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Économie Publié le mardi 17 novembre 2009 | Nord-Sud

Thierry Peleau (Représentant de la chambre de commerce de Rouen) : “Nous voulons aider à la relance du secteur privé ivoirien”

Thierry Peleau est le directeur de l’Institut de promotion des activités de développement (Ipad) de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen qui organise Africa-Europa, un rendez-vous d’affaires ciblé et organisé pour les opérateurs africains. Il en précise les contours dans cet entretien.

Vous avez participé aux assises de la conférence permanente des cham­bres consulaires africaines et francophones. Mais, on vous a également vu avec plusieurs dirigeants d’entreprises dans des réunions sectorielles. Décidément, vous étiez très actif au cours de votre séjour abidjanais ?

Effectivement, ma venue en terre ivoirienne était liée aux assises de la 35ème assemblée générale de la conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones organisée cette année par la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire. Les travaux ont été très enrichissants et d’importantes décisions ont été prises. Notamment un projet de charte sur les Petites et moyennes entreprises (Pme). Je suis venu assister à la conférence en tant que responsable de la chambre de commerce et d’industrie de Rouen. Mais, en embarquant pour Abidjan, j’étais investi d’autres missions par rapport à un projet : Africa-Europa. Ce projet est une initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen et de la Chambre régionale de commerce de Normandie. Au sein de ces instances, je suis le directeur de l’Institut de promotion des activités de développement (Ipad) et coordonnateur d’Afri­ca-Europa. A ce titre, sur mon agenda, il était prévu aussi des rencontres diverses sectorielles. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré les responsables des entreprises ivoiriennes inscrites à la convention d’affaires appelée Africa-Europa que nous allons tenir à Rouen en avril prochain.

Qu’est-ce qu’un tel conclave peut apporter aux entreprises ivoiriennes ?

Il s’agit d’une convention d’échanges entre l’Europe et les Africains. L’objectif est de permettre aux entreprises qui sont dans une phase de réalisation de projets, d’identifier les partenaires et les opérateurs économiques européens susceptibles de les accompagner. Je voudrais souligner que lorsque nous parlons d’opérateurs africains porteurs de projets, ce sont des entreprises en phase de développement, de diversification et surtout d’amélioration de la qualité des produits. Et dans le cadre de ce projet, il va falloir rechercher des contacts capables de proposer des solutions aux problèmes des entreprises ivoiriennes. Elle met en synergie deux continents. En Europe, il y a 3 pays à savoir la France, la Belgique et l’Espagne qui disposent d’expertise avérée grâce à leur longue expérience en matière industrielle et 16 pays en Afrique. Dans chacun de ces pays africains concernés, c’est la chambre de commerce et d’industrie locale qui est le correspondant officiel. Elle identifie puis sélectionne les entreprises sur la base de critères objectifs. Cela dit, nous sommes aujourd’hui avec 205 entreprises africaines inscrites. Cette liste comprend douze opérateurs économiques ivoiriens. L’intérêt pour ces entreprises sélectionnées sera d’identifier leurs besoins et de les soumettre à des opérateurs européens. Ces entreprises occidentales ont obligation de leur apporter des solutions aux problématiques auxquelles elles sont confrontées.

Les besoins et les attentes des entreprises ivoiriennes sont nombreux. Mais concrètement, en quels termes se manifestera cet appui que vous voulez leur apporter. Sera-t-il d’ordre financier ou se déclinera-t-il en expertise ou en conseils ?

Le mécanisme de fonctionnement des chambres de commerce et d’industrie est de créer des conditions optimum à l’avènement d’un environnement favorable. Dans ce sens, elles privilégient plutôt l’intermédiation. Un peu comme dans une agence matrimoniale. Mais, nous faisons le maximum pour que les choses marchent. Par la suite, les nouveaux partenaires peuvent définir leur niveau de collaboration en fonction des objectifs. Cette collaboration peut être en terme technique, humaine et pourquoi pas en terme financier.

Plusieurs entreprises ont montré un vif intérêt à votre initiative, notamment les PME ou les grandes entreprises. Quelles sont les types d’entreprises qui ont le plus de chances ?

Du côté africain, notre convention est ouverte à tous. Je veux dire qu’en Afri­que, nous n’avons pas mis de seuil lié à la taille. Il n’y a pas de critères particuliers. Sur notre calepin, nous avons des petites comme des grandes entreprises. Notre organisation met en avant seulement trois niveaux. Premièrement, nous avons voulu que l’entreprise ait au moins trois années d’existence, deuxièmement qu’elle ait un projet de développement ambitieux et troisièmement qu’elle ait un dirigeant suffisamment aguerri capable de mettre en œuvre un projet clair et fiable.

Vous avez eu des échanges avec le président Jean-Louis Billon qui, nous l’imaginons, vous a fait l’exposé des difficultés du secteur privé ivoirien. Quels sont les aspects et les problèmes des entreprises ivoiriennes qui vous ont le plus marqués ?
Nous savons que les entreprises africaines ont quasiment les mêmes problèmes. Mais notre rôle c’est de booster le développement de ces en­­tre­­prises par l’émergence d’un secteur privé fort et compétitif. Nous faisons une sorte d’intermédiation. Parce qu’en matière d’entreprise, les con­tacts sont très importants. En Europe aujourd’hui, avoir de bons contacts n’est pas la chose la plus aisée. Mais seules, les entreprises auront beaucoup de mal à se les tisser. Autant dire qu’elles ne peuvent vraiment pas. Ou du moins ce sera beaucoup trop difficile. Il faut valoriser les contacts et déboucher sur des actions concrètes.

La convention Africa-Europe est-elle soutenue par l’Union européenne ?
Bien sûr que oui. Elle est soutenue par la commission de l’Union européenne mais si ce soutien n’est pas formel. La finalité en effet, c’est de servir les entreprises par des relais. Beaucoup de relations d’affaires vont pouvoir se créer. Toutefois, je dois préciser qu’il ne s’agit pas d’une foire encore moins d’un salon d’exposition. En revanche, il y aura des bureaux pour chaque entreprise. Ce n’est pas une opération commerciale.

Votre venue en terre ivoirienne coïncide avec l’ouverture des négociations sur un accord global de libre-échange avec la région Cedeao. Votre action fait-elle partie d’une initiative coordonnée dans le cadre des Accords de partenariat économique (Ape) ?
Je ne sais pas si j’ai la légitimité de parler des Accords de partenariat économiques (Ape). Mais, nous sommes dans une logique de développement des entreprises ivoiriennes et africaines. Je crois que si le secteur privé devient compétitif, si elle met un point d’honneur à la qualité, il aura les atouts nécessaires pour faire face à la concurrence, d’où qu’elle vienne. Le com­­pagnonnage que nous faisons répond à ce souci.

Entretien réalisé par Lanciné Bakayoko
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