans plus de la moitié des pays du continent africain.

Un faisceau d'éléments récurrents caractérisent ces conflits
Des violations graves et massives des droits humains et des libertés publiques (arrestations arbitraires, tortures, exécutions extra judiciaires, génocides, manipulations de la Constitution et du code électoral, armement, recrutement de mercenaires et d'enfants soldats, création de milices etc...) fonctionnent généralement comme les signes annonciateurs les plus palpables de ces conflits.
Les actes inhumains et des activités d'une barbarie jusque-là inédite qui se traduisent par un mépris souverain du droit à la vie et à la dignité humaine que ce soit au Rwanda, au Burundi, en RDC, en Côte d'Ivoire, etc...
Les relations entre les populations sont empreintes de tentions. L'autre est perçu différemment parce qu'il est d'une autre ethnie, d'une autre religion, d'une autre région, d'un autre parti politique. Une diabolisation féroce et sauvage s'attache à son image. Il fait l'objet d'une telle haine que l'on a l'impression que son corps, celui de sa femme et de son fils sont le prolongement du champ des hostilités.
Tout cela se passe dans une impunité totale et bénéficie du soutien sans faille des autorités politiques.
Notre Etat, notre chère Côte d'ivoire, malheureusement n'est pas exemptée de ces observations qui l'ont reléguée au rang des pays les plus dangereux du monde. Les crimes politiques sont monnaie courante.
Face à ces crimes, le mutisme des autorités politiques et l'impunité dont jouissent les criminels est le fait le plus inquiétant et le plus regrettable. Des partis ou groupements politiques actionnent sans vergogne et sans scrupule des leviers de tueurs. Ces leviers mus par des instincts grégaires sont mobilisés pour tuer tout ce qui critique, remet en cause, dénonce les parrains.
En effet, cela fait 5 ans, jour pour jour, que nous pleurons la mort prématurée de nos frère, notre camarade et notre compagnon de lutte, victime de cette politique, de cette barbarie.
Oui, 5 ans que nous réclamons justice pour ABIB DODO. 5 ans que l'AGEECI, avec toutes les forces démocratiques, demandent la fin de l'impunité des crimes politiques perpétrés en Côte d'Ivoire.
ABIB a été assassiné au vu et au su de toutes les autorités de ce pays et jusque-là, malgré l'identification des criminels, rien n'est encore fait.
Notons au passage que la question de l'impunité des crimes politiques constitue un des nœuds gordiens de la construction de la paix et de la démocratie, de l'expression de la liberté dans tout Etat.
Beaucoup d'accords de paix occultent la question de la justice. Aucune paix ne saurait prospérer sur l'injustice et l'impunité. Les victimes d'atrocités, de crimes politiques et leurs ayants-droit ont un besoin absolu de justice. Sans justice, le recours à la vengeance risque d'installer le cycle infernal de la violence. Le triptyque, paix, justice et réconciliation, est indispensable.
Cinq ans après l'assassinat d'Abib Dodo, quelle est la situation des libertés en milieu estudiantin en Côte d'Ivoire?
Après l'assassinat d'Abib Dodo en juin 2004, les agressions physiques, les tentatives d'assassinat ont continué contre les militants de l'AGEECI et contre les étudiants de façon générale. Nous vous avons régulièrement fait le point sur ces violations des libertés. Nous pouvons citer pêle-mêle :
L'enlèvement et la séquestration de Shérif Orissa et de Konan Huberson,
Le viol de SN
L'enlèvement et la séquestration de Kamagaté Lama, de Soro Gninougui, de Lago Hugues et de bien d'autres.
Toutes ces agressions avaient un seul objectif: anéantir notre organisation, l'AGEECI. A la suite de chacune de ces agressions, nous avons porté plainte. Mais nous n'avons jamais eu de réponse favorable, ne serait-ce que pour nous dire : vous méritez d'être agressés.
Malgré ces agressions, nous avons continué notre combat afin que chaque élève et étudiant soit libre de militer dans l'organisation syndicale ou politique de son choix.
En initiant en novembre 2007, un séminaire sur l'amélioration des conditions de vie des étudiants dans les résidences universitaires et la recherche d'une cohabitation pacifique entre organisations d'étudiants, Monsieur le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique posait, en notre sens, un pas important dans l'aide aux étudiants dans la bataille pour les libertés.
Suite aux résolutions de ce séminaire, avec notre persévérance dans le combat et la pression de l'opinion, des progrès ont été réalisés. Les agressions tous azimuts dont nous portons encore les fraîches blessures sont de plus en plus rares. Mais force est de constater qu'elles n'ont pas cessé.
Nous pouvons citer l'agression et l'enlèvement d'éléments du FENEPTCI en février 2008 au collège CETI de Marcory. C'est également le cas de l'enlèvement de militants du SYEECI à Abobo les 07 et 26 mai 2008. C'est également le cas des bastonnades de militants du CEGEPCI au collège FATOUMABA à Yopougon le 25 février 2008. L'AGEECI a évité l'affrontement au collège NANGUI ABROGOUA à Adjamé en ajournant son activité face a l'excitation violente de la FESCI locale qui s'est opposée à la visite de notre délégation dans cet établissement le 05 mars 2008.
Bref, ce qui est dit par le BEN n'est pas ce qui est fait par la base: tactique cynique ou indiscipline interne?
Le 14 janvier 2009, le Secrétaire Général de l'AGEECI après les formalités d'usage auprès de l'administration, s'est rendu au Lycée Pierre Gadié de Yopougon pour une prise de contact avec les élèves en vue de l'installation du comité du dit Lycée. Il fut pris à partie par les Fescistes sur instruction du SG du Bureau national. Il fut séquestré, roué de coups et torturé; il n'eut la vie sauve que grâce à l'intervention de la police avertie par l'administration de l'école. Il s'en est sorti avec un bras et le nez cassés. Une plainte fut portée contre la FESCI au commissariat du 16ème arrondissement dont les agents sont venus les secourir. Jusqu'à ce jour, aucune suite n'a été donnée à cette agression.
La question des libertés syndicales en milieu estudiantin en Côte d'Ivoire reste entière dans l'indifférence totale des pouvoirs publics.
Ca suffit! Il faut mettre fin à l'impunité, si nous ne voulons pas l'instauration de la justice privée.
Que tous ceux qui ont été auteurs de crimes politiques puissent être sanctionnés selon la loi, est la revendication principale de l'AGEECI.
L'AGEECI demande justice pour ABIB DODO,
Justice pour BOKO MARIUS, BONAVENTURE, ARMANDO Billy, KONE MOULLAYE, KONE KIGNIMAN JANOS, KONE KIGNIMAN dit CHOGOUNE.
Justice pour tous ceux et celles qui ont été mutilés, violés.
Une société qui érige l'injustice et l'impunité en règle de gouvernance est une société en péril.
Il est donc important qu’élèves, étudiants, parents, démocrates, société civile, s'unissent contre l'impunité des crimes politiques si nous voulons sauver notre patrie.
NI OUBLI, NI PARDON
JUSITCE POUR ABIB DODO
Et justice pour tous les crimes politiques en CÔTE D'IVOIRE.

Pour le BEN de l'AGEECI
le Secrétaire Général Adjoint
MOMINE ROLAND
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