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Politique Publié le jeudi 19 novembre 2009 | Le Mandat

Crise ivoirienne - Fpi, une minorité qui impose sa loi

Le Front Populaire Ivoirien (Fpi), parti au pouvoir, donne aujourd’hui l’impression d’être le seul maître du jeu politique en Côte d’Ivoire. Depuis son accession à la magistrature suprême en octobre 2000, le Fpi n’a organisé aucune élection. Laurent Gbagbo est aujourd’hui à son deuxième mandat sans consultation électorale. Accroché au fauteuil présidentiel, le chef des frontistes se joue des différents accords de paix et conduit le processus de sortie de crise à sa guise. Il impose une cadence à ses adversaires qui est décriée mais qui finit toujours par être suivie. Les décrets et accords signés de ses mains, de son fait et du Fpi, ne sont jamais appliqués. Il prend du plaisir à les rouler sans qu’on lui impose une résistance. De ce fait, il va jusqu’à affirmer qu’« il n’y a rien en face ». Il nargue et se fout d’une opposition qui, pour lui, n’est bonne qu’à produire des déclarations et à revendiquer une part du gâteau (l’entrée des ministres de l’opposition dans le gouvernement). Le comble, des candidats à la présidentielle luttent des postes ministériels pendant que des ministres (de l’opposition) entrent en rébellion lorsqu’il leur est demandé par leur parti de sortir du gouvernement. Toutes ces situations viennent conforter le parti au pouvoir dans sa position et finit par le convaincre de la faiblesse de l’opposition à lui tenir tête. Il justifie cela également par les nombreuses menaces de l’opposition par rapport à la date du 29 novembre qui, finalement, sont en train de prendre aujourd’hui l’allure de paroles vaines. Malgré sa minorité à tout point de vue, on s’étonne que le Fpi puisse imposer sa loi à la majorité écrasante qu’est le Rhdp. Même à un contre un, le Fpi ne saurait se mesurer à un parti politique composant le Rhdp. Toutefois, il arrive à les malmener. C’est inadmissible.

L’opposition se défend

Pour des partis de l’opposition, ce mutisme de leur part à une explication. Mais cela ne saurait être à la base du massacre de leurs militants par le parti au pouvoir qui montre des dispositions à brimer toute manifestation de rue. Prêt à réquisitionner l’armée à cet effet. L’opposition se souvient des évènements de mars 2004 où, selon le président du Pdci, Henri Konan Bédié, il a été enregistré plus de 350 victimes dans leur camp au cours du lancement des audiences foraines. Ces évènements, l’opposition notamment et le Rhdp ne comptent pas les revivre. « Est-ce qu’il faut jouer au django pour avoir des morts sous la main? » s’est interrogé le président du directoire du Rhdp, Alphonse Djédjé Mady. Selon lui, il ne faut pas tomber dans la provocation. Le président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, pour sa part, a tenu à répondre que les deux leaders de l’opposition que sont le président du Pdci, Henri Konan Bédié et lui ne sont pas des ‘’pantouflards’’, c’est plutôt parce que, selon lui, ils tiennent à maintenir un climat de la paix en la Côte d’Ivoire. Qu’à cela ne tienne. Cependant, à trop vouloir jouer les pacifistes et se contenter de simples déclarations, c’est sûr que Laurent Gbagbo va continuer à se jouer de tout le monde, à se maintenir au pouvoir illégalement et à agir en toute impunité. Pire, à ne jamais organiser les élections. Tout simplement parce que le Fpi ne comprend que le langage de la violence et de la rue. Apparemment, aucun parti en face ne compte l’emmener sur ce terrain. Alors, il se donne des airs et se convainc qu’il n’y a vraiment rien en face.

Lance Touré
lancetoure2006@yahoo.fr
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