L’Etat, c’est la chose publique par excellence. Il est au service de tous, et à la charge de tout le monde. Pour le faire fonctionner, les citoyens, travailleurs, fonctionnaires, paysans, opérateurs économiques…mettent la main à la poche. Les différents impôts payés obéissent à cet impératif. L’état n’est donc pas propriété d’une portion de la nation ni d’individus quelles que soient les responsabilités occupées. Pas de confusion possible. En tous cas lorsque l’Etat fonctionne dans les règles de l’art. Quand un parti se veut l’incarnation de la nation dans son ensemble, les choses se compliquent. C’est la situation des partis uniques. Et là, Etat, nation et parti font un. C’est le parti-Etat-nation. Pas de salut en dehors du parti. Pas de vie sans le parti. Le grand syli, Ahmed Sékou Touré, avait en son temps poussé l’unification parti, Etat, nation à son sommet. Et il le revendiquait à haute voix. Le multipartisme revenu dans la plupart des pays africains, les princes prennent, la main sur le cœur, l’engagement, de séparer les partis de l’Etat. Y compris ceux qu’ils président directement où indirectement. Las ! Entre le discours et la réalité, le fossé est grand. Illustration. L’Etat de Côte d’Ivoire est en visite dans le Worodougou. Son chef, Laurent Gbagbo, s’y trouve au frais de l’Etat. Dans sa besace, des figures de proue de son parti. Le président Affi N’Guessan et Coulibaly Issa Malick, le directeur de campagne national du chef de l’Etat sortant. Ils sont dans le Worodougou, en même temps que leur patron. Sur les ailes de l’Etat, ils volent, planent et se délectent. Tout est facilité. Quand apparait l’Etat avec ses solennités, ses fastes, et ses moyens surtout de séduction et de coercition, la chasse aux cadres est aisée. Les populations sont à portée de main. Ainsi va le parti Etat.
D. Al Seni
D. Al Seni