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Économie Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Le Nouveau Navire

Activités maritimes et portuaires / Report des assises des Etats généraux de la mer - A qui profite cet acte?

Les Etats généraux de la mer programmés pour le mois de septembre dernier ont été reportés au 22 octobre 2009, avant d’être repoussés au 28 du même mois. Date à laquelle ils n’ont pas pu se tenir pour des raisons officiellement non encore élucidées.

Jusqu’au 27 octobre dernier, rien ne présageait le report de ces assises. Les résolutions du comité scientifique ont même été remises à l’ex-ministre, Lamine Fadika. A son tour, celui-ci les avait apportées aux premiers responsables des deux ports ivoiriens. Tout avait été alors mis en place pour que le rendez-vous de Yamoussoukro tienne ses promesses. Et le 27 soir, le patron de la Direction générale des affaires maritimes, Tanoh Bertin, s’était rendu sur le plateau du journal parlé de 20h pour confirmer officiellement la tenue des Etats généraux de la mer. Un passage qui n’est pas passé inaperçu. « …Toutes les vérités seront dites… » avait-il prévenu. Mais dans la nuit du 27 au 28 octobre dernier, les premiers responsables de l’organisation auraient été sommés de « tout reporter à une date ultérieure…» a-t-on appris de sources proches de la Direction générale des affaires maritimes et portuaires.

Le coup de fil qui a tout arrêté

Selon une source, un appel téléphonique en provenance du palais présidentiel aurait tout arrêté. A l’en croire, « la scène s’est déroulée après le passage du patron de la DGAMP au journal de 20h du 27 octobre dernier. Les organisateurs qui étaient déjà sur le lieu de la manifestation (Yamoussoukro/ Ndlr) ont été sommés de tout suspendre… » soutient-elle. En effet, prévues du 28 au 31 octobre dernier, les assises des Etats généraux de la mer ont été reportées sine die, à la veille de la cérémonie. Les conséquences de cet énième report sont d’abord d’ordre financier. Même si le montant n’a pas été révélé, il n’en demeure pas moins qu’une forte somme est partie en fumée. C’est ce qu’explique un autre interlocuteur, « C’est au moins plus de 50 millions de nos francs qui ont été jetés à l’eau. L’organisation d’un tel évènement nécessite d’énormes moyens. Ses réservations des chambres d’hôtels aux jetons de présence et bien d’autres… C’est décevant que de motiver d’énormes fonds pour une telle cérémonie et de l’annuler en dernière minute… Aujourd’hui nous sommes forcés de comparer ces assises aux élections présidentielles qui tardent à être organisées », ironise-t-il. . D’aucuns ont songé à l’emploi du temps chargé du chef de l’Etat qui devait rehausser la cérémonie de sa présence. Ce que ne partagent pas certaines personnes. C’est ce qu’explique un opérateur économique joint au téléphone le 28 octobre matin, « qu’on arrête d’infantiliser les gens. L’emploi du temps du chef de l’Etat n’a rien à voir avec ce report. A preuve, il viendra à la réunion de la CAFAC. Mieux il pourrait tenir un conseil des ministres ici. Alors quel est le problème ? », s’interroge-t-il. « C’est la preuve irréfutable que les gens ne s’intéressent pas aux problèmes des opérateurs économiques que nous sommes. Tout cela relève de la pure machination et du manque de responsabilité de part et d’autre », avance-t-il amèrement. « Et d’ailleurs, même si c’était le cas. Le chef de l’Etat n’a pas besoin d’être présent. Il ne participe pas aux travaux. Nous aurions pu organiser cette cérémonie et lui apporter les résolutions en audience », regrette-t-il. Comme cet interlocuteur, bon nombre de personnes croient à un sabotage de cette rencontre de laquelle tous attendaient d’énormes retombées. A la vérité, il apparaît évident que ce report cache assurément beaucoup de choses. Mais pour les opérateurs économiques, il est révélateur de la pagaille qui sévit dans le domaine maritime et portuaire de Côte-d’Ivoire. Pour eux, les assises des Etats généraux de la mer devraient passer au peigne fin toutes les difficultés auxquelles est confronté le secteur privé maritime. Les experts auraient pu diagnostiquer les maux qui minent le secteur. Et lui prescrire des remèdes appropriés. Non sans établir une vision commune à l’horizon 2030. C’était une occasion pour eux de panser leurs plaies, face à un secteur d’activité vaste comme celui-ci, qui, malheureusement manque d’harmonisation. Et cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Ils attendaient de ces assises des résolutions simples, claires, réellement adaptées à leurs besoins économiques. Par ailleurs, ces réflexions devraient prendre en compte les exigences de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Celles qui revendiquent l’amélioration de l’environnement juridique et judiciaire des entreprises afin de sécuriser les investissements des opérateurs économiques. Mais jusqu’à preuve du contraire, ce domaine d’activité semble délaissé par tous.

Le secteur privé maritime abandonné

En attendant l’organisation de ces assises et l’application de ses résolutions, les Petites et moyennes entreprises (PME), continuent de se soumettre aux exigences de la concurrence déloyale que leur font subir les multinationales étrangères. Une concurrence gagnée d’avance par les derniers cités du fait des concessions arbitraires, sans appel d’offres. Et bien d’autres inconvénients. Toute chose qui force les PME locales à fondre comme du beurre au soleil. Des situations incommodes qui ne présagent pas de sitôt le retour à la normale dans le secteur. Et qui profiteraient assurément à un groupuscule de personnes qui divisent pour mieux régner. Pour ces ennemis de l’économie ivoirienne, l’organisation des Etats généraux de la mer apparaît comme le début de la fin de leur carrière. Un niveau de compréhension bas, des choses simples qui démontrent combien de fois, les organisateurs de ces assises sont confrontés à d’énormes difficultés. Toute chose qui laisserait comparer cet énième report à une ‘’cabale’’.

« … éviter le piège des Etats généraux… »

A cette allure, il serait très difficile pour d’autres investisseurs de jeter leur dévolu sur la destination Côte-d’Ivoire. Cette compétitivité malsaine et le leadership de domination qui sévissent sur les plates formes portuaires ivoiriennes, notamment celle d’Abidjan ont fait place à de puissants réseaux de faussaires qui auraient des ramifications à l’extérieur du pays. La mafia ! Pour eux, « il faudrait éviter le piège des Etats généraux de la mer… » a-t-on appris de source proche du palais présidentiel, tard dans la nuit du 27 octobre dernier. « L’organisation d’un tel évènement est semblable à un poison qui leur sera injecté… », poursuit-elle. A la vérité, ces réflexions ne sauraient être organisées contre un individu. Mais à la vitesse où vont les choses, les assises des Etats généraux de la mer risquent de ne jamais avoir lieu. Pour un des organisateurs, « La balle se trouve dans le camp du chef de L’Etat et son premier ministre. Le jour il le voudront, nous organiserons ces assises… » soutient-il. En attendant qu’ils déchargent leur programme, l’activité portuaire et maritime se meurt à petit feu. A la satisfaction générale des ennemis de l’économie. Et au détriment des jeunes qui travaillent dans ledit secteur, parce que menacés de plus en plus par le chômage.

Yenon R. Assi
assyelie@yahoo.fr

Ph1 : Plate forme portuaire
Légende : Cet énième report relève de la pure machination et du manque de responsabilité de part et d’autre, selon un interlocuteur.

Ph2 : Gbagbo et Soro
Légende : La balle se trouve dans le camp du chef de L’Etat et son premier ministre. Le jour il le voudront, nous organiseront ces assises…
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