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Politique Publié le vendredi 13 novembre 2009 | Notre Voie

Alassane Dramane Ouattara fait peur au FPI - De quel Ouattara s’agit-il ?

Dans sa campagne médiatique en faveur de son candidat, Alassane Dramane Ouattara, la presse du RDR manie la démagogie et la désinformation. Alors que le passé et le présent de M. Ouattara en font un personnage veule dans l’opinion ivoirienne. Notre analyse. Dans son édition d’hier, le quotidien Le Patriote, proche du RDR, parti dirigé par Alassane Dramane Ouattara, barrait à sa Une: “Reconnu brillant et travailleur par Gbagbo : ADO fait peur au FP”. Dans un dossier à plusieurs tentacules, le journal a tenté de faire croire à l’opinion que M. Ouattara est “intelligent, intègre,travailleur, courageux et crédible”. Cette tentative est, à l’analyse, vaine, parce que de nombreux faits probants existent qui démontrent clairement que tous ces qualificatifs attribués au candidat du RDR à l’élection présidentielle sont tout simplement surfaits. Avant de les énoncer, élucidons pourquoi effectivement Ouattara fait peur au FPI et aux Ivoiriens dans leur très large majorité. Le chef de guerre Ouattara fait peur Depuis qu’ils l’ont découvert en 1990, les Ivoiriens ont dressé deux portraits d’Alassane Dramane Ouattara. Il y a, d’une part, l’homme politique Ouattara et, d’autre part, le chef de guerre et putschiste Ouattara. De ces deux personnalités, quelle est celle qui fait peur au FPI, parti créé par Laurent Gbagbo, et aux Ivoiriens ? Sans avoir fait de sondage mais en nous appuyant sur la réaction des uns et des autres vis-à-vis des faits politiques qui ont émaillé ces 19 ans, nous pouvons affirmer que les Ivoiriens ont peur du Ouattara chef de guerre et putschiste. Même son de cloche pour le Front populaire ivoirien (FPI). Tous ont effectivement peur du chef de guerre et putschiste Alassane Dramane Ouattara. Mais pas de l’homme politique Ouattara, parce qu’à ce niveau, le président du RDR ne vaut pas un clou. Il n’a ni le génie, le talent ou la finesse d’un Houphouet-Boigny et d’un Laurent Gbagbo, ni la patience d’un Fologo, d’une Simone Gbagbo ou d’un Sangaré Abou Drahamane, ni le punch d’un Mamadou Koulibaly ou d’un Pascal Affi N’Guessan. Ouattara est un politicien au sens trivial du terme. Qui est à la fois glacial et autoritaire, égocentrique et réfractaire à la démocratie, soutiennent ces proches actuels ou anciens. Par contre, il est un redoutable chef de guerre et un putschiste qui tient ses promesses. Il avait promis, au milieu des années 90, de “frapper le régime moribond” de Bédié. Il le fit, par personnes interposées, en décembre 1999. Henri Konan Bédié, son actuel allié, quitta le pouvoir par un coup d’Etat militaire. Le triumvirat de la junte militaire qui a renversé Bédié comprenait deux officiers supérieurs très poches de Ouattara. Il s’agit des généraux Coulibaly et Palenfo. Selon le chef-rebelle Koné Zakaria, c’est Alassane Ouattara qui expédiait, chaque mois, la somme de 25 millions de fcfa aux rebelles ivoiriens pour qu’ils se préparent au Burkina Faso pour attaquer la Côte d’Ivoire en septembre 2002. Même si M. Ouattara s’est gardé de porter officiellement la paternité de la rébellion armée, son parti politique et ses proches collaborateurs ne faisaient pas de mystère quant à la symbiose entre le RDR et la rébellion armée. Ouattara, loin d’être intègre et crédible On ne saurait nier à Alassane Ouattara son intelligence, à l’instar de nombreux Ivoiriens. Il est, après tout, titulaire d’un doctorat et a occupé de hautes responsabilités administratives. Cela, tout le monde le sait. Tout comme l’on n’ignore pas qu’il s’est offert en 1991, à 300 millions de fcfa, un chalet style Savoyard édifié sur le lot N° 68 du quartier des Ambassades à Cocody. Cette villa luxueuse acquise par Ouattara appartenait à feu Alphonse Boni, le père de l’ex-ministre Akissi Boni Claverie. L’acte de vente a été passé entre les héritiers du propriétaire et Alassane Ouattara, le 10 janvier 1991, devant Me Cheickna Sylla, notaire. Alors qu’il avait été parachuté à la tête du gouvernement pour sortir la Côte d’Ivoire, d’une profonde crise économique dont les conséquences étaient désastreuses au sein des populations ivoiriennes, le Premier ministre Alassane Ouattara s’est enrichi en un temps éclair et menait une vie de bourgeoisie ostentatoire qui en disait long sur l’opacité avec laquelle l’homme gérait les deniers publics. Ouattara n’était pas non plus un travailleur. D’ailleurs, il a implicitement reconnu en 1993 avoir échoué dans sa mission de redresser l’économie ivoirienne. En affirmant que le paiement des salaires des fonctionnaires était hypothétique pour la fin de l’année 1993. L’échec de Ouattara était si retentissant que la France et le FMI, qui l’avaient imposé à Houphouet ont dû recourir à la dévaluation du franc CFA pour éviter la banqueroute totale de l’économie ouest africaine au sein de laquelle la Côte d’Ivoire, à elle seule, représente plus de 40%. C’est donc faux de dire que Ouattara est un bon travailleur, parce qu’un travail ne vaut que par les résultats qu’il produit. Le candidat du RDR à l’élection présidentielle est aussi loin d’être un homme courageux. Autrement dit, il aurait pu assumer, courageusement, le coup d’Etat de 1999 et la rébellion armée de septembre 2002 alors que tous les indices ramenaient à son implication. Tel est le vrai Alassane Dramane Ouattara, tout le reste n’est que pure démagogie.

Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
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