Nous avions écrit à maintes reprises pour mettre au grand jour la guerre des clans qui sévit au sein du parti de Laurent Gbagbo. Nous écrivions également que cette crise pouvait loger le plomb dans l’aile de la campagne de Laurent Gbagbo. Depuis quelques jours, cette crise émet ses premiers effets, même si l’on tente de cacher le soleil avec la main. En effet, avant l’avènement du Dr Malick en qualité de directeur national de campagne, Pascal Affi N’Guessan, président du Fpi avait pris soin d’installer les directeurs départementaux de campagne. En le faisant, le président du Fpi voulait maintenir l’action sur le terrain en attendant que le candidat Laurent Gbagbo trouve son Dnc. Ces cadres du parti s’étaient déjà mis à l’ouvrage pour certains lorsque survint la nomination du Dr Issa Malick en tant que Dnc de Laurent Gbagbo. A peine installé que le nouveau Dnc s’est mis à régler les comptes à ses adversaires internes. Le premier à faire les frais de la puissance du Sénoufo, digne descendant des Gon est bien entendu le président du Fpi. En effet, celui-ci était déjà présenté comme le premier adversaire de Malick. Affi n’aurait pas apprécié le choix de Malick comme Dnc qui n’a jamais été militant du parti au détriment des nombreux cadres compétents du parti. Parmi ces cadres en bonne position pour diriger la campagne du Woody de Mama figurait le président du parti, le premier ministre Pascal Affi N’Guessan. Du coup, la nomination du Dr Malick est perçue comme une banalisation des cadres du Fpi. Alors que le premier ministre Affi N’Guessan avait la certitude la plus absolue d’être nommé Dnc de Laurent Gbagbo. Déçu que sont les cadres du Fpi, personne ne veut offrir les conditions à Malick de poursuivre son ascendance sur les autres. Ça aussi, le natif de Korhogo l’a su et compris. Justement, il s’est engagé à effacer les traces du président du Fpi en commençant par le Nord, sa région. Les raisons trouvées pour faire le grand nettoyage sont fortement combattues. Entre autres raisons, le manque de moyens financiers des dégommés. A ce niveau, les langues se délient fortement. Les remplacés soutiennent avoir réussi à faire élire Laurent Gbagbo en 2000 alors qu’il était opposant. Pourquoi donc ne peuvent-ils pas le faire maintenant qu’ils sont au pouvoir ? Une ambiance de suspicion, de méfiance et fortement délétère prévaut actuellement dans la direction nationale de campagne de Laurent Gbagbo. Du coup, la nomination de Issa Malick, plutôt que de faire du bien, risque de faire très mal à Laurent Gbagbo et à son parti. Une situation que va certainement exploiter l’opposition.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha
