La place Figayo n’est pas l’hôtel Pullman. Le Patronat ivoirien n’est pas un public de quelques milliers manipulés. Et cela, le chef de l’Etat-Candidat du FPI, Laurent Gbagbo le sait. Il en est tellement conscient qu’il est encore hésitant à se présenter devant le Patronat ivoirien. De bonne source, le candidat Laurent Gbagbo devait être le premier à ouvrir ce grand oral devant les patrons. Mais il a voulu leur envoyer son directeur de campagne ou le porte-parole de sa campagne. Bien sûr, le Patronat a estimé que ce n’est pas l’esprit de leur initiative et qu’il fallait qu’il se présente lui-même. Statut quo donc. Entre temps, les candidats Wodié, Anaky et Ouattara sont déjà passés. Et Bédié s’apprête à le faire. Et toujours pas de nouvelles du chef de l’Etat-Candidat. De quoi inquiéter en principe ses partisans. Parce que Laurent Gbagbo, le ‘‘woudy’’’ comme on le désigne dans son camp ne peut pas se soustraire à cette exigence. Une exigence coutumière à toutes les grandes démocraties. Ce serait tout à son honneur de se présenter devant le Patronat et lui exposer son programme de gouvernement. Car, l’organisation des patrons est une tribune de sachants et d’experts qui ont plus de capacité à le comprendre, à le disséquer et à faire, éventuellement, des contre-propositions. Ce doit être justement la qualité de ce public qui fait hésiter le candidat Laurent Gbagbo. Il est en effet plus facile de signer un document sans valeur réelle avec des jeunes à Yogougon, de promettre le bitume à Seguela que d’affronter un public imprégner des réelles difficultés du pays, notamment ceux du secteur privé. «La capacité à bien parler en public est la compétence la plus importante que puisse avoir un leader en politique ou dans le monde des affaires», est certain l’américain Aram Jr, Bakshian. Sans doute. Mais dans le cas d’espèce, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, est persuadé que cela ne s’y prête guère. Il ne s’agit point de venir débiter des anecdotes, faire rire et ne rien proposer de concret. On ne roublardise pas des patrons. Naturellement à cet exercice, le chef de l’Etat connaît ses limites. Toutefois, il faudra bien qu’il se décide à passer ce grand oral si tant est qu’il entend vraiment servir le peuple de Côte d’Ivoire. Celui-ci l’attend devant les patrons pour présenter son programme de gouvernement.
KIGBAFORY Inza
KIGBAFORY Inza