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Économie Publié le samedi 21 novembre 2009 | Le Temps

Philippe Delanne (ex-représentant-résident de l`Unpfa en Cote d`Ivoire) : “Du fait de la crise, la pauvreté a pris un visage féminin”

M. Philippe Delanne a vécu ces dernières années en Côte d`Ivoire, un pays qui sort de crise. Son regard.

Que peut-on retenir de votre séjour en Côte d`Ivoire ?

Cela fait effectivement plus trois ans que j`étais en Cote d`Ivoire. Ceux que j`ai aimé tous les jours, côtoyés et rencontrés feront des témoignages à ma place. Mais comme j`ai représenté une institution, à savoir le fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), je vais vous donner quelques chiffres concernant votre pays. A mon arrivée, les fonds réguliers et fonds multibilatraux alloués à la Côte d`Ivoire et à mobiliser étaient à 1,5 million de dollars par an. Nous sommes à 13 millions de dollars par an, soit 5,2 milliards de Fcfa. L`ancien cinquième programme 2003-2007 était de 9,5 millions de dollars, celui portant sur la période 2009-2013 est de 73 millions de dollars, soit 29,2 milliards de F cfa. Cela vous donne le travail qui a été fait en 3 ans et 10 mois. Ce que l`on peut retenir également, c`est le renforcement du cadre institutionnel par l`adoption d`un certain nombre de politiques, notamment sur l`égalité des chances et de l`équité, la loi statistique et la stratégie nationale de développement de la statistique. Aujourd`hui, on a une loi sur le suivi- évaluation et de contrôle. Au niveau de la Santé, on a également, la feuille de route sur la réduction de la mortalité maternelle. Aussi, nous avons contribué à l`adoption du programme national du développement sanitaire en Côte d`Ivoire. Aussi, nous avons eu à réhabiliter 67 maternités et 22 blocs gynéco-obstétriques et 20 centres sociaux. Au niveau de la lutte contre le Vih Sida, nous sommes les premiers partenaires au niveau du système des Nations unies. Avec le gouvernement, nous nous sommes attelés avec les experts nationaux, à renforcer le cadre institutionnel et opérationnel.

Certainement, que vous avez beaucoup travaillé sur ces différents chantiers avec le ministère d`Etat et ministère du Plan et du Développement ?

Je garde du ministre d`Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré, de meilleurs souvenirs. Non seulement j`ai été invité à Saioua et Issia, mais nous y avons en réhabilitation, les maternités de ces deux localités. Ensemble, nous y avons également un centre d`écoute et de projets de microcrédits à faire à des femmes. C`est un ministre qui a une vision et qui a beaucoup d`ambitions pour la Côte d`Ivoire et nous avons ensemble fait éditer un livre dont le titre est : "Population et développement, quels défis pour la Côte d`Ivoire". En un mot, je garde un grand souvenir d`une personnalité qui est devenue mon ami.

Quel visage a la pauvreté en Côte d`Ivoire ?

Elle un visage féminin, la plupart du temps. Parce que, la plupart du temps, la crise frappe d`abord les femmes et les enfants. C`est ça qui est le plus désastreux. On sait que la femme est le pilier de la famille. En matière d`éducation et de santé. Ce sont les femmes et les enfants qui sont les premiers à être touchés. A titre d`exemple, en matière de Vih Sida, le taux national est de 4,7%. Chez les femmes de 6,4% contre 2,9% de chez les hommes. Dès qu`il y a une crise ou des difficultés, ce sont les femmes qui en payent le plus grand tribut. Donc nous devons être attentifs à ces populations vulnérables.

Etes- vous de ceux qui estiment que la crise ivoirienne aurait pu être évitée ?
C`est une question qui me dépasse. Moi, je suis plus dans le domaine du développement. Tous les pays connaissent ou ont connu des crises. Cela fait partie de l`Histoire. Ça permet de se remettre en cause. On ne peut pas toujours tout éviter. Des fois, c`est nécessaire.

La Côte d`Ivoire a désormais une boussole, le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp). Croyez-vous en l`application de ce document ?

Bien sûr. Non seulement, il a été adopté par le Système des Nations unies, mais aussi, nous y avons a été également partie prenante. C`est d`abord le gouvernement qui a adopté le Dsrp, ensuite le système des Nations unies. Je crois en son application. La dernière mission du Fmi et de la Banque mondiale a même dit que la Côte d`Ivoire est sur le bon chemin, pour atteindre le Point d`Achèvement.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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