Si on change de casquette politique, il faut forcement attaquer celui qu’on quitte ? Cette interrogation s’impose devant les méchancetés de Koné Dossingui dans les colonnes d’un confrère de la place. « Soro et les forces nouvelle ont pris les armes pour qu’Alassane Ouattara vienne au pouvoir » a-t-il dit au confrère. Ces genres de comportements sont monnaie courante de la part de ceux qui quittent l’opposition pour grossir les rangs du camp présidentiel. Une fois le magot des refondateurs dans la poche, une sorte de frénésie s’empare de ces cadres qui s’excitent tels des “comians” en transe, se mettent à déverser leur bile sur leurs anciens leaders. L’attribution de la paternité de la rébellion armée qui a détruit la Côte d’Ivoire, à Alassane Ouattara, c’est faire preuve de mauvaise foi. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucune preuve tangible de l’implication d’ADO dans la rébellion n’a été donnée. C’est tout simplement le fruit de l’imagination fertile de personnes excellant dans l’art de salir les autres. Qu’un homme de la trempe de Koné Dossongui affirme que les rebelles ont pris les armes pour ADO, on le lui concède. Mais qu’il sache que les vrais pères de la rébellion sont ceux qui en profitent goulument aujourd’hui. Ceux-là ne veulent pas qu’on en sorte. Récemment au cours d’une cérémonie à Yopougon, nous avons surpris un élu du peuple faire cet aveu : « Si Alassane devient président en Côte d’Ivoire, nous formerons une rébellion. On n’a même pas besoin de faire de hautes études de la Sorbonne pour comprendre que certaines chapelles politiques ont épousé la philosophie de la rébellion. Cet élu n’est pas de l’opposition. La Côte d’Ivoire embouche la trompette de la paix et de la réconciliation. Et ce n’est vraiment pas le moment indiqué pour tenir ces genres de propos qui sont de nature à ébranler le processus de sortie de crise. Koné Dossongui lui-même a été accusé de financer la rébellion par les rumeurs. Ce sont les mêmes rumeurs qui font d’ADO, le parrain de la rébellion, ce que Dossongui prend pour parole d’évangile. Qu’il mange aujourd’hui avec les frontistes, ces adversaires d’hier, c’est dans l’ordre naturel des choses. Mais à vouloir forcement salir l’un pour faire plaisir à l’autre est une preuve de mauvaise foi. Les compagnes approchent et si les adversaires d’ADO n’ont rien à lui reprocher, alors à défaut de l’applaudir, le silence reste la voix la mieux indiquée.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha