La justice ivoirienne a porté plainte contre Alain Gossé, l'homme se disant militaire ivoirien et témoin de l'arrestation du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu en 2004 en Côte d'Ivoire, a-t-on appris mercredi, de source judiciaire à Abidjan. "Le parquet militaire a saisi le parquet civil pour une plainte contre M. Gossé qui prétend être un militaire ivoirien", a déclaré à l'Afp, le procureur d'Abidjan, Raymond Tchimou. "Il (M. Gossé, ndlr) est poursuivi pour faux et usage de faux, usurpation de titre, diffamation...", a ajouté M. Tchimou, soulignant que la plainte a été diffusée à toutes les polices pour son arrestation. Dans un témoignage recueilli le 20 août au Bénin et que l'Afp a consulté, Alain Gossé, 60 ans, "sergent-chef au service logistique de la présidence de Côte d'Ivoire", affirme avoir vu et parlé au journaliste détenu dans une "cellule" de la présidence où il avait été amené par "deux équipes de commandos" le 16 avril 2004, jour de la disparition du journaliste. Il fait aussi état d'un témoignage selon lequel Guy-André Kieffer aurait été tué par erreur trois jours plus tard. Le juge français Patrick Ramaël, chargé de l'enquête et devant lequel M. Gossé a fait la déposition, a demandé il y a "une semaine dans le cadre d'une commission rogatoire, des informations sur ce dernier à la justice ivoirienne", a affirmé, le commissaire du gouvernement (procureur militaire ivoirien), le colonel Ange Kessi. "Au terme des recherches effectuées, il résulte que Alain Gossé n'a jamais figuré dans l'effectif des militaires ivoiriens", a expliqué le colonel Kessi. "Le numéro d'immatriculation qu'il a utilisé est un numéro alpha-numérique alors que les matricules de l'armée ivoirienne comprennent uniquement des chiffres", a-t-il poursuivi, soulignant que M. Gossé a "produit du faux sur toute la ligne". Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan, alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré. Son corps n'a jamais été retrouvé. Début octobre, des magistrats français ont recherché en vain dans une forêt d'Abidjan le corps du journaliste, tandis que la justice ivoirienne pour la première fois, émettait des doutes sur sa disparition.
Afp
Nb : Les titres sont
de la rédaction
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