“Face à votre silence, l’indifférence du secrétariat général et du conseil de discipline, je décide de démissionner de la présidence de la JPDCI-RDA France et ce, avec mon bureau, afin de servir autrement la Côte d’Ivoire”. C’est en ces termes que Médard Francis Kacou a annoncé dans un courrier daté du 17 novembre 2009, dont nous avons pu avoir copie, sa démission de la tête de la JPDCI-France. Dans ce courrier portant la référence : JPDCI/L/00020 et adressé à Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, il dénonce “une faute politique” commise par certains responsables du PDCI vis-à-vis de la JPDCI-France. “Nous avons été choqués de ce que le Secrétaire général (du PDCI, Alphonse Djédjé Mady, ndlr), la secrétaire nationale chargée de l’extérieur (la ministre Amah Téhoua), le président KKB (Kouadio Konan Bertin dit KKB, président national de la JPDCI) ne nous ont pas reçus lors de leurs différents passages ici en France au cours desquels ils ont procédé à la nomination d’un coordinateur de la jeunesse et d’un commissaire européen de la jeunesse du PDCI-RDA sans aucune procédure”, écrit Médard Francis Kacou. Qui trouve cavalière et illégale la nomination de ce coordinateur et du commissaire pour la jeunesse du PDCI en France. Pour le président démissionnaire de la JPDCI-France, ces agissements tendancieux ont plombé, en Côte d’Ivoire et à l’extérieur, le parti créé par Félix Houphouët-Boigny. “Aujourd’hui, le PDCI-RDA est devenu méconnaissable. Un secrétariat général inexistant, un président des jeunes dépassé qui fait cavalier seul avec une gestion scandaleuse, le non fonctionnement des organes, la non implication des élus et la création de structures (clubs) par des membres du bureau politique rattachés à votre personne (Henri Konan Bédié) ou au parti. Un parti politique sérieux fonctionne avec objectivité, c’est à ça que feu le président Houphouët-Boigny nous avait habitué”. Après avoir fait un tel diagnostic du PDCI-RDA sous Bédié, Médard Francis Kacou exige la tenue d’un congrès extraordinaire du vieux parti car, dira-t-il, “ce congrès extraordinaire reste et demeure le salut du PDCI-RDA”. Au-delà de ces raisons profondes sus-indiquées de sa démission, l’ancien président de la JPDCI-France expose les raisons immédiates de son acte comme étant liées à l’incompétence de la déléguée générale du PDCI-France, Mme Léontine Howoua et aux dysfonctionnements constatés dans la gestion de la délégation générale. Médard Francis Kacou dit ne pas comprendre que le PDCI n’ait pas de siège en France et que le parti ait été totalement absent lors de l’opération d’identification et d’enrôlement. Il fustige également “la protection” dont jouit Mme Howoua au sommet du PDCI qui l’incline à violer en toute liberté les statuts du parti. A titre d’exemple, précise M. Kacou, elle a pris la décision unilatérale, à travers un courrier en date du 28 juillet 2009, de dissoudre le bureau de la JPDCI-France, destituer son président et remplacer la structure par un collectif de jeunes présidé par Daouda Fofana qui avait, lui-même, démissionné du poste de secrétaire général de la JPDCI-France, le 20 juillet 2009, sur instructions du président national de la JPDCI-RDA. “Cette situation est anti-statutaire car aucun article des statuts et du règlement intérieur du XIème congrès ordinaire tenu du 4 au 8 avril 2002 ne mentionne l’existence d’une telle disposition. Une copie de notre courrier de protestation vous a été envoyée par fax, de même qu’au secrétaire général du parti et au président national de la JPDCI. Vous n’avez eu aucune réaction”, affirme Médard Francis Kacou. Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
Politique Publié le mardi 24 novembre 2009 | Notre Voie