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Politique Publié le jeudi 12 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Recevant hier “Reporters sans frontières” / Zion Kah Denis (Dg du groupe “Le Réveil”) : “Nos agresseurs de l’Unesci n’ont toujours pas été interpellés par la police et le procureur”

L'organisation non gouvernementale à portee internationale oeuvrant pour la liberté de la presse dans le monde entier, "Reporters sans frontières" n'est pas restée insensible à l'agression dont le groupe de presse "Le Réveil" a été victime le jeudi 22 octobre 2009 de la part des étudiants de l'Unesci. Elle a exprimé sa compassion au groupe de presse, hier, dans la matinée par les voix de Jean François Julliard, secrétaire général, Ambroise Pierre du Bureau Afrique et de Baudelaire Mieu, correspondant en Côte d'Ivoire. Au cours de cette visite, les hôtes du groupe de presse " Le Réveil " ont réitéré leur soutien audit groupe, face à ces actes de violence dont il a été victime. Avant de rappeler les objectifs qui expliquent leur présence en Côte d'Ivoire et qui sont d'observer les médias ivoiriens en période électorale, de dresser un état des lieux de la liberté de la presse en Côte d'Ivoire et de rencontrer les organes de régulation de la presse entre autres, le Cnca, le Cnp, l'Olped... Denis Zion Kah, directeur général du groupe de presse "Le Réveil", assisté de M. Assalé Tiémoko, chef du département chargé des Ressources humaines et des affaires juridiques et du médiateur M. Nanankoua Gnamantêh, a d'abord vivement remercié "Reporters sans frontières" pour la déclaration qui a été produite après l'agression contre son groupe, déclaration qui a eu un impact réel sur le terrain, tant en Côte d'Ivoire qu'à l'extérieur. Par la suite, le directeur général a égréné les difficultés que rencontrent son personnel et lui, dans l'exercice de leur métier de journaliste : "Nous sommes considérés par tous comme les martyrs de la presse ivoirienne tant les actes négatifs qui ont été posés à notre encontre sont nombreux. Je ne citerai que la tentative d'assassinat dont j'ai été la victime et dont les auteurs Boka Boka Rodrigue et Yobouet ont été arrêtés et sont encore détenus sans jugement depuis 2003 pour des raisons que j'ignore. En novembre 2004, le siège du groupe situé alors à Adjamé a été complètement saccagé par des jeunes patriotes et notre journal est resté sans parution pendant plus d'un mois. En février 2007, j'ai été interpellé avec l'un de mes journalistes en l'occurrence André Sylver Konan et nous avons été gardés à vue pendant six heures d'horloge dans une cellule à la brigade des recherches de la gendarmerie au Plateau. Dans la même année, précisément le 26 décembre 2007, M. Assalé Tiémoko qui était à cette époque un chroniqueur de notre journal a été mis aux arrêts sur ordre du procureur de la République au motif qu'il aurait outragé des magistrats et diffamé des autorités. Il a été jugé et jeté en prison pour 12 mois qu'il a purgés entièrement malgré toutes les démarches entreprises pour sa libération. En mars dernier, ce fut le tour de M. Nanankoua Gnamantêh, journaliste et responsable des pages d'opinion, d'être littéralement enlevé sur ordre du procureur de la République et jeté en prison au motif qu'il aurait offensé le chef de l'Etat à travers un article de presse. Arrêté parce qu'il ne serait pas journaliste. Il a passé 14 jours en prison avant d'être remis en liberté mais notre groupe a été condamné à payer une amende de 40 millions de Fcfa. Nous avons interjeté appel et la procédure suit son cours. Le 19 novembre dernier, le Cnp nous a condamné à payer une amande de 5 millions de Fcfa pour offense au Premier ministre et dans cette affaire, ce n'est pas la sanction elle-même qui nous dérange mais ses motivations qui nous ont semblé hors de propos. Quelques heures après cette sanction du Cnp, soit le lendemain, les étudiants de l'Unesci ont attaqué notre rédaction, détruit du matériel informatique et blessé sept travailleurs. Quand j'ajoute à tout ceci les intimidations, les menaces de mort quotidiennes contre les journalistes et quand je prends en compte la période électorale qui arrive, je peux dire que nous travaillons dans des conditions difficiles ici au groupe de presse "Le Réveil". Le directeur général a aussi fait savoir: "Nous ne comprenons pas pourquoi l'on s'acharne tant sur nous (emprisonnement, amendes) alors que quand nous, nous avons une affaire au tribunal, elle peut durer le temps qu'elle peut durer. Concernant la dernière attaque dont mon entreprise a été l'objet, j'espère que la Police et la Justice de mon pays s'en saisiront. J'espère que nous sommes encore dans un état de droit et que l'Unesci répondra de ses actes devant les tribunaux". Après avoir écouté Dénis Zion KAH, Jean François Julliard a dit œuvrer pour l'implication des autorités étatiques, des organes officiels et privés de régulation des médias pour le respect de la liberté de la presse. Car dira-t-il, "la presse peut être en danger dans la période électorale. Car, on a le sentiment que la Côte d'Ivoire ne s'est pas encore débarrassée de ses vieux reflexes". Il a également invité les journalistes à faire des efforts en terme de choix des mots et d'avoir un recul afin de ne pas susciter des tensions.
Morgan Ekra
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