Clôture défoncée, toiture du hangar à terre, arbuste arraché par une Jeep militaire de la force Licorne, garée au milieu des chaises et tables endommagées. Le maquis "le Cartel", sis près du siège de la Coopec de Bouaké, avait triste allure le week-end dernier, aux environs de 17 h 30. De l’autre coté du la rue, non loin du carrefour, le corps sans vie de Koné Daouda Zana, membre de la Compagnie Guépard du commandant, Chérif Ousmane, et détaché à l’intendance des Forces nouvelles, est étendu au bord du bitume. Selon un témoin, l’infortuné aurait été violemment percuté par les conducteurs de la Jeep militaire, immatriculé 68110745, suite à une perte de contrôle du véhicule. « Le motocycliste venait du quartier Nimbo par la voie du Fromager. Il a été cogné au niveau du flanc droit par le véhicule militaire français, provenant du centre culturel Jacques Aka. Le choc a été tellement violent qu’il est mort sur le champ», rapporte Patrice K., propriétaire du maquis démoli. Toujours sous le choc, il affirme que le bilan serait plus lourd, sans le match Côte d’Ivoire-Guinée, comptant pour les éliminatoires combinées Can et Mondial 2010. « Je rends gloire à Dieu, pour cette coïncidence. Car, au moment de l’accident, le maquis était désert. Le personnel et les clients étaient ailleurs pour suivre le match. Sinon, vu la vitesse avec laquelle la Jeep est entrée dans le maquis, il y aurait plus de perte en vie humaine », raconte-t-il. Les dégâts subis au plan matériel sont estimés à 2 millions Fcfa. « Ce maquis était mon unique outil de travail. Que vais-je faire maintenant pour joindre les deux bouts », se lamente-t-il. Les soldats français, poursuit Patrice, ne sont pas sortis indemnes de l’accident. « Ils étaient trois personnes dans la Jeep. Un a eu une ouverture au niveau du front, la seconde victime, s’en est sortie avec une déchirure au niveau d’un bras », précise le témoin. Alertés, les bérets verts du commandant Chérif Ousmane et un détachement du Pco ont accouru sur les lieux du drame. Après le constat des faits, les soldats français blessés, à en croire un autre tenancier de maquis, qui a requis l’anonymat, ont été évacués par leurs compagnons. Hier, dans l’après-midi, la dépouille a été portée en terre. Une délégation de l’armée française a apporté son soutien à la famille éplorée.
Marcel Konan, Correspondant régional
Marcel Konan, Correspondant régional