La semaine professionnelle de la Biennale africaine de la photographie de Bamako constitue le moment le plus intense de cette grande rencontre culturelle qui s`achève le 7 décembre. Du 7 au 13 novembre, les journalistes, les galeristes et les commissaires d`expositions se sont rués vers les différents lieux où étaient montrées les œuvres de plus de cinquante créateurs africains.
Dans le cadre du volet professionnel de la Biennale de la photographie africaine, sept Prix ont été décernés il y a une semaine par un jury présidé par le photographe malien Malick Sidibé, et dans lequel figurait Manthia Diawara, cinéaste et professeur de littérature africaine à New York University. Le Grand Prix Seydou Kéita (du nom d`un autre grand photographe malien disparu en 2001), d`une valeur d’environ 2 millions Fcfa, a été attribué au Nigérian Uche Okpa Iroha pour ses œuvres dans lesquelles il évoque une société « où les faibles naviguent constamment à travers les processus socioéconomiques, en laissant des traces derrière eux et en ouvrant de nouvelles voies pour eux-mêmes ». Les sujets qu`il a photographiés, tels des ombres, des fantômes perdus ou des âmes en peine déambulent dans les ruelles mal éclairées d`un quartier populaire d`une ville nigériane. Le Prix Casa Africa est allé à la Sud-Africaine Zanele Muholi. Les autres Prix, qui vont de 1500 à 3000 euros, ont récompensé Salif Traoré du Mali (Prix Elan de l`Agence française de développement), Guy Wouete du Cameroun (Prix Oif), Berry Bickle du Zimbabwe et Abdoulaye Barry du Tchad (Prix du jury, ex-aeqo). Le Prix Jeune talent a été décerné à Baudouin Mouanda du Congo Brazzaville, tandis que le Prix de l`Union européenne est allé à la photographe Jodi Bieber d`Afrique du Sud. Les œuvres sélectionnées à chaque édition de la Biennale de la photographie de Bamako sont diffusées pendant deux ans à travers le monde, ce qui donne plus de visibilité aux artistes africains et à leurs créations. Cette année, les autorités culturelles et les photographes maliens ont été largement impliqués dans l`organisation des Rencontres photographiques de Bamako, ce qui n`était pas le cas lors des éditions précédentes. « Les professionnels du Mali ont même été intégrés dans le comité d`organisation et il y a eu une exposition spéciale qui leur était dédiée », s’est réjoui Samuel Sidibé, directeur du Musée de Bamako et délégué général de la présente édition de la Biennale de la photo. Il compte créer un réseau de professionnels autour de la Biennale afin de pousser le maximum d`artistes africains à y participer. Selon lui, des organismes comme la Cedeao, l`Uemoa ou l`Union africaine devraient apporter leur appui à cette manifestation culturelle qui, tous les deux ans, draine un nombre de plus en plus croissant de photographes, de vidéastes et de divers autres professionnels. Cette année, un accent particulier a été mis sur la participation massive du public avec des événements destinés aux élèves, aux étudiants et à tous ceux qui s`intéressent à la photographie. « Pour atteindre le maximum de monde, nous devons diversifier l`offre culturelle en organisant des spectacles musicaux par exemple, mais surtout créer des événements liés à la photographie entre deux éditions de la Biennale », explique Samuel Sidibé. Les expositions des 8èmes Rencontres photographiques de Bamako se poursuivent jusqu`au 7 décembre au Musée national, au Palais de la Culture, au Musée du District, à la Galerie de l`Institut national des Arts et au Centre culturel français. A partir de la semaine prochaine, d`immenses photographies vont être « accrochées » sur certaines artères de la ville. Ainsi, pendant un mois, Bamako sera une véritable capitale de la photographie africaine. Créé en 1994, à l`initiative de l`Association Afrique en créations, avec le soutien du gouvernement, la première édition de cette manifestation fut pilotée par deux photographes français, Françoise Huguier et Bernard Descamps, fondateurs de la rencontre. Les œuvres d`une cinquantaine de photographes venus d`une quinzaine de pays africains ont permis de produire une vingtaine d`expositions et de souligner la richesse d`un secteur encore méconnu de la création africaine dans ses dimensions artistiques, économiques, historiques et documentaires. Ces premières Rencontres ont permis de rompre l`isolement des photographes africains, en leur permettant de se rencontrer et d`échanger. Mais davantage encore, elles leur permettaient de découvrir un patrimoine iconographique dont ils ignoraient l`existence, les invitant à en devenir les héritiers et les bâtisseurs. Tous les partenaires convergeaient vers une ambition : faire de Bamako une vitrine de la création africaine dans le domaine de la photographie jusqu`à ce jour.
M’Bah Aboubakar
Dans le cadre du volet professionnel de la Biennale de la photographie africaine, sept Prix ont été décernés il y a une semaine par un jury présidé par le photographe malien Malick Sidibé, et dans lequel figurait Manthia Diawara, cinéaste et professeur de littérature africaine à New York University. Le Grand Prix Seydou Kéita (du nom d`un autre grand photographe malien disparu en 2001), d`une valeur d’environ 2 millions Fcfa, a été attribué au Nigérian Uche Okpa Iroha pour ses œuvres dans lesquelles il évoque une société « où les faibles naviguent constamment à travers les processus socioéconomiques, en laissant des traces derrière eux et en ouvrant de nouvelles voies pour eux-mêmes ». Les sujets qu`il a photographiés, tels des ombres, des fantômes perdus ou des âmes en peine déambulent dans les ruelles mal éclairées d`un quartier populaire d`une ville nigériane. Le Prix Casa Africa est allé à la Sud-Africaine Zanele Muholi. Les autres Prix, qui vont de 1500 à 3000 euros, ont récompensé Salif Traoré du Mali (Prix Elan de l`Agence française de développement), Guy Wouete du Cameroun (Prix Oif), Berry Bickle du Zimbabwe et Abdoulaye Barry du Tchad (Prix du jury, ex-aeqo). Le Prix Jeune talent a été décerné à Baudouin Mouanda du Congo Brazzaville, tandis que le Prix de l`Union européenne est allé à la photographe Jodi Bieber d`Afrique du Sud. Les œuvres sélectionnées à chaque édition de la Biennale de la photographie de Bamako sont diffusées pendant deux ans à travers le monde, ce qui donne plus de visibilité aux artistes africains et à leurs créations. Cette année, les autorités culturelles et les photographes maliens ont été largement impliqués dans l`organisation des Rencontres photographiques de Bamako, ce qui n`était pas le cas lors des éditions précédentes. « Les professionnels du Mali ont même été intégrés dans le comité d`organisation et il y a eu une exposition spéciale qui leur était dédiée », s’est réjoui Samuel Sidibé, directeur du Musée de Bamako et délégué général de la présente édition de la Biennale de la photo. Il compte créer un réseau de professionnels autour de la Biennale afin de pousser le maximum d`artistes africains à y participer. Selon lui, des organismes comme la Cedeao, l`Uemoa ou l`Union africaine devraient apporter leur appui à cette manifestation culturelle qui, tous les deux ans, draine un nombre de plus en plus croissant de photographes, de vidéastes et de divers autres professionnels. Cette année, un accent particulier a été mis sur la participation massive du public avec des événements destinés aux élèves, aux étudiants et à tous ceux qui s`intéressent à la photographie. « Pour atteindre le maximum de monde, nous devons diversifier l`offre culturelle en organisant des spectacles musicaux par exemple, mais surtout créer des événements liés à la photographie entre deux éditions de la Biennale », explique Samuel Sidibé. Les expositions des 8èmes Rencontres photographiques de Bamako se poursuivent jusqu`au 7 décembre au Musée national, au Palais de la Culture, au Musée du District, à la Galerie de l`Institut national des Arts et au Centre culturel français. A partir de la semaine prochaine, d`immenses photographies vont être « accrochées » sur certaines artères de la ville. Ainsi, pendant un mois, Bamako sera une véritable capitale de la photographie africaine. Créé en 1994, à l`initiative de l`Association Afrique en créations, avec le soutien du gouvernement, la première édition de cette manifestation fut pilotée par deux photographes français, Françoise Huguier et Bernard Descamps, fondateurs de la rencontre. Les œuvres d`une cinquantaine de photographes venus d`une quinzaine de pays africains ont permis de produire une vingtaine d`expositions et de souligner la richesse d`un secteur encore méconnu de la création africaine dans ses dimensions artistiques, économiques, historiques et documentaires. Ces premières Rencontres ont permis de rompre l`isolement des photographes africains, en leur permettant de se rencontrer et d`échanger. Mais davantage encore, elles leur permettaient de découvrir un patrimoine iconographique dont ils ignoraient l`existence, les invitant à en devenir les héritiers et les bâtisseurs. Tous les partenaires convergeaient vers une ambition : faire de Bamako une vitrine de la création africaine dans le domaine de la photographie jusqu`à ce jour.
M’Bah Aboubakar