En tournée politique dans le nord - Bédié entre haine et contrevérités

“A beau mentir qui vient de loin”. Henri Konan Bédié a décidé de faire sienne cette maxime. De sorte que depuis qu’il se déplace à travers le pays, il multiplie et alterne contrevérités et haines, particulièrement sur les dirigeants du Front populaire ivoirien (FPI). Dans le Nord du pays, Bédié n’a pas dérogé à la règle. Voici un pan de son intervention rapporté par le journal du PDCI, Le Nouveau Réveil n° 2366 du lundi 9 novembre : “…voter pour moi et rejeter ceux qui ont mis le pays à genoux, c’est-à-dire le FPI et ses refondateurs. Arrivé au pouvoir dans le sang, le FPI n’a pas sauvegardé l’intégrité du territoire ivoirien. Deux ans après son accession au pouvoir, la Côte d’Ivoire a été divisée en deux. Ils ont instauré ici une sorte d’apartheid qui s’est installé avec eux dans ce pays, à l’image de ce qui se passait en Afrique du Sud. Le FPI s’est rendu coupable de nombreuses et graves violations des droits de l’homme. Les refondateurs ont les mains sales. Elles sont trempées du sang des Ivoiriens. Le FPI a ruiné l’économie pendant que ses dignitaires étaient en train de piller tranquillement la Côte d’Ivoire. Le FPI n’a posé aucun acte concret pour valoriser l’héritage économique laissé par notre parti, le PDCI-RDA. Le FPI, bien que convaincu de sa minorité dans le pays, veut quand même se maintenir au pouvoir envers et contre tout. C’est sa principale obsession. Il veut régner par tous les moyens au mépris de la vie des citoyens, en s’appuyant sur l’armée et ses milices qu’il a créées. Sans scrupule, sans vergogne et sans se soucier de son illégitimité à la tête de l’Etat, depuis 2005, Laurent Gbagbo multiplie les stratégies pour échapper au verdict implacable du peuple ivoirien irrémédiablement déçu de sa gestion sanguinaire et scabreuse. Ils viendront sans doute dire que la guerre ne leur a pas permis de développer le pays. C’est là un gros mensonge pour passer sous silence les vrais problèmes dont ils sont responsables : écoles, santé, paupérisation généralisée, chômage grandissant, détournements massifs des deniers publics et des revenus des paysans, déversement criminel des déchets toxiques”. Ainsi parle M. Bédié qui est convaincu qu’il s’adresse à ses contemporains. Qui savent pourtant sa gestion scabreuse des affaires publiques en tant que ministre de l’Economie puis président de la République. Mais Bédié n’en a cure. Il veut absolument paraître vierge. Dans son discours, Konan Bédié soutient sans sourciller que “le FPI n’a pas sauvegardé l’intégrité du territoire ivoirien”. Le disant, Bédié est convaincu que les départements de la partie nord du pays (Ouangolodougou, Ferkessédougou, Boundiali, M’Bengué, Kouto, Tengrela et Sinématiali) où il faisait campagne, constituent des localités ne faisant plus partie de la Côte d’Ivoire. Depuis la survenue de la guerre militaro-civile, le 19 septembre 2002. En clair, Bédié se croyait en territoire étranger. Si cette vision du président du PDCI n’est pas une injure au public auquel il s’adressait, on peut considérer que c’est une incongruité. Bédié qui a été président de la République devrait savoir que ce n’est pas le FPI qui est attaqué en septembre 2002, mais bien les Institutions de la République. De plus, Laurent Gbagbo a rendu sa démission des instances du FPI dès sa prise de fonction à la tête de l’Etat. Depuis la signature de l’Accord de Ouaga en 2007, le pays est réunifié. C’est parce que la situation est ainsi que Bédié est en campagne dans le Nord du pays. M. Bédié affirme tout de go que le FPI a instauré une sorte d’apartheid en Côte d’Ivoire, à l’image de ce qui se passait en Afrique du Sud. Si les Ivoiriens devraient parler d’apartheid, c’est bien avec Henri Konan Bédié. C’est lui qui a instauré le concept inique d’ivoirité. Et au lieu d’assumer son passé, Bédié se cache derrière de faux arguments. Du genre, “l’ivoirité a été mal comprise”. C’est sous Bédié que plus de 500 cadres du Nord de l’administration publique et para-publique (selon le Pr. Lemassou Fofana dans son livre sur l’histoire du RDR, à la page 32) ont été limogés. A ce moment-là, le Conseil national islamique avait dénoncé “le limogeage des cadres ressortissants du Nord qui a lieu à chaque Conseil des ministres”. Donc Bédié devrait avoir de la retenue, en parlant d’apartheid. A l’en croire, le FPI s’est rendu coupable de nombreuses et graves violations des droits de l’homme. Les Ivoiriens auraient été heureux de connaître ces violations. Il faut rappeler que c’est sous le règne de Bédié que le SG de la FESCI, Charles Blé Goudé a été enchaîné sur son lit d’hôpital. L’image a fait le tour du monde et choqué. le général ministre de l’Intérieur, Ouassénan Koné a humilié Abou Drahamane Sangaré dans son bureau pour un article de journal. Sous Bédié, des journalistes ont connu l’incarcération à la MACA pour leurs opinions. De même que des responsables de l’opposition. Bédié parle de pillage de l’économie par les refondateurs. Sait-il franchement de quoi il parles ? Qui a été renvoyé du gouvernement par Félix Houphouët-Boigny pour malversations ? Sous qui l’Union européenne (UE) a-t-elle suspendu l’aide à la Côte d’Ivoire pour détournement de 18 milliards de FCFA ? Les réponses à ces questions par Bédié édifieraient très certainement les Ivoiriens. Enfin Bédié estime que Gbagbo use de subterfuges pour se maintenir au pouvoir. Bédié qui veut revenir aux affaires sait que la Constitution ivoirienne en son article 38 oblige le président de la République en fonction à rester en poste jusqu’à l’élection de son successeur et à la prestation de serment de celui-ci. Et puis, pour la sortie de crise, c’est un militant du PDCI, en l’occurrence Beugré Mambé, qui conduit le processus électoral. C’est donc malsain que de dire que le président Gbagbo refuse d’organiser les élections. Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr