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Politique Publié le samedi 14 novembre 2009 | Notre Voie

Le combattant intrépide est descendu dans l’arène

Ça y est ! Laurent Gbagbo est candidat à sa propre succession. Après l’annonce faite par la deuxième vice-présidente de son parti, il a joint l’acte à cette annonce qui a fait son effet, en déposant à la Commission électorale indépendante, sa candidature aux présidentielles. Il a dans la même foulée pris possession de son quartier général (QG) de campagne, dévoilé le nom du chef de son staff de campagne dont l’identité a fait l’objet de tant de conjectures et donné les grands axes de son discours de campagne.
Ces premiers pas du candidat Laurent Gbagbo, à la lumière de l’actualité nationale, dénotent clairement de sa volonté affichée d’être élu au premier tour.
En effet, Laurent GBAGBO, qui ira en campagne présidentielle en cumulant cette tâche avec celle de président de la République va affronter pour la première fois à armes égales ses adversaires, avec même les délicats habits de favori.
Avec 42% d’intentions de vote au premier tour, et connaissant l’adversité latente entre les militants du RDR et ceux du PDCI (que l’alliance apparente entre les deux partis ne peut occulter), le candidat du FPI aurait pu rester dans l’orthodoxie en nommant le Chef de son parti comme Directeur national de campagne. Mais il a choisi de combler la distance qui le sépare actuellement des 50% plus une voix, score nécessaire à une élection dès le premier tour.
L’affaire des 500 ex-rebelles qui ont décidé de rejoindre le FPI est un signe parlant, sans doute la première signature de Coulibaly Issa Malick dont le rôle principal sera de rallier le grand nord à la cause de Laurent Gbagbo, en piochant ainsi essentiellement dans l’électorat d’Alassane Ouattara.
Au demeurant, le président Laurent Gbagbo, qui a décidé de se mettre au-dessus des partis politiques et des positions partisanes, a adopté un sens de la mesure et de l’impartialité qui a pu faire oublier le combattant impétueux qu’il a toujours été. A l’occasion du dépôt de sa candidature, il a donné un aperçu de ce que sera le candidat Laurent Gbagbo : un adversaire intraitable pour les autres candidats et un camarade pour le peuple.
Les présentes élections se joueront entre les souverainistes (menés par Laurent Gbagbo) et les anti-souverainistes (menés par Ouattara et Bédié) qui se sont illustrés il y a peu en première page d’un de leurs quotidiens par leur légendaire soumission, dès que Joyandet a effectué sa dernière glissade. “La France dit non au report”, lisait-on. Se rendent-ils compte que la Côte d’Ivoire qu’ils veulent diriger est un Etat à part entière ?
Le Chef de l’Etat ivoirien s’est illustré comme le président de la rupture, celui qui a démythifié la fonction de président de la République et qui a commencé à rompre avec une Côte d’Ivoire qui vivait dans la subsistance de fait de la Communauté française créée par De Gaulle, pour bâtir un nouvel Etat, indépendant et souverain. C’est en effet grâce à l’orientation que le président ivoirien a donnée à son pouvoir, notamment dans la gestion de la crise, que le Chef de l’Etat français a dû annoncer une redéfinition des relations de son pays avec l’Afrique, dans le sens d’une mort graduelle de la ténébreuse françafrique.
Il est vrai que les dernières sorties malheureuses des autorités françaises sur les questions africaines montrent bien que les habitudes ont la peau dure. Mais la coopération entre l’Afrique et la France a entamé une révolution irréversible. Grâce à Laurent Gbagbo. Il a démontré qu’on ne peut freiner l’évolution des idées au 21ème siècle comme au 20ème. Partisan depuis toujours d’une Côte d’Ivoire souveraine et maîtresse des piliers de son économie, il est, par la force des choses, devenu le leader des souverainistes africains. Les adversaires de cette façon de concevoir le développement de son pays ont bien entendu essayé de lui faire subir le même sort que ceux qui, par le passé, ont voulu suivre cette voie (Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Salvador Allende, et al.). Grâce à la constante mobilisation des Ivoiriens, qui ont vite compris les enjeux de la question, il est encore là, plus solide que jamais.
La campagne de Laurent Gbagbo aux présidentielles de 2009 sera nécessairement différente de celles de 1990 et de 2000, où il était l’Opposant historique. Mais il est clair que l’énergie sera au rendez-vous. Et chaque Ivoirien sentira la présence du candidat Laurent Gbagbo dans sa localité, dans son entourage, à ses côtés.
Il est néanmoins à souhaiter une attention plus accrue au niveau de la communication, aux plans national et international. Il est en effet inconcevable que les adversaires de Laurent Gbagbo (y compris le Chef de l’Etat français et son équipe, qui s’autoproclament si souvent Communauté internationale) aient réussi à faire croire qu’il ne voulait pas organiser les élections, alors même que seule la CEI est commise à cette tâche. Il semble évident qu’aucun dispositif de communication présidentielle n’est mis en place pour démentir efficacement et même prévenir la diffusion de fausses informations pouvant nuire à cette institution. Au-delà de Laurent Gbagbo, c’est l’image de l’institution présidentielle qui est en jeu. Le père de la démocratie naissante de la Côte d’Ivoire, qui est “100% candidat et 100% président de la République”, a besoin d’un appareil de communication organisé pour un travail solide, incisif, préventif.
La bataille est engagée. Résolument. Et la Côte d’Ivoire n’a jamais été aussi proche de tenir ses élections présidentielles depuis 2000. Les deux principaux adversaires du leader du FPI seront eux aussi dans des habits neufs au cours de ces joutes électorales.
Henri Konan Bédié, qui a appris à se battre depuis qu’il a été renversé, ira au charbon pour la première fois comme opposant, sur un pied d’égalité que les autres et sans grande maîtrise de l’appareil électoral. Cette épreuve ne va pas être simple pour N’zuéba.
Alassane Dramane Ouattara, qui a décidé coûte que coûte qu’on l’appellerait un jour président de la République de Côte d’Ivoire, quitte à marcher dans une maire de sang pour cela et qui devra se battre encore et encore pour convaincre les Ivoiriens qu’il est bel et bien des leurs, fait campagne pour la première fois en tant que candidat à la Magistrature suprême. Son effondrement à Gagnoa pendant la précampagne donne une idée de combien sera dure la campagne à venir.
Laurent Gbagbo a donc objectivement une longueur d’avance sur ses adversaires en termes d’expérience de terrain qu’il mettra rapidement à profit pour gagner les 9% de suffrages supplémentaires qu’il lui faut pour être élu au premier tour. L’organisation qu’il est en train de mettre en place concourt à cela.
Il est bon que le volet communication ne soit pas dans cette dynamique, une épine dans son pied. Lui seul peut, dans l’état actuelle des choses, nous bâtir la Côte d’Ivoire dont nous avons besoin.

Laurent KOUAME
Gestionnaire
d’Organisations
E-mail : mounghaux@hotmail.com

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