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Société Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Le Temps

Necessite de la mise en œuvre de l`Amu/ Ohouochi Clotilde :“Seulement 6% d’ivoiriens ont une assurance”

La prise en charge sanitaire et sociale des populations, dans un contexte post-crise, invite à la mise en œuvre d'une couverture sociale globale, à savoir l'Amu.

L’Assurance maladie universelle (Amu), véritable projet novateur de sécurité sociale dans un pays en voie de développement, n'a pu connaitre un début d'exécution, du fait de la crise militaro-politique qu'a connue la Côte d'Ivoire. Toutefois, toutes les dispositions ont été prises pour sa mise en exécution après l'élection présidentielle. A l'invitation de la fédération nationale des orateurs, parlements et agoras de Côte d'Ivoire (Fenopaci), hier mercredi 25 novembre à l'hôtel du district, la ministre Ohouochi Clotilde, en charge du dossier, à prononcer une conférence sur le thème : "Importance et enjeux de l'Amu dans un pays en voie de développement : le cas de la Côte d'Ivoire ". Elle a dépeint un triste tableau de la situation de couverture sociale et d'accès aux soins des populations, avant d'insister sur la nécessité de la mise en œuvre de l'Amu. Qui apparait, selon Ohouochi Clotilde, comme un instrument de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Au dire du conseiller spécial du président de la république, chargé de l'Amu, seulement 6% des ivoiriens sont couverts par des assurances. " Ce qui signifie que 94 % des ivoiriens sont exclus de toute protection sociale. De plus, ceux qui sont couverts par les assurances ne le sont que partiellement ", a-t-elle révélé. La ministre a dénoncé la politique de recouvrement des coûts de santé. Qui éloignent de plus en plus, les populations démunies des structures sanitaires. Conséquence de cette hausse des soins de santé, dira l'ex-ministre de la solidarité, 60 à 70 % de la population ne fréquentent pas les structures sanitaires quand elles sont malades. Tout cet état de fait a été accentué par 7 ans de crise. Avec d'autres conséquences. Notamment, un pourcentage élevé de la mortalité dû aux maladies infectueuses et parasitaires, ainsi que l'augmentation d'affections cardio-vasculaires. Résultat, actuellement l'espérance de vie en Côte d'Ivoire est de 46 ans, note-t-elle. Aussi l'Amu est-elle apparue comme la solution à la prise en charge sociale et sanitaire des populations. Avec, l'amélioration de l'état de santé des populations en assurant l'accessibilité financière de tous à des soins de santé de qualité. De plus, sa mise en œuvre va développer l'activité médicale, en assurant l'équilibre de l'offre et de la demande des soins de santé, a signifié la secrétaire nationale chargée de la politique de la solidarité nationale au Fpi. Elle a expliqué que l'assurance maladie universelle est obligatoire pour tous, les nationaux comme les non-nationaux en situation régulière et vivant en Côte d'Ivoire. Pour la viabilité du projet, l'Etat va doter l'Amu d'un fonds initial de 100 milliards de Fcfa. "La Côte d'Ivoire a les ressources qu'il faut pour mettre en œuvre le projet. L'Amu est une affaire de l'Etat, puisqu'elle a été inscrite dans le programme national de développement sanitaire (Pnds) ", a-t-elle fait savoir. Répondant ainsi, à ceux qui jugent le projet irréalisable ou d'une vue d'esprit. Avant de rappeler que la communauté internationale est entièrement favorable à la mise en œuvre de l'assurance maladie universelle, y compris la France qui avait émis des doutes sur la réalisation du projet. Notons que Ohouochi Clotilde avait à ses côtés, les ministres Koffi Koffi Lazare et Bro Grégbé.

Frank Toti
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