Il a convaincu. Le Patronat ivoirien l’attendait, et il n’est pas reparti déçu de cette rencontre. La salle de l’hôtel Pullman réaménagée pour la circonstance s’est avérée trop exiguë. Alassane Dramane Ouattara, candidat à la présidentielle a apporté de l’espoir au secteur privé, hier. Egrenant le chapelet de propositions en faveur des opérateurs économiques, le candidat a, dans son propos liminaire, fait des propositions et donné ses recettes pour booster le développement du secteur privé. Et par ricochet celui de la Côte d’Ivoire. Disséquant son programme socio-économique, ADO a délivré un exposé magistral. La salle s’est transformée en un amphi pour des travaux pratiques. D’un côté, Alassane Ouattara et de l’autre côté, les opérateurs économiques, avides de savoir ce qui sera fait pour un avenir radieux. Réformes, politique économique, situation des entreprises sinistrée, dette intérieure, incitation à l’investissement, ligne de crédit, corruption et autres, tout a été passé au peigne fin. Rien n’a échappé au président du RDR. L’homme a parlé, pris des exemples, s’est référé à sa gestion en tant que Premier ministre et président du comité interministériel, ainsi qu’à ses fonctions au FMI. L’auditoire s’est plongé dans les années où la rigueur prévalait en Côte d’Ivoire. ADO a continué son speech devant des opérateurs économiques attentifs. Il a expliqué comment il va travailler avec 10 000 milliards de FCFA sur cinq ans. Certains se sont surpris à acquiescer de la tête à chaque phrase du mentor du RDR. L’on a senti des opérateurs économiques qui veulent applaudir mais qui se retiennent, se chuchotant des bouts de phrases à l’oreille. Quand l’ancien Premier ministre a fini son propos liminaire, les questions étaient attendues. « On n’a pas de questions tant l’homme a été très clair et non évasif. Mais il faut bien qu’on en pose quand même », dit un participant à son voisin. La suite on la connaît. Ceux qui ont assisté aux échanges ont pu se rendre compte que les questions avaient déjà trouvé réponses dans le propos liminaire. Les journalistes, témoins privilégiés de ces échanges n’avaient pas manqué de faire le constat. Qu’à cela ne tienne. ADO, chiffres à l’appui, avec une maîtrise dont lui seul a le secret, apporte plus de précision aux interrogations du secteur privé. « Il est vraiment dans son domaine », constate un journaliste proche du parti au pouvoir. Avant le mot de fin du président du RDR, Jean Kacou Diagou, président de la Cgeci (Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire) souligne : « Nous vous avons écouté, nous avons entendu. Vous répondez avec autant de compétence et ça fait plaisir de discuter avec vous ». Une longue « standing ovation » a accompagné Alassane Dramane Ouattara jusqu’à la sortie de la salle. Initialement prévu à 13h, c’est finalement à 13h30 mn que prend fin la rencontre. ‘‘On a même pas vu le temps passé. Et on ne se lassera jamais de l’écouter car il connaît mieux que quiconque nos préoccupations’’, indique un opérateur économique, s’en allant au pas de course à sa voiture. Sacré ADO!
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA