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Politique Publié le mardi 24 novembre 2009 | Notre Voie

Après le succès de la visite du président Gbagbo dans le Worodougou - Le maire Amadou Soumahoro dans la tourmente

Le maire RDR de la commune de Séguéla, Amadou Soumahoro, est dans la tourmente, suite au succès de la visite d’Etat du président Gbagbo dans le Worodougou. Les nouvelles qui nous parviennent de Séguéla, seulement deux jours après le passage du président de la République, ne sont pas bonnes. Elles font état de ce que le maire Amadou Soumahoro, désemparé par la très forte mobilisation du peuple Koro lors de la visite d’Etat du président de la République, a décidé de faire la peau aux jeunes qui ont contribué à la réussite de cette visite d’Etat. Huit jeunes auraient fait les frais de la barbarie des loubards que le maire aurait jeté à leurs trousses. Pour ceux qui ont accompagné le chef de l’Etat dans le Worodougou et qui ont suivi le meeting de clôture dans le département de Séguéla, tenu au stade municipal de la ville, l’attitude du maire Soumahoro Amadou ne devrait guerre surprendre. En effet, tout le monde a dû remarquer que cet élu et le président du Conseil général avaient été hués par les jeunes lors de ce meeting. Cette attitude des jeunes n’était pas fortuite. Un désaveu cinglant En effet, selon des informations crédibles émanant justement de la jeunesse patriotique du nord et de certains hommes politiques et non des moindres, quand la visite d’Etat du président de la République dans le Worodougou a été confirmée, deux tendances opposées se sont dégagées. Il y avait d’un côté, ceux qui souhaitaient ardemment la visite du président Gbagbo et qui ont œuvré à sa réussite. Cette tendance était composée bien sûr des responsables du FPI, des jeunes patriotes, des membres de la majorité présidentielle et de tous ceux qui ont une haute idée de la République dont le ministre des Affaires étrangères, Youssouf Bakayoko. De l’autre côté, il y avait ceux qui étaient farouchement opposés à la visite d’Etat du président Gbagbo. Cette tendance, de loin minoritaire, était conduite par le maire Soumahoro et le président du Conseil général, Dosso Losseni. Ces derniers auraient, selon des témoignages concordants, fait des tournées pour demander aux populations de ne pas accueillir le chef de l’Etat. Evidemment ils n’ont pas été suivis par les populations qui sont sorties massivement pour accueillir le président de la République Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro. En clair, le maire Soumahoro et le président du Conseil général ont été désavoués. Les jeunes avaient donc pensé que ces deux personnalités, membres de la direction du RDR, seraient logiques avec eux-mêmes en ne venant pas au stade où se tenait le meeting. Que ne fut donc pas la surprise de ces jeunes de les voir accueillir le président Gbagbo et même de les voir prendre la parole. C’est pour cette raison qu’ils les ont huées en criant : “On veut Gbagbo, on veut Gbagbo” ou “descends, descends”, quand ils sont montés sur le podium pour lire leur discours. Les jeunes ont même été plus révoltés lorsque le maire Amadou Soumahoro a dit à l’endroit du président Gbagbo ceci : «Les populations de Séguéla me chargent de vous dire qu’elles sont heureuses de vous recevoir pour ces quelques moments de retrouvailles….». Ils n’ont pas toléré ce qu’ils ont appelé l’hypocrisie du maire, au point qu’ils criaient plus fort. Il a même fallu que le président leur face personnellement signe pour que les jeunes laissent les deux élus du RDR achever leur intervention. En jetant donc ses loubards aux trousses de la jeunesse patriotique de Séguéla, le maire Soumahoro veut la “corriger” pour l’avoir «défié» en sonnant la mobilisation des populations autour de la visite d’Etat du président Gbagbo et en l’humiliant devant le chef de l’Etat. Soumahoro n’est pas à son premier forfait Le maire de Séguéla n’est pas à son premier forfait. Il faut se souvenir de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire en 2002. En effet, cette année-là, suite au rejet de la candidature de Ouattara aux législatives, le RDR avait organisé des manifestations d’une extrême violence dans les régions du nord de la Côte d’Ivoire. C’est pendant ces manifestations violentes que le journal Le Patriote a divisé, à sa première page, la Côte d’Ivoire en deux, dans les mêmes proportions qu’elle l’a été pendant la guerre. Pour ramener la paix et la cohésion nationale, le gouvernement d’alors avait organisé une tournée d’explication sur toute l’étendue du territoire national. C’est l’actuel inspecteur général d’Etat, le professeur Sangaré Aboudrahamane, alors ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, qui avait été désigné pour se rendre à Séguéla. A l’époque, le préfet de région, le préfet de Séguéla était M. Nassa Dacoury, actuellement préfet des régions des Lacs. La rencontre avec la population devait avoir lieu au foyer des jeunes. Et le principe de la rencontre était d’écouter toutes les couches sociales y compris les membres des responsables politiques de tous les partis représentés dans la localité. Arrivés dans la salle de réunion, Amadou Soumahoro et Meïté Yaya avaient refusé qu’on donne la parole au représentant du FPI, le fédéral Sory kouyaté, l’actuel PCA de l’Autorité de régulation coton et anacarde. Malgré la médiation du ministre Barry Battesti et du député Youssouf Bakayoko, actuel ministre des Affaires étrangères, les deux responsables du RDR, surexcités ne voulaient pas entendre raison. Pour eux, seul le responsable de leur parti devait parler et celui du FPI, ne devait pas avoir droit à la parole. Quand le ministre Battesti et le ministre Bakayoko ont constaté que Soumahoro et Meïté étaient braqués sur leur refus de laisser parler le représentant du FPI, ils se sont tournés vers le ministre d’Etat Sangaré Aboudrahamane pour lui demander d’accepter qu’il en soit ainsi afin de permettre que la réunion se tienne. C’est alors que le premier vice-président du FPI a dit : “L’histoire ne retiendra pas qu’on a fait taire le FPI sur une partie du territoire national avec ma caution. Si le représentant du FPI ne parle pas, personne ne parlera”, avait indiqué avec fermeté le ministre d’Etat Sangaré. C’est finalement face à l’intransigeance du ministre Sangaré que les “maîtres” des lieux, Soumahoro et Meïté se sont résolus à laisser parler Sory kouyaté mais à peine a-t-il commencé son intervention que des loubards, installés dans la salle par Soumahoro et Meïté, se sont mis à jeter des projectiles sur Sory et sur la table de séance. Ce fut alors la débandade. La réunion violemment interrompue, le ministre Sangaré a été sorti de la salle sous la protection des forces de l’ordre, mais et c’est Sory Kouyaté qui n’a eu aucune protection, qui a reçu la décharge des loubards de Soumahoro et son acolyte Meïté. Il a été lapidé à sang et ses habits déchirés. Après des soins intensifs à l’hôpital de Séguéla, il a été évacué sur Abidjan par les soins du ministre d’Etat Sangaré Aboudrahamane. Amadou Soumahoro ne prospère donc que dans la violence et dans le désordre. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas s’étonner qu’il ait décidé de faire la peau aux jeunes patriotes de Séguéla qui ont fortement contribué à la mobilisation des populations lors de la visite d’Etat du président de la République. Et dire que cet homme a été ministre de la République, on ne peut qu’avoir pitié pour lui et avoir mal à la Côte d’Ivoire, pour paraphraser un grand homme politique de la place. De la nécessité du désarmement C’est justement ce genre de comportement des hommes de la trempe de Soumahoro qui donne raison à ceux qui estiment qu’il faut nécessairement faire le désarmement des ex-combattants de l’ex-rébellion avant les élections présidentielles. Car si le désarmement n’est pas effectif avant l’élection présidentielle, des gens comme Soumahoro pourraient empêcher les partisans de la majorité présidentielle de voter. Boga Sovori bogasivo@yahoo.fr
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