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Politique Publié le lundi 23 novembre 2009 | Nuit & Jour

Les grosses plaies du PDCI-RDA (acte 3) : La défaillance du secrétariat général

Au sortir du 9e congrès du PDCI-RDA tenu en avril 2002 et qui a consacré son éclatante victoire sur Laurent Dona Fologo, Henri Konan Bédié avait juré de créer les conditions d’un plus grand rayonnement de son parti après le coup d’Etat qui l’a évincé du pouvoir. Ainsi, a-t-il crée, dix (10 secrétaires généraux adjoints qui avaient pour mission d’apporter un souffle nouveau au parti Houphouétiste. Cependant, sept (7) années après, le constat est que cette importante instance du PDCI a fait preuve d’une défaillance notoire.

En créant les dix (10) postes de secrétaires généraux adjoints du PDCI, Henri Konan Bédié avait certainement pour soucis d’amorcer le plongeon régénérateur au sein d’un parti gravement affaibli par le coup d’Etat du 24 décembre 1999. Malheureusement, l’espoir suscité par cette entreprise a finalement laissé la place au scepticisme. Car, la réalité est que, sept (7) années après, le secrétariat général du vieux parti n’est que l’ombre de lui-même. Au lieu d’être le « tchado cabinet » du parti comme le souhaitaient les nombreux militants et sympathisants, cette structure navigue à vue et éprouve du mal à asseoir sa véritable cohésion. Aujourd’hui, sur les 83 membres que compose le secrétariat général du PDCI, il n’y a pas plus de 20 membres qui se réunissent à l’appel de leur premier responsable. Selon des proches du parti, ce qui a le plus tué l’esprit au sein de cette structure, c’est surtout le manque de courage et de solidarité entre les membres. Depuis que les Kané Brigitte, Gnamien Yao et autres ont été sanctionnés sans toutefois qu’il y ait eu un débat franc, la maison « vert et blanc » a commencé à se vider de ses cadres tels que Koné Dossongui, Palé Dimaté, Dibonan Koné, Alain Donwahi…

Mady muselé par les cadres Akans

Selon nos sources, le secrétaire général du parti, Alphonse Djédjé Mady, nommé par le Président Bédié au sortir du congrès d’avril 2002 aurait continuellement maille à partir avec les certains cadres du PDCI. Ceux-ci lui reprocheraient son double-jeu en faveur de son « frère » Laurent Gbagbo. En effet, depuis qu’il a affirmé devant la nation que « Gbagbo est mon frère, si quelqu’un veut le tuer, j’irai l’en informer », Mady s’est retrouvé dans le collimateur des ultra du parti. Pour eux, Mady ne peut plus être digne de confiance pour avoir tenu une telle déclaration. Ainsi, d’importantes décisions engageant la vie du parti ont été prises sans toutefois l’adhésion de son N°2. De sorte que, pour le contourner, Henri Konan Bédié a subitement créé le poste de porte-parole du PDCI aujourd’hui animé par le professeur Niamkey Koffi. Bien plus, le président du parti a préféré composer directement avec le Maurice Kacou Guikahué. Cette situation, selon nos sources, a plus d’une fois courroucé « Zimako » qui a donc décidé de rendre sa démission du poste de secrétaire général du PDCI.

Les SGA ont démissionné

Si Alphonse Djédjé Mady lui, peut justifier son échec par l’incroyable fragilisation dont il est continuellement victime de la part de certains de ses détracteurs au sein du parti, cela n’est pas le cas des secrétaires généraux adjoints qui, à l’analyse, ont pratiquement démissionné. Ou, tout au plus, pour certains, le PDCI ne leur a pas donné les moyens d’assurer convenablement la mission à eux assignée. Il en est ainsi, notamment, du secrétaire général adjoint chargé de l’administration, M. Kouassi Dongo. Alors même que dans l’ordre protocolaire, il vient en première position, Me Dongo n’a ni bureau, ni budget de fonction encore moins un véhicule de fonctionnement. Au PDCI-RDA, la réalité est que l’ex-député de Bondoukou, marginalisé par sa hiérarchie, végète au gré du vent. Naturellement, dans une telle situation, il ne peut être efficace et utile à son parti comme le souhaitent les militants. Tout se passe comme si en réalité, sa nomination à ce poste dissimulait une volonté sécrète de l’humilier. L’autre SGA dont la défaillance est notoire est sans aucun doute, M. Dieng Ousseynou, secrétaire général adjoint chargé des finances et du patrimoine. Financièrement nanti, l’ex-DG de la LONACI a pourtant lamentablement échoué dans l’opération « un militant 1000 FCFA » qu’il a initiée, il y a quelque temps. Selon nos sources, cet échec est dû à l’incapacité intrinsèque de Dieng à susciter un réel engouement autour de ce projet. Les militants qui ne savaient pas à quoi devrait servir la somme collectée ont donc préféré bouder purement et simplement cette opération. Et depuis lors, Dieng Ousseynou, certainement en panne d’idée et de stratégie, a préféré se terrer. Abandonnant ainsi son poste au profit de se propres activités.

L’échec de Michel Coffi Benoît

Il en est d’ailleurs de même pour le secrétaire général adjoint chargé des sections des délégations communales et départementales M. Michel Coffi Benoît. Ancien maire de la commune d’Anyama et aussi ancien patron de la coordination pour la rénovation du PDCI, Michel Coffi Benoît n’a pu, en dépit des expériences acquises, redynamiser son « département ». Sous son autorité, plusieurs crises ont secoué les délégations départementales et communales sans toutefois qu’une solution idoine n’ait été trouvée. Au niveau d’Abidjan, la délégation communale d’Adjamé est aujourd’hui fragilisée par la guerre Koutouan Jerôme-Dembelé Lancina au vu et au su de Coffi Benoît. A Cocody, la délégation communale est aussi secouée par le conflit N’gouan Aka Mathias-Koko Daniel sans la moindre réaction de leur responsable hiérarchique. A Abobo, la situation est la même avec la guéguerre Kouamé Benzème-Rabet Kanon. Les deux personnalités, toutes membres de la délégation communale, se regardent désormais en chiens de faïences sans la moindre réaction de Michel Coffi Benoît. Dans toutes ces délégations et celles de l’intérieur du pays, les délégués, lorsqu’ils ne se battent pas pour eux-mêmes, démissionnent tout simplement. La plus part du temps, ils s’enlisent dans une guerre de positionnement personnel. Aujourd’hui, certains comme Palé Dimaté, Alain Donwahi, Koné Dossongui… ont tout simplement rejoint le camp présidentiel à cause de la mollesse ou du manque de directive du premier responsable. L’autre SGA dont la défaillance est perceptible n’est autre que M. Dahouet-Boigny Augustin en charge de la communication. Le successeur de Gnamien Yao, en effet, n’a jamais su établir un plan de communication adéquat pour son parti. Pis, il se refuse à toute collaboration avec les membres de sa délégation mieux outillés comme Jean-Marie Kouassi Ahoussou, Guy-Pierre Nouama, etc… Cet état de fait a donc entraîné, la paralysie totale de cet important département qu’est la communication. Aujourd’hui, la question est de savoir pourquoi on a limogé Gnamien Yao si tant est que son successeur ne peut faire mieux que lui ? Avec la communication, il faut aussi noter la défaillance des autres SGA chargés de la formation et la documentation, des affaires juridiques, des élections… et aussi celle des secrétaires nationaux censés jouir le rôle de répondeurs automatiques. Tous ont disparu soit par incompétence, soit par manque de moyens. Or en politique, tout cela se paie cash. Henri Konan Bédié peut-il en dire autrement ?

Michel Ziki
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