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Art et Culture Publié le mercredi 18 novembre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

M. Jean-Francois Julliard, Secrétaire général de Reporters Sans Frontière -‘’Les journalistes ne peuvent être correctement défendus que s’ils son raisonnables et responsables’’

En visite dans les locaux de l’Intelligent d’Abidjan à Cocody-Angré Star 4, le mercredi 11 novembre 2009, Jean-Francois Julliard le Secrétaire général de Reporters Sans Frontière et ses collègues étaient venus sur les bords de la lagune Ebrié pour 40 jours. Un séjour motivé par deux raisons : faire l’état de la situation de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire et voir dans quelles conditions les médias fonctionnent pour la prochaine campagne électorale.

Quel est l’état des lieux que vous avez pu faire pendant ce séjour ?
L’état des lieux que nous avons fait, suite à nos visites et échanges, avec les journalistes dans les rédactions, c’est qu’il y a de réelles préoccupations. On l’a vu dans le passé, ce que pouvait entraîner une campagne électorale, comme conséquence pour le travail des journalistes. Il peut y avoir des descentes dans les rédactions ; des journalistes peuvent être interpellés, convoqués à la Brigade de recherches. Beaucoup de journalistes nous ont fait part de menaces de mort qui ne se sont pas concrétisées pour l’heure. Tant mieux, mais c’est quand même un sujet préoccupant entre tant d’autres. Il y a une liberté de presse en Côte d’Ivoire parce qu’il y a une modération au niveau du ton dans les journaux. Mais en même temps, être journaliste en Côte d’Ivoire, ça reste aujourd’hui dangereux. C’est continuer à s’exposer à des pressions et à des représailles parfois.

Dans ce contexte, comment exercer sa vocation?
Le message que j’entends faire passer aux confrères est bâti autour de cette question. C’est vrai qu’il y a des pressions énormes sur les journalistes en Côte d’Ivoire. Il y a divers groupes de pression. Mais, il appartient aux journalistes d’être vigilants sur ce qui se passe. C’est de nous alerter sur ce qui se passe en tant qu’organisation de défense de la liberté de la presse si les journalistes sont en danger. Mais en même temps, nous faisons passer le message aux journalistes qu’il faut faire attention dans l’usage de la liberté d’expression, dans l’usage de la liberté de la presse. Notamment en période de campagne électorale où les tensions sont vives. Et c’est vrai que dans le passé, des journalistes ne se sont pas comportés comme des journalistes. Donc, il y a aussi cette responsabilité, ce professionnalisme sur lequel il faut être vigilant. C'est-à-dire que les journalistes ne peuvent être correctement défendus que s’ils sont aussi raisonnables et responsables dans leur manière de travailler dans l’exercice de leur profession.

Vous évoquiez tantôt des groupes de pression. A qui faites-vous allusion ?
Il s’agit de tous ceux qui peuvent, à un moment donné, avoir un intérêt à empêcher les journalistes de travailler. Nous sommes très vigilants avec à la fois les militants politiques qui peuvent mettre la pression sur les journalistes et les groupes de pression économique, sociale et surtout politique pour ne citer que ceux-là. Je rassure les journalistes que nous serons effectivement vigilants pendant les mois à venir jusqu’à l’élection et après.
Réalisé par MTT
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