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Politique Publié le jeudi 19 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil

"D`un stade à l`autre" de Charles Blé Goudé : Pourquoi tant de bruits pour des fadaises ?

L`actualité littéraire est dominée depuis quelques semaines en Côte d`Ivoire par la parution de l`ouvrage de Charles Blé Goudé, le leader de ce qu`on appelle en Côte d`Ivoire "Les Jeunes patriotes". Jamais dans ce pays, la sortie d`un livre n`a fait l`objet de campagne publicitaire aussi couteuse que tapageuse : spots et sketchs à la télévision et à la radiodiffusion, encarts dans la presse écrite, panneaux publicitaires grands formats etc., tout est mis à contribution pour que cet ouvrage suscite un intérêt auprès des Ivoiriens. L`on croyait que cette campagne médiatique serait à la dimension du contenu de l`œuvre et qu`avec le temps, Blé Goudé ferait des analyses pertinentes de la situation politique ivoirienne comme le signale la réclame publicitaire. A la fin de la lecture de D`un stade à un autre, toute considération politique ou partisane ou toute idée de polémique mise à part, il faut objectivement reconnaître que cet ouvrage est tout sauf une œuvre "d`analyses et de critiques rigoureuses", comme tente de le faire accroire l`annonce publicitaire. Sans exagération, c`est juste une transcription de quelques sophismes distillés dans les "agoras et parlements" et qui ne résistent à aucune critique intellectuelle rigoureuse. Examinons juste quelques réflexions de Charles Blé Goudé contenues dans son ouvrage :

I-Le temps du changement : De l`époque "des fils à papas au temps des papas à fils."
L`auteur fait une analyse de ce qu`il appelle "le temps du changement, le temps des ruptures." A la fin de la lecture de ces trois petites pages, tout analyste objectif ne peut aboutir qu`à la conclusion suivante : rien que des lapalissades et des sornettes du genre "la réalité de l`époque d`Houphouët-Boigny n`est plus exactement celle d`aujourd`hui. Tout comme la France de Charles de Gaule n`est pas la France de Nicolas Sarkozy, les USA de Georges Washington ne sont pas les USA de Barack Obama…" (p.43) Mais quelle société peut-elle être statique ? L`humanité entière est dynamique. Elle évolue ne serait-ce que par le fait de la loi naturelle de la vie et de la mort. Et la disparition de certains hommes réagit inexorablement sur leur société surtout lorsqu`il s`agit de leader. Ce qui ne meurt jamais (et que Blé Goudé semble oublier), ce sont les idées des hommes. Houphouët-Boigny est donc mort. Mais ses idées demeurent et ceux qui se réclament de lui ne revendiquent non pas son corps mais sa pensée, ses idées. Et quand on veut écrire un ouvrage qu`on présente comme une " œuvre d`analyses et de critiques rigoureuses", on se cultive quelque peu, c`est-à-dire on prend soin de lire ou de se renseigner sur ce sur quoi on écrit. Quand on ne le fait pas, on ne peut qu`étaler ridiculement son ignorance en écrivant par exemple aux pages 42 et 43 : "Du reste, Félix Houphouët-Boigny a fait l`objet de très peu d`ouvrages de référence. A cela s`ajoutent les actes et les divergences de point de vue de certains de ses anciens collaborateurs qui donnent l`impression de ne pas bien le connaître." C`est archifaux d`écrire cela. Je voudrais simplement dire à notre auteur que le premier président ivoirien fait partie des hommes dont la vie et les idées ont fait l`objet de nombreux écrits. En effet, en 1992, la biographie de Félix Houphouët-Boigny avait déjà fait l`objet de treize ouvrages en français, deux ouvrages en anglais et des centaines d`articles de revues scientifiques. Nous ne pouvons pas donner les références de ces ouvrages pour ne pas alourdir cet article. On peut retenir cependant quelques publications dont celles de Paul-Henri Siriex, Houphouët-Boigny, l`homme de la paix, et Houphouët-Boigny ou la sagesse africaine; de Marcel Amondji, H.B. et la Côte d`Ivoire, l`envers d`une légende suivi de le PDCI-RDA et la vie politique ivoirienne de 1944 à 1986; de Doudou Guëye, sur les sentiers du temple, ma rencontre avec FHB ; de Woronnoff, West africa wager, Houphouët versus N`Krumah; de Jacques Baulin, la politique intérieure d`HB de la politique africaine d`HB etc.
Depuis sa mort, en Côte d`Ivoire uniquement, près d`une vingtaine d`ouvrages ont été consacrés à ses idées et à son action politique. On peut retenir entre autres ceux de Samba Diarra, Kodjara Koné, Amadou Koné, Charles Donwahi, Frédéric Grah Mel et en dernier lieu, l`ouvrage monumental de Camille Alliali. A cela, il faut ajouter les nombreuses thèses de doctorats et mémoires de maîtrises. En définitive, on peut totaliser au moins plus de trois cents écrits sur Félix Houphouët-Boigny, allant des œuvres de ses plus ardents défenseurs à ses opposants les plus acharnés.
Sur quoi se fonde donc Blé Goudé pour affirmer que "Félix Houphouët-Boigny a fait l`objet de très peu d`ouvrages de référence ?" Rien en apparence. Une telle affirmation ne peut avoir que deux mobiles : La mauvaise foi ou l`inculture sur l`Histoire politique de la Côte d`Ivoire. Or, l`adage est connu de tous : un militant inculte est un danger pour sa patrie.
Par ailleurs, pour Blé Goudé les leaders du RHDP "gagneraient à écrire leurs propres projets de société qui prennent en compte les aspirations de la population : ce qui leur permettra de marquer eux aussi leur temps comme Félix Houphouët-Boigny." (p.43) Demandons lui simplement d`aller revoir ses lexiques de science politique pour comprendre qu`il y a une différence fondamentale entre un projet de société et un programme de gouvernement. Ce qui oppose les leaders du RHDP et ceux de la Refondation, c`est que les premiers se réclament du libéralisme et les seconds du socialisme. Dans un camp comme dans l`autre, les théories de ces deux options de l`organisation sociale ont été élaborées depuis des siècles. Par les auteurs classiques du XVIIIe et néoclassiques du XIX siècle et du début du XXe siècle pour le libéralisme et par Karl Marx (XIXe siècle) pour le socialisme. Au reste, un projet de société est par essence la définition d`une société idéale. Les théoriciens du libéralisme ont toujours refusé de rentrer dans de telles considérations. A l`opposé, tout le monde sait ce qui est advenu des pays qui ont voulu bâtir des sociétés socialistes égalitaires. Bref que Blé Goudé sache que le président Laurent Gbagbo n`a pas inventé un projet de société. Il s`est toujours réclamé du socialisme et ce n`est pas lui qui a élaboré les fondements de ce projet de société. Il a par contre un programme de gouvernement pour la Côte d`Ivoire tout comme les leaders des autres formations politiques. C`est le B-A- BA des études politiques et il se dit titulaire d`un DESS dans cette discipline !
Une autre trivialité de cet opuscule est cette affaire de " fils à papa et de papa à fils. " Une vraie niaiserie ! Essayons cependant de l`analyser. Pour l`auteur, le fait que des jeunes Ivoiriens issus, de familles pauvres, parviennent à se bâtir une réputation nationale ou internationale est un phénomène nouveau en Côte d`Ivoire qui est apparu avec l`arrivée des Refondateurs au pouvoir. Il écrit à ce propos à la page 48 de D`un stade à un autre : "Heureusement les temps changent. Et les choses évoluent. Au sommet de l`Etat comme dans le monde du sport, les personnes en vue dans la Côte d`Ivoire d`aujourd`hui le sont uniquement du fait de leur de travail." Cela fait simplement sourire. Et les Ivoiriens qui ont l`art de tout tourner en dérision doivent certainement s`interroger : "Mais d` où sort-il celui-là ? " Non, il est temps pour monsieur Blé Goudé d`apprendre à connaître son pays. Qu`il sache qu`il y a toujours eu des Ivoiriennes et des Ivoiriens dont la renommée a dépassé les frontières de ce pays et dont on ne connaît nullement les ascendants. Pour rester dans le monde du sport et des arts comme il l`a fait, qu`il sache qu`avant la génération actuelle, il y a eu des sportifs et des artistes talentueux. Qu`il demande à ceux de la génération du président Gbagbo comment des hommes comme Gaoussou Koné, Jules Touan, Eustache Manglé, Déhi Maurice, Kallet Bially, Laurent Pokou… ont porté haut le flambeau de la Côte d`Ivoire sur les stades africains. Plus près de nous, Abdoulaye Traoré, Gadji Celi, Gouaméné Alain etc., selon l`analyse de Blé Goudé, n`ont pas été des enfants utiles à leurs parents et à la nation ivoirienne. Affirmer cela est pour ma part une injure faite à ces fils dignes de la nation ivoirienne. Mais, je comprends bien le discours de Blé Goudé. Pour lui, les parents des Laurent Pokou, Kallet Bially ou encore Abdoulaye Traoré, d`Aïcha Koné, d`Amédée Pierre, d`Ernesto Djédjé, de Bailly Spinto, de François Lougah ne peuvent pas être considérés comme des " papas à fils " c`est-à-dire des enfants qui ont fait connaître leurs parents ou leurs familles à la nation parce que leurs enfants ne leur ont pas rapporté des millions de francs CFA comme on en voit aujourd`hui. Si ce n`est pas pitoyable pour un leader de jeunesse, c`est qu`il n`y a plus rien à espérer de la jeunesse ivoirienne.
Selon son analyse, la seule référence valorisante, c`est l`argent. Encore une fois, non, non, et non Monsieur Blé Goudé. Ce pays a connu des filles et des fils de grande valeur qui n`avaient aucun parent fortuné et qui ont servi et qui servent encore de modèle pour la jeunesse. Vous les ignorez royalement parce qu`ils ne roulent pas carrosse ou n`ont pas bâti d`inutiles châteaux à Abidjan. Avant le temps de la Refondation, les modèles de la jeunesse, c`étaient des hommes comme Mamadou Koulibaly, agrégé de Sciences économiques à 29 ans, Jean Marie Adjaffi, grand prix littéraire d`Afrique noire, Ahmadou Kourouma, etc. pour la force des idées contenues dans leurs écrits ou leurs enseignements. Dans le domaine politique, des hommes comme Laurent Gbagbo, Bernard Zadi Zourou, Francis Wodié, Martial Ahipeaud, Soro Guillaume étaient écoutés et respectés, non pas parce qu`ils étaient au sommet du pouvoir ou des fils à papas mais parce qu`ils apparaissaient comme des modèles de courage et d`opiniâtreté. Au reste, les fils à papas, il y en a eu et il y en aura toujours. Parmi eux, il y en a eu des brillants comme le polytechnicien Tidjane Thiam et de nombreux autres sortis des plus prestigieuses universités européennes et américaines ; il y avait aussi des fanfarons qui ne pouvaient s`affirmer que par l`ostentation. J`ai la nette impression que ce sont ces derniers qui ont influencé notre auteur. C`est ce qui explique la propension des membres de sa galaxie patriotique et certains jeunes de son bord politique à l`exhibitionnisme futile à travers ces rutilantes voitures et ce gaspillage outrancier dans des boites de nuits et autres bars géants qui ont envahi les villes de Côte d` Ivoire.
Blé Goudé affirme que les personnes en vue en Côte d`Ivoire depuis l`arrivée de la Refondation au pouvoir le sont uniquement du fait de leur travail. Juste quelques questions : par quel travail des hommes comme Tapé Do sont-ils devenus subitement de richissimes planteurs de café et de cacao ? Par quel travail des hommes comme Richard Dacouri, Thierry Légré, Ahoua Stalone, Wattao etc. sont-ils devenus des hommes en vue en Côte d`Ivoire ? Nous ne voulons pas donner de noms pour éviter de choquer mais les nominations à des postes d`ambassadeurs, de présidents de conseils d`administration ou de directeurs généraux ou de conseillers spéciaux à la présidence de la République n`ont jamais été aussi complaisantes que sous la Réfondation. Cela, tous les Ivoiriens le savent. Que Blé Goudé ôte quelque peu ses œillères s`il veut faire des analyses rigoureuses. Et puis, est-il sérieux d`écrire à la page 51 qu`Alpha Blondy fait partie des hommes qui ont émergé sous la Refondation ? Enfin, affirmer qu`avant la Refondation ceux qui ont prospéré ne l`ont pas fait du fait de leur travail est une injure à des hommes comme Sansan Kouao, Yao Fils Pascal, N`Sikan, Kassoum Coulibaly, Jean Kacou Diagou…
Il faut quand même un peu d`objectivité et de sérieux lorsqu`on met un livre sur la marché !

II-Le dialogue direct
Que peut-on écrire encore sur le Dialogue direct qui ne soit pas encore dit ? Cette partie de l`évolution politique de la Côte d`voire est encore trop récente pour tenter de l`analyser en cherchant à tronquer les faits. Blé Goudé doit au moins le reconnaître : La proposition de dialoguer directement avec les insurgés a été faite par le président Henri Konan Bédié dès les premiers moments de la rébellion. Mais elle n`a jamais été l`option du président Gbagbo et de ses partisans. Rappelons-nous simplement son discours à son retour d`Italie et ses déclarations qui ont suivi. Pour lui, les rebelles n`étaient que "des badauds, des buveurs de sang et des pieds nickelés" qu`il fallait écraser.
Par ailleurs, le président ivoirien voyait des ennemis partout. Tantôt c`est la France, tantôt c`est le Burkina Faso, ou le Mali qui nous attaquait. L`on se rappelle des accusations portées contre Blaise Compaoré qui à son tour a déclaré dans un journal français que Laurent Gbagbo finirait devant le Tribunal pénal international. En 2004, après s`être réarmé, le président ivoirien a lancé une offensive militaire sur Bouaké. Elle échoua dans les conditions que nous connaissons. Il s`est donc rendu compte qu`il ne pouvait plus gagner militairement cette guerre. Au plan diplomatique, après avoir parcouru de nombreuses capitales africaines, toute la communauté internationale était désabusée. Elle a nommé un Premier ministre pour gouverner la Côte dont le président se montrait de plus en plus incapable. C`est dans ces conditions que le président Laurent Gbagbo décide d`accepter sa défaite face à Soro Guillaume et de partager le pouvoir avec lui. L`Accord politique de Ouagadougou est par conséquent une reddition du président Gbagbo face à la rébellion. C`est l`acceptation de sa défaite. Regardons simplement son application. Quelle contrainte est faite sur la rébellion pour qu`elle respecte ses engagements ? Aucune. Simplement parce que dans une guerre, c`est le vainqueur qui dicte sa loi et le vaincu subit. Le pouvoir ivoirien subit donc la loi de la rébellion. C`est ce que les Ivoiriens vivent tous les jours. Que Blé Goudé arrête cette tendance à présenter cet accord comme si elle était issue d`une action délibérée. Je ne sais pas si l`intéressé se rappelle lui-même ses actions et ses paroles. Mais nous le voyons encore au Palais de la Culture en train de hurler de toutes ses forces, ôtant sa veste et tapant le plancher de ses pieds pour demander à tous ceux qui reçoivent ou discutent avec Soro Guillaume de regagner Bouaké sous peine de se voir infliger des sévices inoubliables. Combien sont-ils les Ivoiriens qui ont perdu la vie ou ont été molestés pour simple soupçon d`accointances avec les rebelles ? Combien d`entreprises de presse n`ont-elles pas subi les courroux des hommes sous la houlette de Blé Goudé pour avoir publié des articles jugés favorables à la rébellion ? En ces temps-là, Soro Guillaume était la peste. Blé Goudé voyait en lui, selon sa propre expression, "un cadavre en sursis." Comment peut-on espérer discuter avec quelqu`un dont on ne veut même pas entendre prononcer le nom ?
Tout compte fait, l`histoire de cette rébellion s`écrira un jour quand les esprits se seront apaisés et les témoignages des différents acteurs seront disponibles. Avant cela, ce qui est déplorable, ce sont les attitudes des hommes comme Blé Goudé qui pensent que seules ont droit de cité les idées des hommes de leur bord politique. Les autres ne méritent que la mort. C`est ce qu`on appelle l`autocratie ou la dictature. Ainsi, quand Laurent Gbagbo fait l`option de la guerre, tous ceux qui pensent autrement sont juste bons pour la potence. Quand il renverse sa veste, tous les Ivoiriens doivent en faire autant. Mais le monde ne fonctionne pas ainsi et si Blé Goudé veut s`essayer à l`analyse politique, il faut qu`il apprenne à se détacher un tant soit peu de sa chapelle politique. Mais tant qu`il voudra coûte que coûte présenter les actions de Laurent Gbagbo comme relevant du génie, il ne fera que des analyses partisanes.
L`accord de Ouaga est la consécration de la défaite de Laurent Gbagbo. Si par pudeur, les Ivoiriens ne disent rien et le soutiennent, c`est simplement parce qu`ils ont envie de vivre en paix.

III-Bédié et ADO
Soro Guillaume a fait la guerre à Laurent Gbagbo. Il a dirigé une rébellion qui a tué ses hommes les plus fidèles tels que Boga Doudou, Dagrou Loula, Colonel Yodé, Dalli Oblé… Gbagbo Laurent, à son tour, a lancé une offensive meurtrière contre les hommes de Soro qui a fait des centaines et des centaines de morts. La rébellion dirigée par Soro Guillaume a sapé les bases du régime de Gbagbo en divisant le pays en deux, gâchant ainsi son pouvoir, ce pour quoi il s`est battu toute sa vie. Et pourtant, les deux hommes se sont réconciliés, selon Blé Goudé, et filent le parfait amour. Qu`est-ce qu`Allassane Ouattara et Henri Konan Bédié se sont fait de plus grave que Gbagbo et Soro pour que Blé Goudé trouve que ces derniers , "derrière la fraternisation politique convenue, les embrassades de circonstances, se vouent une haine implacable" (p.62) tandis qu`il trouve qu`au cours des visites du chef de l`Etat " l`on pouvait voir un Premier ministre, sourire aux lèvres, visiblement heureux aux côtés d`un Président non moins content d`avoir fédéré toutes les énergies. A leurs différents passages, le coq chante, une aube nouvelle se lève." (p. 108)
Quand il s`agit de Guillaume Soro et de Gbagbo Laurent, cela est beau à voir. Mais s`il s`agit de Bédié et d`Allassane Ouatara, cela est impossible.
En fin de compte, le contenu d`un tel ouvrage ne serait être traité de critiques rigoureuses. Qu`on arrête donc de tromper les Ivoiriens à travers une campagne publicitaire mensongère.
Yves Koudou Boli
Koubolyci@yahoo.fr
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