Kuibiert Ibrahim, ministère de la Justice: "Les véhicules appartiennent aux prisons des zones Cno"

« Dans la journée du jeudi, nous avons reçu la visite des éléments des Fds, avec le commissaire Gnagne, le sous-directeur des enquêtes à la police criminelle. Sur les lieux, le commissaire Gnagne se rend compte que ce sont des véhicules administratifs qui sont parqués dans la maison. Il fait son rapport pour dire qu’il n’en est rien (Ndlr, cache d’armes) et retourne à sa base. Curieusement, hier nuit (Ndlr : jeudi), un détachement de la Garde républicaine atterrit ici, séquestre le gardien, lui arrache son portable et entrent dans la cour. Les éléments emportent deux véhicules de type 4x4. Le lieutenant qui a mené les opérations laisse un détachement pour monter la garde toute la nuit. Informés le lendemain, nous avons débarqué sur les lieux. Ils nous expliquent qu’ils ont reçu des ordres de leur hiérarchie, le colonel Amichia. J’ai demandé à entrer en contact avec lui. On m’a répondu que ce n’était pas possible. Je leur ai rétorqué que la Garde républicaine n’est pas une institution habilitée à faire des enquêtes. Le lieutenant Yoro qui dirigeait les éléments m’a répondu que là où se trouvent les biens de l’Etat, ils se doivent d’être présents pour les protéger. Je leur ai rappelé que ce sont des véhicules administratifs (D 46) appartenant au ministère de la Justice. Ils devaient entrer en contact avec ce ministère pour savoir si, oui ou non, il a perdu des véhicules. On force les portes et on emporte deux véhicules. Ils m’ont rétorqué que c’est le commandant Kallo, un des responsables du parc auto de l’Etat, qui leur a donné les ordres. Pourtant, c’est ce commandant qui a procédé à l’immatriculation des 222 véhicules qui appartiennent aux maisons d’arrêts des zones Cno. Mais comme ces prisons ne sont pas encore ouvertes, nous les gardons jusqu’à leur ouverture. Quand ils ont vu la tournure des événements, ils ont certainement eu peur. Ils ont décidé de nous restituer les deux véhicules emportés. »

Propos recueillis par Kra Bernard