Face aux populations du sud-Bandama Laurent Gbagbo aux va-t-en guerre: "Je suis fier d’avoir nommé Yao N’Dré"

Les populations de la région du Sud Bandama étaient hier, à la Présidence pour dire merci au locataire du Palais qui a récemment nommé le Pr. Paul Yao-N’Dré à la présidence du Conseil constitutionnel. A l’occasion, le président Laurent Gbagbo a invité les différents candidats à l’élection présidentielle à une campagne civilisée. “N’empêchez pas la Côte d’Ivoire de sortir de la crise”. Tel est l’appel lancé par le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, aux leaders politiques, qui recevait, hier en fin de matinée, au palais de la Présidence de la République, les populations de la vaste région du Sud Bandama. Le président de la République a, face à ses hôtes, parlé de la nomination du Pr. Paul Yao-N’Dré à la présidence du Conseil constitutionnel, évoqué la sortie de crise et demandé aux leaders politiques qui “bandent les muscles” de jouer balle à terre. Le chef de l’Etat a longuement évoqué la nomination du Pr. Paul Yao-N’Dré à la tête du Conseil constitutionnel. Il a présenté le promu comme un éminent professeur agrégé de droit dont les qualités morales et intellectuelles sont reconnues de tous. Selon lui, malgré les compétences qui ne manquent pas dans le milieu des juristes émérites, il lui fallait opérer un choix, parce qu’il n’y a pas de combinaison à faire pour le poste de président de Conseil constitutionnel. “Je prends les gens qui sont compétents et capables. Je suis fier d’avoir nommé Paul Yao-N’Dré. Il est l’un des juristes les plus respectés. Beaucoup de jeunes magistrats et le corps préfectoral me disent beaucoup de bien de lui sans que je le leur demande”, a indiqué le chef de l’Etat. Qui a expliqué qu’il y a des postes pour lesquels il n’y a pas de combinaison. “Le poste de président de Conseil constitutionnel relève de la seule responsabilité du président de la République.”, a-t-il dit encore. Analysant le contexte difficile dans lequel il a été nommé à la tête du Conseil constitutionnel, le président Laurent Gbagbo a conseillé aux parents de Paul Yao-N’Dré de le laisser travailler et de ne pas lui jeter des peaux de bananes sous les pieds. “Yao-N’Dré est nommé à un poste très important pour la Côte d’Ivoire et à un moment très important de notre pays. Laissez-le travailler ! Venez plutôt me voir !”, a recommandé le président Laurent Gbagbo aux populations du Sud Bandama. Qui s’est, ensuite, prononcé sur la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat a révélé aux populations que les papiers imprimés des listes électorales ont été remis, depuis mardi, au président de la CEI. Et que les dispositions sont prises pour que l’ONUCI et le PNUD, en rapport avec la CEI, transportent les imprimés dans les centres d’enrôlement. Selon lui, le pays est en train de sortir de la crise avec la tenue prochaine des élections. C’est pourquoi il dit ne pas comprendre ceux qui font de la surenchère “en bandant les muscles”. Or, estime le chef de l’Etat, le temps où il fallait bander les muscles est passé. C’est pourquoi, il a lancé un sévère avertissement à tous ceux qui empêchent la Côte d’Ivoire de sortir de la crise. “Il y a des gens qui veulent bander les muscles au moment où il ne le faut pas. Aujourd’hui, chacun doit aider la Côte d’Ivoire à sortir définitivement de la crise. Allons aux élections !”, a déclaré le président de la République. Qui a invité ses adversaires à une campagne civilisée et à ne pas empêcher le pays de sortir de la crise. “Présentez vos programmes. Promettez des milliards si vous voulez. Promettez la paix si vous voulez. Mais n’empêchez pas la Côte d’Ivoire de sortir de la crise. Parce que celui qui menace sera menacé. L’Etat de Côte d’Voire le menacera”, a-t-il soutenu. Ernest Dally Zabo, directeur de la LONACI et porte-parole des populations, a dit que le Sud Bandama s’est mobilisé pour dire “Awoukoua” (merci en langue dida, ndlr). Il a, ensuite, déclaré que les populations invitaient le président Gbagbo à une visite d’Etat dans la région. Et, pour faire bien, le Sud Bandama a offert la somme de 10 millions FCFA représentant la valeur du carburant de la suite présidentielle. Séance tenante, Laurent Gbagbo a donné son accord pour une visite d’Etat dans les prochains jours.

Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr