x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 18 novembre 2009 | Le Temps

Devant les hommes d`affaires ivoiriens : Ouattara cogne Bédié et rend hommage à Gbagbo

Après Wodié et Anaky, c'était hier, au tour du patron du Rdr de passer devant le patronat ivoirien.

C’est à l'honneur du patronat ivoirien qui pour l'élection présidentielle de cette année, a décidé d'innover en entendant les différents candidats sur leur programme. Surtout pour le secteur privé. Après Wodié et Anaky, c'était hier, au tour du président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara de faire ses propositions pour le secteur privé. " Ce moment est important, il est même historique pour le patronat, comme nous l'avions dit lors de notre première rencontre. Car, c'est la première fois, en période électorale, que nous prenons l'initiative d'entendre les différents candidats à l'élection présidentielle sur leur projet pour la société ivoirienne et tout particulièrement sur leur vision de développement du secteur privé. " Explique Jean Kacou Diagou, Pca du Cgeci (Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire). Evidemment, comme il l'a fait face à Wodié et Anaky, il a brossé un sombre tableau de l'économie ivoirienne, fortement secouée par la crise sociopolitique. Ouattara qui pour l'occasion, était accompagné de son état-major composé de Mme Diabaté, Amadou Gon, le ministre Amon Tanoh, Ali Coulibaly, Maurice Bandaman, Tounkara, Touré Gaoussou et bien d'autres, s'est dit bien à l'aise parmi les hommes d'affaires. "C'est la rencontre la plus facile que j'ai à faire par rapport aux tournées que j'ai eu à faire à travers le pays. Je suis libéral. Je crois au libéralisme à visage humain" a, de ce fait, expliqué le président du Rdr, hier, à l'hôtel Pullman qui a abrité cette rencontre. Ouattara a répété les mêmes propositions. Il ne pouvait faire autrement. La Côte d'Ivoire est en campagne. C'est donc lui qui a les solutions aux problèmes qui se posent à la Nation. Pour mieux amadouer les opérateurs économiques. Il le dit avec une pincée de démagogue. "Il faut un Président démocratiquement élu. Ce qui n'a pas été le cas depuis des années. Il faut un président qui a un programme et qui a des solutions aux problèmes du pays". Juge de ce fait, le " Bravetchè ". Toutefois, il est bien conscient qu'il y a des problèmes. Et cela, à tous les niveaux. Et surtout dans le secteur privé qui a beaucoup perdu ces dernières années, à cause de la crise sociopolitique qui secoue la Côte d'Ivoire depuis l'intrusion des militaires sur la scène politique. " Je suis malheureux, explique-t-il, de voir mon pays dans cet état.

Je suis convaincu que la Côte d'Ivoire peut repartir". Bien sûr, parce qu'il a les fondamentaux. Mais aussi parce qu'il y a une politique mise en place pour que l'Etat ne s'effondre pas. Ça n'a aucune grâce à ses yeux. L'essentiel étant pour lui d'amadouer le patronat. " Nous avons beaucoup perdu ces dernières années (…) Je connais le lourd tribut que vous avez payé". Lance encore le candidat du Rdr.

Heureusement qu'il cite le coup d'Etat de décembre 1999, la rébellion armée et bien d'autres soubresauts qui ont sinistré le secteur privé. Face à ce tableau, c'est lui qui peut donner un nouvel élan à la Côte d'Ivoire. Comme toujours, il met en avant son passage à la Bceao et au Fmi.

“La dévaluation a produit des marges considérables”

En clair, Alassane propose une nouvelle gestion. Patriote qu’il se veut dans l'âme, il révèle que son patriotisme a pris un coup ces dernières années. Surtout quand la Côte d'Ivoire a été classée par le Fmi parmi les pays fragiles. A chacun de juger. Pourtant, il avait bien négocié la dévaluation qui a apporté des marges bénéficiaires considérables à la Côte d'Ivoire. Malheureusement, comme il le dit, ils ont été dilapidés. Par qui ? Tout ce qu'on sait, c'est qu'il n'y a que Bédié qui a été mouillé par les pluies de milliards de la dévaluation. "Mes efforts de bonne gouvernance ont été dilapidés ", constate-t-il à cet effet. L'homme se propose de réduire le train de vie de l'Etat. Comme il prétend l'avoir fait. A savoir la privatisation de certaines entreprises publiques, avec son lot de dissolution de banques qui a mis des milliers d'employés dans la rue. Ouattara ne pouvait pas passer hier, devant les patrons ivoiriens sans faire de promesses de milliards. Il propose un investissement de 10 mille milliards de Fcfa. Comment va-t-il l'avoir ? "La banque mondiale a prévu un besoin de 17 mille milliards de financement sur 7 ans". Il plagie la Banque mondiale alors ? Est-on tenté de se demander. En réalité, c'est une pâle copie d'un document du ministère du Plan sur la réduction de la pauvreté. Bon, avec Ouattara, tout est possible. Dans sa politique de la bonne gouvernance, il veut rétablir l'équilibre entre les différents pouvoirs qui fondent l'Etat. Pour ça, il veut mettre en place un mécanisme. Et note cependant une nette évolution du monde de la presse depuis 1990. "De 1990 jusqu'aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'évolutions. Il faut maintenir la liberté de la presse. C'est important". Bien dit ! Il y a des vérités qu'on ne peut pas masquer. Il reconnaît au moins qu'il y a une liberté de la presse qu'il faut maintenir. Puisqu'on ne maintient que l'existant. Et c'est à l'actif de Gbagbo. Pour la sortie de crise, Alassane appelle à un dialogue pour que les élections se fassent dans un climat apaisé. " Même s'il y a retard, l'essentielle c'est qu'on arrive aux élections dans un climat apaisé. J'ai lu dans la presse étrangère que nous sommes des opposants pantoufflards (…) Quels que soient les résultats, nous devons les accepter". Les hommes changent. Dans les rapports des pays africains avec le Fmi, Alassane avoue que tout dépend des négociations. Lorsqu'il était Premier ministre, c'est donc à la suite de ces négociations qu'il a refusé la réduction des salaires des fonctionnaires que l'institution lui a proposé. Les enseignants raccrochés s'arrachent sûrement les cheveux. Parce que les années Alassane, c'est encore hier. En ce qui concerne les rapports de l'Afrique avec la Chine, Alassane se dit bien à l'aise. Parce qu'il n'a pas de problème avec ces financements qu'il accepte. Mais pas à n'importe qu'elle condition. “L'argent chinois, précise-t-il, ne m'effraie pas”.

Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ