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Politique Publié le samedi 14 novembre 2009 | Le Temps

Sie Pinda (pdt de Jrgn) - “Le nord ne peut pas lier son destin à un individu”

Le président de la Jeunesse pour la renaissance du grand nord (Jrgn), Sié Ponda, n'y va pas par le dos de la cuillère pour asséner ses vérités. Interview !

L'équipe de campagne du chef de l'Etat est formée, avec Charles Blé Goudé comme 1er responsable des jeunes. Vous qui représentez la jeunesse du grand Nord, quelle est votre place dans cette équipe de campagne ?
Pour nous jeunes du nord, qui nous battons pour la réélection de Laurent Gbagbo et pour la paix et la réunification de la Côte d'Ivoire, Blé Goudé est pour nous une référence. C'est le regard que nous avons porté sur le combat qu'il a mené depuis près d'une dizaine d'années qui a fait que nous nous sommes rapprochés de lui, et nous nous sommes engagés aux côtés de Laurent Gbagbo. Dans la mesure où, depuis que la Côte d'Ivoire est, il est le seul qui a souvent pris des initiatives dans le sens de l'insertion socio-professionnelle des jeunes. Nous étions de l'autre côté, et cela nous a beaucoup touché de comprendre qu'un jeune qui n'a aucun poste dans l'administration publique, mais fait beaucoup pour la jeunesse. C'est ce qui nous réjouit et nous sommes à ses côtés et nous nous mettons à sa disposition. Nous ferons tout pour que le chef de l'Etat puisse gagner ces élections au premier tour parce que la jeunesse du nord ne va pas s'asseoir les bras croisés. Elle va battre campagne auprès des parents, des amis, pour que Blé Goudé au soir de ces élections soit honoré et que le Président Gbagbo sache qu'il ne s'est pas trompé.

Quel est le rôle que Blé Goudé vous a-t-il confié en tant que leader de la jeunesse du nord?
La jeunesse pour la renaissance du grand nord est une structure qui se met dans la discipline à la disposition du Dnc chargé de la jeunesse, Blé Goudé. A lui de nous confier les missions qu'il croit que nous pourrons remplir

Vous a-t-il déjà confié une mission ?
Je pense que nous faisons déjà beaucoup de choses dans l'ombre et nous croyons avoir une mission plus ou moins officielle d'un moment à l'autre.

Et à quelle mission vous attendez-vous ?
Je ne peux pas me prononcer sur cette question. Parce que nous évoluons selon la discipline. Blé est un chef et autour de lui, il y a plusieurs structures. Chacun a sa force et chacun a ses qualités. Je pense qu'à travers ses qualités et ses forces-là, chacun aura une mission au temps voulu.

On sait que la Jrgn est quand même une force qui mobilise. Aujourd'hui, pensez-vous que la flamme de la mobilisation est toujours intacte ?
Elle est intacte et je peux même dire qu'elle va au-delà, puisque nous avons beaucoup de sollicitations à l'intérieur du pays. Surtout au nord et même dans le District d'Abidjan où nous avons une forte communauté nordiste. Notre rôle réside en cela, c'est-à-dire emmener nos parents du nord et en particulier sa jeunesse à adhérer à la politique de Laurent Gbagbo parce qu'il est le meilleur candidat et le meilleur choix pour nous et pour la Côte d'Ivoire. En ce sens que la politique ne doit pas se faire sur les bannières ethniques ni religieuses et un chef, c'est celui qui a une vision pour toute une nation, une vision d'Etat. Et Laurent Gbagbo a toutes ces qualités. Nous nous retrouvons en lui et je pense qu'aujourd'hui, beaucoup de nos camarades et de nos parents comprennent que Laurent Gbagbo est le meilleur choix.

En dépit de votre optimisme, certains leaders originaires du nord pensent que malgré la nomination de Malick, le nord ne sera jamais avec Gbagbo ?
Je peux répondre à ces oiseaux de mauvais augure pour dire que le nord ne peut pas lier son destin à un individu et qu'il faut que les uns et les autres soient rassurés. Le nord n'est pas la chasse gardée de qui que ce soit ni d'un parti politique ni d'un individu comme certains tentent de le faire croire. Le nord est fait des hommes et des femmes de qualité, des intellectuels qui savent ce qui est bon pour eux et pour la Côte d'Ivoire. Je pense que ceux qui tiennent de tels propos se trompent parce que Issa Malick est un homme de qualité. Nous sommes à plus de 15 ans de l'Ivoirité, ensuite de la guerre, aujourd'hui, tous nos parents du nord savent ce qu'est l'Etat et ce qu'il représente. Et donc, il ne peut plus se mettre dans les logiques de clans. Ceux qui disent de telles choses sont des gens claniques. Pour eux, Gbagbo est Bété et Malick est Sénoufo donc pour ça, ils ne peuvent pas aller ensemble. Nous disons que c'est faux et Issa Malick va apporter énormément à Laurent Gbagbo. Déjà même, vous voyez qu'il y a plusieurs cadres du nord qui commencent à le rejoindre dans ce combat pour faire triompher Laurent Gbagbo au soir des élections.

Justement sur cette question de ralliement, il a débauché Inza, Dossongui Zanga, mais cela n'a pas manqué de susciter la fronde du Rdr. On a vu une violente campagne dans la presse. Un commentaire ?
A ce niveau, vous voyez, je ne considère pas le Rdr comme un parti politique. C'est comme un rang pour entrer dans une classe et vous avez le chef qui est devant et les gens le suivent. Et donc, vous avez Alassane qui est dans le rang et qui pense que personne ne peut en sortir, parce qu'il croit qu'il est peut être un prophète. Mais je dis que c'est faux. Dossongui est un homme de qualité et d'honneur, et je crois que le Rdr n'a pas à faire de commentaire sur Dossongui, parce que je crois qu'il n'a jamais été un de leur militant. Zana Ouattara, président du conseil général de Ferké, qui a gagné ces élections aux couleurs du Rdr, je pense que c'est un homme qui a beaucoup apporté au nord. Mais si aujourd'hui, il trouve que le Rdr ne remplit pas ses convictions et que Gbagbo est le meilleur choix pour la Côte d'Ivoire et pour le bien-être de Ferké, je ne vois pas pourquoi les gens se plaignent .Ce genre de position démontre qu'ils sont en train de perdre le combat qu'ils croient mener.

Vous parliez tout à l'heure de l'Ivoirité. Au nord où il séjourne, le père de l'Ivoirité, Bédié, a dit que c'était un mal entendu. Qu'avez-vous à dire ?
Je pense que Bédié ne sait plus ce qu'il cherche et c'est peut-être les Ivoiriens qui l'écoutent aussi qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Voila une personne qui a tout eu gratuitement dans la vie. Il a eu le pouvoir gracieusement sur un plateau d'or et vous devez savoir que tout ce qui s'obtient facilement se perd de la même manière. Aujourd'hui, à 75 ans révolus, il croit pouvoir nous distraire. La cause de tout ce qui nous arrive, est parti effectivement de l'Ivoirité. Donc il ne peut pas renier cette réalité aujourd'hui. D'ailleurs, il se fatigue pour rien parce que notre génération ne veut pas de lui au pouvoir. Nous faisons 70% de l'électorat. Il sera un rêve de croire que Bédié sera encore un jour au pouvoir.

L'actualité aujourd'hui, c'est l'affichage de la liste électorale. Il y a eu une polémique. Une partie des ivoiriens a cru que c'était une manière d'exclure les gens du nord ? Est-ce votre avis ?
A ce niveau, je pense qu'il n'y a pas de commentaire. Il faut que tous les Ivoiriens, et surtout les parents du nord, restent sereins. Il y a eu près de 6 millions d'inscrits sur la liste électorale. À ce jour, il y a environ un million qui ne sont pas retrouvés dans les fichiers, mais je pense qu'il faut attendre les contentieux électoraux. Croire que ce sont seulement les nordistes, c'est une erreur. Il y a des gens des autres ethnies qui ne sont pas aussi sur la liste. Donc il ne faut pas penser qu'il y a une communauté qui est exclue d'office. Donc c'est un faux débat et les gens veulent nous ramener en arrière. Pour nous faire croire qu'il y a de l'exclusion.

Tché Bi Tché
Coll. : Roger Kassé.
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