Les jeunes patriotes ont célébré, hier, au Palais de la culture à Treichville, la deuxième édition des journées commémoratives des massacres des jeunes ivoiriens par l’Armée française. A l’occasion tous les intervenants ont appelé les Ivoiriens à voter massivement le Président Laurent Gbagbo afin que la résistance ne soit pas vaine. A l’invitation de la Fédération nationale des orateurs, parlements et agoras de Côte d’Ivoire (FENOPACI) et du Collectif des patriotes victimes de la Licorne (COPAVIL), plusieurs milliers de jeunes patriotes ont pris part, hier, au Palais de la Culture à Treichville, à la deuxième édition des journées commémorant les violations exercées par la force Licorne sur les manifestants de l’Hôtel Ivoire les 6, 7, 8 et 9 novembre 2004. Pour Jean Marie Konin, président de la FENOPACI, qui situait le cadre de la cérémonie, ces retrouvailles sont l’occasion pour la jeunesse de “rendre un hommage à nos camarades tombés au champ d’honneur. Pour ne pas que les Ivoiriens oublient leur histoire”. Lui succédant à la tribune, le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, père du sursaut national, a fait la genèse du coup d’Etat avorté de septembre 2002 et condamné l’attitude des puissances coloniales qui veulent maintenir les Africains sous la domination afin d’exploiter leurs richesses. M. Fologo a aussi salué le courage et le combat du président Laurent Gbagbo qui n’a pas pris les armes contre Houphouët-Boigny malgré les contingences du moment. Il a fait remarquer que c’est la première fois en Afrique qu’un Président élu appelle la population à la résistance, et qui obéit. “Le 25 octobre 2000, quand Laurent Gbagbo, fraîchement élu président de la République, a lancé l’appel aux Ivoiriens, vous êtes sortis comme un seul homme. D’Abobo, de Koumassi, en quelques heures, toutes les rues d’Abidjan étaient noires de monde. C’était la première fois en Afrique qu’un peuple sort pour soutenir le Président”, a soutenu Laurent Dona Fologo. Avant de poursuivre : “nous soutenons le Président magnifique. Celui qui ne se sauve pas quand la patrie brûle. Pendant 25 ans, Gbagbo s’est opposé à Houphouët-Boigny. Mais il n’a pas pris les armes”. Selon M. Fologo, Laurent Gbagbo reprend la lutte là où Houphouët-Boigny l’a laissée. C’est pourquoi il estime qu’il n’y a pas de confusion ni d’antinomie pour “les vrais houphouëtistes à appuyer celui qui va donner aux Ivoiriens leur dignité et leur honneur”. Le Président du Conseil économique et social a indiqué qu’avec Laurent Gbagbo, le peuple est en train d’écrire son histoire. Si Gbagbo avait vécu au temps de Lumumba “Il n’y a pas une seule Nation, un seul peuple qui n’ait pas d’histoire. L’histoire s’écrit et elle doit s’écrire”, a dit M. Fologo. Qui a soutenu avec force que c’est grâce à la lutte menée par Laurent Gbagbo que la Côte d’Ivoire est entrée dans l’ère de la démocratie. Avec le vote des jeunes à 18 ans, le bulletin unique, les urnes transparentes, l’institution d’une Commission électorale indépendante, etc. Pour M. Fologo, c’est le combat de Gbagbo qui permet à “des gens de se promener aujourd’hui à travers le pays et de déverser leur venin sur lui”. Le père du sursaut national estime que Laurent Gbagbo lutte pour la liberté et l’honneur bafoué des Ivoiriens. Malheureusement, les forces rétrogrades s’opposent à cette lutte comme elles l’ont fait au début des indépendances politiques en assassinant Patrice Lumuba, au Congo Kinshasa. Faisant le parallèle, M. Fologo a révélé que “si Gbagbo avait vécu au temps de Lumumba, ils l’auront tué. Mais aujourd’hui, à l’heure de l’internet, où l’information est sue de tous à la seconde près, personne ne peut plus venir ni nous imposer un président importé ni nous enlever notre Président”. Laurent Dona Fologo, qui estime que la réconciliation n’exclut pas la vérité, appelle les Ivoiriens à retrouver les parrains et les financiers de la guerre. “Aujourd’hui, personne ne parle de cette guerre. Mais qui avait dit qu’il allait rendre le pays ingouvernable ? Ils veulent attribuer à notre président la mévente des produits agricoles, la dégradation de l’école, etc. Qui a commandité la guerre ? Qui a financé les jeunes gens ?”, a questionné M. Fologo avant de dire que cette attitude n’est pas un appel à la haine. Succédant à M. Fologo, le Président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, le parrain de la cérémonie, a fait un cours magistral sur le concept de “résistance”. Il a d’abord défini la résistance, avant d’énoncer les différentes formes et les moyens de résistance. Selon lui, l’histoire de l’humanité se confond avec l’histoire des résistances. Aussi, s’est-il étendu sur les résistances contre la pénétration coloniale, contre les puissances coloniales à partir de 1945, contre la bourgeoisie agraire, contre le néo-colonialisme, etc. Selon lui, la nature de la résistance dépend de la nature de l’agression. C’est pourquoi, notant que les jeunes patriotes ont résisté contre la force Licorne, il estime que les élections à venir seront un moment important de la lutte de la résistance. “Ce sera un moment d’évaluer la lutte. Ce sera le moment de savoir si nous avons vaincu les forces rétrogrades ou si nous avons été vaincus”. Pour M. Affi, la résistance conduit à la liberté. “Or un pays qui n’est pas libre de ses choix ne peut pas se développer”, a-t-il conclu. Pour le ministre Lazare Koffi Koffi, Président de la cérémonie, la Côte d’Ivoire a résisté à la bourrasque grâce à la résistance des mouvements de jeunesse. Il a indiqué qu’après la lutte, les jeunes sont en attente d’un emploi stable et valorisant. Il estime qu’il faut rassurer les jeunes en faisant en sorte que leur combat ne soit pas vain. Il pense donc que le prochain Président devra tenir compte des aspirations de tous ceux qui ont versé leur sang et leur sueur pour que le pays reste debout. Pour lui, seul Laurent Gbagbo a le profil pour lutter contre l’exclusion sociale. Les artistes Meyou et Jawad (Ivoirien d’origine libanaise) ont fait vibrer le Palais de la culture.
Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr
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