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Politique Publié le mardi 10 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Bédié, candidat du Pdci-Rda face à la presse à Korhogo : “Nous n’allons pas au Cpc avec des oreillets”

Le candidat du Pdci-Rda à l`élection présidentielle prochaine en Côte d`Ivoire, Henri Konan Bédié, a bouclé dimanche dernier à Korhogo, la tournée qu`il vient d`entreprendre dans la région des Savanes durant sept jours. Hier lundi, il a donné une conférence de presse à l`hôtel Mont Korhogo avant de prendre congé des populations de cette cité. Face aux journalistes de la presse nationale et internationale, le président Bédié a donné des réponses à des questions du moment.

Propos liminaire
Mesdames, Messieurs de la presse, d`abord je voudrais vous porter mon bonjour et ensuite vous remercier de votre contribution au succès de la tournée. Partout où je suis allé, vous m`avez accompagné ainsi que ma délégation. Je voudrais vous témoigner ma reconnaissance à ce titre. Beaucoup d`entre vous ont aussi reporté aux lecteurs et téléspectateurs fidèlement ce qui s`est passé. Ce qui est nécessaire pour le Pdci étant donné la discrimination tout à fait relative dont il est l`objet à la Rti. Heureusement que les antennes extérieures permettent de contourner cet obstacle que nous dénonçons depuis de longues années. Merci quand même aux représentants de la Rti qui assistent à cette prestation. Que vous dire de la tournée ? Je dois dire tout d`abord que la tournée a été un grand succès. Partout, il a été donné d`observer le déplacement de nombreuses personnes. La mobilisation a été au maximum partout. Certes nous avions décidé que nous ne tiendrons les meetings qu`aux chefs-lieux des départements. C`est ce qui explique que dans certaines sous préfectures importantes, nous n`avons pas pu nous y rendre. Le temps était compté et de toutes les façons, c`était une règle écrite à l`avance. Je dois noter la ferveur des mobilisations, l`intensité des foules qui ont accouru à notre rencontre. Tout cela, nous le devons d`abord à notre équipe qui nous a devancé, depuis le Secrétaire général jusqu`au responsable de la mobilisation Maurice Kakou Guikahué et son équipe. Nous devons également féliciter l`équipe de la logistique qui est toujours sous la direction de M Guikahué. Vous avez vu que cette équipe, aussitôt que nous terminons un meeting, elle se mettait à l`œuvre pour que le meeting suivant soit prêt. C`est pratiquement sans relâche et sans repos qu`ils ont vécu pendant ces sept jours de tournée. Je voudrais également remercier et féliciter tous les techniciens qui nous ont permis de rendre au maximum notre communication pendant ce séjour. Bien entendu, nous devons remercier les populations, les responsables politiques, tous ceux qui nous ont accueilli et dont nous avons été l`objet de leur hospitalité. Merci et maintenant je suis à vous pour les questions.

Monsieur le président, quelle appréciation faites-vous du soutien de l`un de vos collaborateurs M Koné Dossongui au président Laurent Gbagbo ? A la suite d`une rencontre avec celui-ci, il est ressorti qu`il appartient désormais à la mouvance présidentielle.
Je n`ai pas dans le cas de cette conférence de commentaire à faire sur les transfuges qu`on voit un jour au Pdci, un jour ailleurs. Nous nous occupons de ceux qui travaillent avec nous et ceux qui ont organisé cette visite pour qu`elle soit un succès total.

Monsieur le président, nous sommes à vingt jours du scrutin présidentiel qui a été fixé au 29 novembre prochain. Croyez-vous encore à cette date ? La question sera-t-elle débattue au prochain Cpc ?
Croire ou ne pas croire à cette date, l`essentiel c`est de suivre le processus établi par les acteurs politiques au cours du dernier Cpc. C`est de façon consensuelle que tous les acteurs politiques y compris nous-même avons fixé la date du 29 novbembre. S`il y a des raisons objectives non politiciennes qui font qu`on doit faire un compromis de façon à aller à un léger report, le Pdci est prêt à accompagner le mouvement. Mais avant cela, il n`est pas question pour le Pdci d`annoncer ou de souhaiter un quelconque report.

Pourtant Monsieur le président, hier (Ndlr : dimanche à Korhogo) à votre meeting, vous avez dit que vous n`êtes pas d`accord pour un report. En même temps, vous accordez une ouverture, une certaine éventualité sur cette possibilité d`aller au report. Ne pensez-vous que cette attitude peut laisser vos militants perplexes ?
Non, cela ne se voit pas ainsi. Parce que ces deux positions sont complémentaires. Le Pdci a toujours été un parti de dialogue, de tolérance. Et que nous ne soyons pas d`accord pour un quelconque changement de date, entièrement cela s`entend. Il s`agit de respecter nous-même ce que nous avons établi. Mais dire que nous sommes ouvert dans le cadre du dialogue pour voir si des aménagements sont nécessaires, c`est aussi témoigner de l`esprit d`ouverture au Pdci.

Avez-vous déposé votre attestation de régularité fiscale ?
Cela a été fait depuis longtemps. Je crois que vous de la presse, vous en savez quelque chose puisque ça a été diffusé dans Le Nouveau Réveil, votre confrère.

Monsieur le président, d`aucuns pensent que le mur du Rhdp s`est quelque peu lézardé sur la question des élections. Des gens pensent que le Pdci n`est pas allé dans le même sens que le Rdr ; Qu`en est-il ? Et puis pour le Cpc qui va se tenir, est-ce qu`il y a une date butoir sur laquelle le Pdci reste accroché pour ce qui est de la tenue de l`élection présidentielle ?
Je n`ai pas le sentiment qu`il y ait une quelconque contradiction au sein du Rhdp au sujet de la date en ce sens que le Rdr doit faire connaitre sa positon définitive prochainement. En attendant, le Pdci a fait quelques déclarations mais en définitive, il y aura une réunion commune entre les deux formations. Et en ce moment-là, on saura quelle est la position finale adoptée.

Monsieur le président, on a dit que vous n`êtes pas allé dans le même sens que le Rdr en ce qui concerne les personnes non repérées au niveau de la liste électorale ?
J`ai déjà répondu à cela. Mais on m`a dit que votre question comportait une deuxième partie.

Oui, Monsieur le président, il est dit que la date des élections est repoussée, est-ce pour vous la dernière date que vous n`allez pas dépasser ?
Ecoutez, nous n`allons pas au dialogue avec des oreillers. Si nous allons à un dialogue dans l`esprit d`ouverture, de tolérance, nous n`avons pas à fixer de date catégorique ou de façon définitive sans avoir à écouter les autres.

Le Fpi a mis à la disposition de ses militants la liste électorale provisoire, alors que la Cei ne l`a pas affichée officiellement. Que dit le Pdci par rapport à cette situation ? Par ailleurs, relativement au dépôt des dossiers de candidature, en répondant à la requête du Conseil constitutionnel, ne pensez-vous pas que vous ouvrez une brèche à cette institution pour s`insérer dans le jeu électoral ?
Au sujet des pièces supplémentaires, demandées par le Conseil constitutionnel, je dois vous dire que ces pièces, à chaque élection, sont toujours exigées et sont fournies par les candidats. Ensuite, s`agissant surtout de l`attestation fiscale qui focalise les attentions, je dois vous dire qu`en ce qui me concerne, qu`il y ait élection ou pas élection, que nous soyons en année électorale ou pas, tous les ans, parce que je paye mes impôts, j`en demande les quitus et j`ai les quitus successifs depuis le coup d`Etat de 1999 et bien entendu avant 99, je procédais de la même façon parce que j`ai toujours été un citoyen qui paye ses impôts.
Je ne sais pas où les listes électorales sont affichées par le Fpi, ce que je sais, c`est que nous n`avons pas la liste électorale et nous attendons que la liste ou provisoire ou définitive soit établie. Je ne sais pas d`où vous tirez votre renseignement.

Vous venez de boucler une tournée dans une zone où l`ivoirité a fait beaucoup de dérives. On vous a accusé à tort d`être le père de ce concept. Ne pensez-vous pas que les gens ressassent encore les dérives de concept, ce qui pourrait vous être préjudiciable au niveau de l`électorat ? Secondo, vous êtes très dur avec le pouvoir en place, ce qui fait dire à certains que vous êtes très rancunier. Aujourd`hui, qu`est-ce qui justifie votre position très dure à l`égard de Laurent Gbagbo et de son régime ?
En ce qui concerne l`ivoirité, vous me permettrez de ne pas revenir là-dessus pour la bonne raison que j`ai expliqué pendant de longues années de long en large, ce que nous attendions par ivoirité. Tous les pays au monde revendiquent une identité nationale et tous les pays au monde intègrent à leur processus de développement, le facteur culturel, c`est-à-dire l`identité culturelle. A l`heure où je vous parle, la grave question débattue en France, il s`agit bien de l`identité nationale. En Côte d`Ivoire, grâce à des gens qui savent entretenir les malentendus, les quiproquos, il est interdit de parler d`identité nationale ou d`identité culturelle. Mais nous laissons faire parce que ce qui est, est. Je pense que quand les esprits seront simplement apaisés, les Ivoiriens ne pourront pas exister au monde sans former des ensembles plus grands avec d`autres pays, sans une identité nationale, une identité culturelle.
Je ne sais pas si c`est le Pdci ou son président qui sont durs à l`égard des tenants du pouvoir, ou si c`est eux qui sont durs avec les gouvernés. Si vous, en ce qui vous concerne, vous êtes satisfait de cette gouvernance, avec les violations de droit de l`homme, avec les escadrons de la mort, avec les déchets toxiques et j`en passe, eh bien, tant mieux. Mais en ce qui nous concerne, nous qui avons la responsabilité de millions de nos militants, nous ne pouvons que refuser ce qui n`est pas acceptable.

Monsieur le président, depuis 2005, les élections devraient normalement se dérouler en Côte d`Ivoire, mais on part de report en report. C`est à croire que ces derniers temps, le Fpi se prépare encore à faire reporter les élections. Que faites-vous à l`opposition surtout que le camp présidentiel dit qu`il n`y a rien en face. Et quelle sera pour le Pdci, la date butoir à la quelle, il ne permettra plus le report des élections ?
Ecoutez, j`ai déjà répondu à la question. Je dis que nous allons au Cpc, dans l`esprit de dialogue et de la concertation. Dans ce cas, nous n`avons pas à fixer de limite infranchissable à ce forum.

Etes-vous d`avis avec ceux qui optent pour le désarmement par les armes ?
A la fin du processus, pour une sortie définitive de la crise, il faudrait bien arriver à un désarmement. Mais la méthode qui conduira à ce désarmement, je ne pense pas que ce soit le désarmement par les armes. Le désarmement par les armes, qu`est-ce que ça signifie ? Ça signifie reprendre la guerre au niveau des belligérants, au niveau de ceux qui possèdent les armes de part et d`autre. C`est rouvrir la plaie, c`est rouvrir la guerre civile. Donc nous ne sommes pas d`accord avec ceux qui préconisent le désarmement par les armes.

Deux sondages de Sofrès ont donné Laurent Gbagbo vainqueur au premier et au second tour face à vous et face au président du Rdr, quel est votre commentaire ?
Je préfère laisser les gens à leurs illusions et certains à leurs pratiques. Mais en ce qui concerne le Pdci comme les autres partis du Rhdp, nous n`avons pas vu un seul sondé en Côte d`Ivoire qui réclame cette opération. Nous ne savons pas qui sont les sondés, par conséquent, nous disons tout simplement que cette opération, ce n`est que de la manipulation et de manœuvres politiciennes pensant influencer les autres, mais il n`en est absolument rien. Nous regardons la réalité en face et je ne peux pas vous dire dans quelle condition parce qu`il n` y a aucune condition pour lesquelles le Fpi puisse être en avant de quelques consultations que ce soit en Côte d`Ivoire.

Monsieur le président, nous avons appris dans la presse que vous et le président du Rdr êtes dans une sorte de deal avec le président Laurent Gbagbo pour reporter les élections. Et que le président Gbagbo vous aurait remis la somme de 5 milliards. Que répondez-vous à ce que nous avons lu dans la presse ?
Nous répondons qu`il faut s`occuper de choses sérieuses. Ce qui, dans une information, n`est pas vrai, vous pouvez le déceler vous-même et ces milliards, où sont-ils ? Comment les véhicule-t-on ? Et pourquoi, vous qui êtes bien placé pour les investigations, vous n`établissez pas la preuve ? Et si ce n`est pas le cas, dites que ce n`est pas vrai.

Vous dénoncez la gestion scabreuse du Fpi, une fois au pouvoir, allez-vous poursuivre les dirigeants de ce parti en justice ?
Vous me permettrez de réserver ma réponse sur cette question. Il y a des questions qui demandent à être éclairées parce que les Ivoiriens ont le droit de savoir. Et puis, il y a des questions qui doivent être regardées ou traitées avec la volonté du pays d`aller à la réconciliation.

Monsieur le président, bon nombre de vos collaborateurs ont rejoint le pouvoir en place. Etes-vous prêt à les recevoir à nouveau si vous êtes élu et s`ils en formulent la demande ?
Le problème ne se pose pas pour le moment. Ceux qui sont partis pour des raisons alimentaires sont bien là où ils sont.

Monsieur le président, quelle est la place des radios locales et surtout des radios de proximité dans votre programme de gouvernance ? Et puis, qu`est ce qui justifie que vous utilisez souvent le langage nouchi dans vos rencontres ?
Ecoutez, du temps où j`étais aux affaires publiques, nous avons, dans la mesure du possible, assuré à chaque Ivoirien le minimum vital. Après le multipartisme, la presse a connu un certain développement qui malheureusement n`est pas toujours à l`honneur du journalisme national. Donc au cas où ces élections se terminent par la victoire du Pdci, il faudrait un véritable forum avec cette presse pour revoir les conditions de son fonctionnement, les conditions par lesquelles elle pourrait assurer une information assez objective et non pas se limiter à des fantaisies ou à des grossièretés comme ce à quoi nous assistons en ce moment. Mais je laisserai la presse libre.

Vous avez parcouru la région des Savanes, partout vous avez dressé le bilan des 40 ans de gestion de votre parti, le Pdci-Rda, dénoncé la gestion de l`Etat par le Fpi sans véritablement faire de propositions concrètes pour le développement de cette région. Est-ce à dire que dix ans après, votre programme de l`Eléphant d`Afrique est toujours d`actualité ?
Bien entendu, j`ai dit ce qui est encore d`actualité. Vous prenez par exemple le bitumage de la route Boundiali à Tengréla, il faut être sourd et aveugle pour savoir que cela n`est plus d`actualité. Je reviens de la région, je sais que c`est la première revendication des populations que j`ai traversées. Le prix de l`anacarde, le prix du coton, voilà des préoccupations. Il faudrait se pencher sur la fixation de ces prix pour que les populations reçoivent un minimum de rémunération qui leur permette de vivre. Et puis, que ce soit les problèmes de l`école ou les problèmes de la santé, de l`électrification rurale, je crois que tout cela est encore d`actualité. Tout cela faisait partie aussi des grands chantiers entrepris par le Pdci qui ont été momentanément arrêtés à la suite de la guerre et des crises que nous avons traversées.

Monsieur le président, votre parti n`est pas content du comportement de la Rti. Il a annoncé de faire bloquer la redevance de ses militants. Cette décision est-elle envisagée ?
Dans la mesure où la Rti persiste dans son boycott de l`acteur politique principal qu`est le Pdci, je maintiens ces intentions. Si cela doit continuer je crois que nous serons dans l`obligation au Pdci de rendre plus effective la décision de boycott en retour du boycott de la Rti par le refus de payer la redevance.

Monsieur le président, il a été dit que certaines irrégularités ont été notées sur votre extrait d`acte de naissance. En avez-vous été saisi ? si oui, de quoi s`est-il agi véritablement ?
J`ignore totalement de quelles incohérences il s`agit. Parce que ce n`est aujourd`hui que ces pièces d`identité m`ont permis de traverser la vie en Cote d`Ivoire. J`ai 75 ans, je ne vois pas quelles incohérences on peut trouver aujourd`hui puisque avec ces pièces, j`ai traversé toutes les épreuves de la vie que ce soit sur le plan scolaire, sur le plan professionnel. Je crois que malheureusement cela fait partie des fantaisies d`une certaine presse. Personnellement, personne ne m`a approché au sujet de telles incohérences.

Vous avez été dur envers le pouvoir Fpi plutôt que de présenter votre programme de société. Pensez-vous que ce type de discours est en mesure de convaincre les sympathisants du Pdci ?
Je ne sais pas ce que l`on veut dire quand on dit vous avez été dur avec le pouvoir. Je dis si vous pensez acquiescer sans rien dire comme des agneaux de la gouvernance actuelle, les violations des droits de l`homme, les déchets toxiques, toutes les mauvaises gouvernances que j`ai dénoncées, alors c`est votre affaire. Mais un citoyen libre, tant qu`il reste libre ne peut pas accepter certaines situations. C`est ce qu`il faut qu`on se mette à l`esprit. Je dois dire à travers les constats que j`ai fait au cours de cette tournée, voyez-vous que dans cette région de Savanes, les populations sont relativement plus sécurisées. C`est dire que les Forces nouvelles font un travail digne d`éloges. Je ne suis pas dithyrambique, je vois qu`ici dans la région des Savanes, les gens vivent dans une relative sécurité par rapport à la zone gouvernementale. Et ça il faut le constater pour le dire.

Plus d`une fois, vous avez dit que le pouvoir actuel comptait se maintenir au pouvoir par les armes en faisant recours à l`armée et aux milices. Sur quoi fondez-vous ces affirmations ?
Enfin ! Où étiez-vous le 24 mars 2004 ? On s`est beaucoup indignés et on a eu raison de parler du cas de la Guinée. Mais y`a-t-il pas eu un précédent plus important en Côte d`Ivoire ? Alors qu`en dites-vous ? Il y a eu 120 morts selon les déclarations des Nations Unies. Mais nous qui avons été blessés par les armes, nous avons établi au moins 350 morts.

Monsieur le président, vous avez parcouru la majeure partie des régions de Côte d`Ivoire mais il en est reste d`autres. Quel programme allez-vous mettre en place pour parcourir toutes les autres régions avant les élections prochaines ?
Nous ferons le maximum. Là où nous ne pourrons pas aller parce qu`il n`est pas dit que le candidat seul parcoure toutes les régions puisque j`ai une équipe de campagne qui va aussi relayer les efforts qui sont les miens. Par conséquent, je peux rassurer toutes les régions non encore visitées que de toutes les façons, elles seront visitées soit par moi-même personnellement ou par les équipes de campagne qui sont mises en place actuellement.
Propos recueillis à Korhogo par
Paul Koffi et Diarrassouba Sory
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