Monsieur Tanoh Louis, gendarme à la retraite résidant à Abengourou, ne sait plus à quel saint se vouer. Deux de ses enfants, une fille et un garçon, inscrits dans une grande école et dans une université privée de la place ont été renvoyés pour scolarité impayée. Il souffre lui-même de l'hypertension artérielle et doit constamment acheter des médicaments. Son foyer est menacé de dislocation et il joue à présent à cache-cache avec ses créanciers. Tout ceci parce que sa seule source de revenus à côté de "sa maigre" pension de retraite, sa maison qu'il a construite selon lui "après plus de 10 ans de sacrifices", est occupée par le Secrétaire général de la préfecture d'Abidjan, M. Koukougnon Legré, depuis 15 mois sans que les loyers (500.000Fcfa par mois) ne soient payés. Il a beau quitter Abengourou pour Abidjan, à trois ou cinq reprises par mois, rien n'y fiait. Au point où M. Tanoh, en désespoir de cause, a décidé d'entamer une grève de la faim pour réclamer à l'Etat de Côte d'Ivoire que non seulement le paiement de 7 millions de loyers échus lui soit payé, mais aussi la libération de sa maison. Et la colère de M. Tanoh est d'autant plus grande que selon lui, le Secrétaire général de la préfecture qui " a pris sa maison en otage ", selon son propre terme, possède lui-même une résidence privée qu'il a mise en location, ne faisant pas confiance à l'Etat, et occupe la sienne avec sa famille sans que les loyers ne soient payés depuis maintenant 15 mois. Retour sur une "mésaventure locative". Dans le courant du mois de juin 2007, le Secrétaire général de la préfecture d'Abidjan a contacté M. Tanoh Louis, à qui il a exprimé son désir de prendre en location-bail, sa maison (une villa duplex) dont la construction venait d'être achevée. M. Tanoh fait alors comprendre au Secrétaire général qu'étant à la retraite, cette maison était sa seule source de revenu sur laquelle il comptait pour scolariser ses quatre enfants. La valeur locative de la maison située à Cocody Riviera Bonoumin étant fixée après expertise à 644.560Fcfa par mois. Le Secrétaire général, selon M. Tanoh, lui a répondu que son taux de bail était de 450.000Fcfa et que les 144.000Fcfa manquant ne lui posaient aucun problème. Rassuré par ces propos, M. Tanoh viendra à Abidjan le 4 juillet 2007 pour équiper la maison de matériaux nécessaires pouvant permettre au Secrétaire général de l'habiter sans attendre. Ce qui engloutira toutes ses économies. Ceci fait, M. Tanoh remet les clés de la maison au Secrétaire général non sans manquer de lui signifier l'urgence qu'il y avait pour lui de percevoir rapidement les loyers, car il avait des échéanciers à respecter vis-à-vis de ses créanciers. Le Secrétaire général lui donnera toutes les assurances nécessaires. Ainsi, le 2 août 2007, le dossier de bail d'un montant de 644.564Fcfa est transmis au ministère de l'Intérieur par le préfet de la Région des Lagunes, préfet d'Abidjan, M. Jean Baptiste Sam Etiassé.
Économie Publié le mercredi 18 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil