La première étape de la visite d`Etat du président Laurent Gbagbo dans le Worodougou a pris fin hier à Mankono dans la liesse populaire. Il est 7 h, ce mardi 17 novembre 2009. Des groupes de jeunes courent au petit trot à travers les artères de la ville de Mankono en scandant : «On veut Gbagbo, on veut Gbagbo» ! ou «Gbagbo président, Gbagbo président, Gbagbo président» ! L`atmosphère est à la fête. La ville est en ébullition. «Depuis qu`il est président de la République et qu`il y a eu la guerre, c`est la toute première fois que le président Gbagbo arrive à Mankono. Et quand on sait que certains avaient prédit sa chute et même sa mort, on comprend aisément que les populations soient curieuses de le voir de plus près. Mais elles veulent surtout voir ce brave homme qui a vaincu la France et tous les ennemis de la Côte d`Ivoire pour ramener la paix», explique Dosso Lama, fils du terroir. Un tour sur le lieu du meeting et surprise ! Il n`y a plus aucune place sous les 45 bâches dressées pour la circonstance. Conséquence, ils sont nombreux ceux qui ont dû se contenter de rester debout ou assis à même le sol. Il est à peine 8 h et il n`y a plus de place assise, alors que le meeting est prévu pour 11 h. La veille, les chefs des six grandes familles qui forment Mankono avaient prévenu. «Demain, nous vous montrerons que nous sommes contents de votre arrivée. La forte mobilisation vous situera sur nos intentions réelles», avait indiqué l`un des chefs, lors d`une audience que le président Gbagbo leur avait accordée. Cela n`a pas raté. Les populations koro de Mankono ont répondu très massivement à l`appel de leurs chefs et de leurs cadres, qui n`ont ménagé aucun effort pour assurer la réussite de la visite d`Etat du président de la République. C`est donc dans un espace qui a refusé du monde que le président Gbagbo a entretenu les populations de Mankono après la bénédiction d’El Hadj Mamadou Fofana, imam central de Mankono. C`est le maire de la ville, Mme Enyse Kanaté qui a ouvert la série d’allocutions. Elle a d`emblée remercié le président Laurent Gbagbo qui ne se lasse guère de parcourir le pays pour semer les graines de la paix. «Grâce à vous, notre pays est en train de renaître de ses cendres. L`Afrique a besoin de vous ; la Côte d`Ivoire a besoin de vous, les filles et fils de ce pays ont besoin de vous. A chacun son époque. Hier, c`était l`époque d`Houphouet. Aujourd`hui, c`est l`époque de Gbagbo. Nous souhaitons vous voir achever ce que vous avez commencé», a plaidé Enyse Kanaté. Le président de la mutuelle de développement économique et social de Mankono, Cissé Mamadou, après avoir remercié le président Gbagbo pour la nomination de Karamoko Abdul Karim dans les fonctions de président de la Haute autorité pour le développement de la région du Worodougou, a assuré le chef de l`Etat et le Premier ministre du soutien de ses parents. Le président du conseil général, Issouf Fofana, s`est, lui aussi, réjoui de la visite du chef de l`Etat, mais surtout du fait qu`il a accepté de passer la nuit dans leur cité. Il a ensuite présenté les doléances des populations qui s`expriment en termes de bitume non seulement dans la ville de mankono, mais aussi des principaux axes routiers qui relient son département au réseau routier national. Prenant la parole, le président Gbagbo a d`abord salué les grandes familles, les propriétaires terriens, l`imam central et les cadres pour la qualité de l`accueil qui lui a été réservé. Abordant l`objet de sa visite, le chef de l`Etat a une fois de plus expliqué que le premier ministre et lui parcourent la Côte d`Ivoire pour annoncer aux Ivoiriens la bonne nouvelle relative à la fin définitive de la guerre. «Je suis venu vous dire que la guerre est finie et que la paix est là. Maintenant, nous pouvons nous intéresser au développement de notre pays ». Mais, en attendant, il faut aller aux élections et, sur ce point, le Président de la République s`est félicité du travail accompli par la Commission électorale indépendante (Cei). Et a demandé aux Ivoiriens de faire autant et d`encourager le président Mambé et son équipe. Il en est de même pour le travail accompli par le gouvernement Soro. «Si la Cei échoue, c`est la Côte d`Ivoire qui aura échoué. Et si le gouvernement échoue, c`est la Côte d`Ivoire qui aura également échoué», a-t-il prévenu. C`est pourquoi, dira-t-il, il soutient non seulement le Premier ministre Guillaume Soro, mais également la Cei. En ce qui concerne la création des Hautes autorités pour le développement, le président Gbagbo a indiqué que, leur rôle est de faire en sorte que très rapidement, les régions concernées rattrapent les retards accumulés sur les autres régions du pays. Jetant un regard sur les doléances, le chef de l’Etat a mis l`accent sur l`électrification des villages qui, selon lui, doit être l`une des préoccupations du gouvernement. Il a, par ailleurs, annoncé le bitumage de l`axe Tiéningboué-Mankono-Séguéla long de 105 kilomètres pour lequel l`union européenne a déjà donné son accord de financement.
Boga Sivori
bogasivo@yoo.fr
Envoyé spécial à Mankono.
Boga Sivori
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Envoyé spécial à Mankono.