Devant la convention extraordinaire du FPI tenue le week-end dernier à Yamoussoukro, le responsable aux élections de ce parti a presque confessé. Sokoury Bohui, sans sourciller, a lâché ces mots : « plus de la moitié des un million trente trois milles cas litigieux sont nos sympathisants ». Premier aveux, ce que ce parti affirmait bien avant l’annonce officielle des chiffres de l’enrôlement n’était pas fondé. Tout le monde sait que l’une des voix les plus autorisées du parti aux affaires, Mme Simone Ehivet Gbagbo, avait soutenu que cinq millions trois cents mille Ivoiriens ont eu leur nationalité certifiée par l’opération et que plus de deux millions sept cent mille citoyens douteux sont dans les machines. Une sortie qui lançait la campagne du Front populaire contre les « Ivoiriens douteux ». A coups de déclarations fracassantes, ses dirigeants et ses alliés du congrès national pour la résistance et la démocratie, Cnrd pestaient contre les fraudeurs, les étrangers introduits en masse dans le fichier électoral. Une bataille idiote commençait alors sur le sort à réserver aux cas litigieux. Les positions les plus extrêmes ont été prises par les hommes du président candidat. Persuadés que les recalés sont majoritairement des camps adverses. Deuxième aveux, le Fpi démontre par sa marche arrière sur le dossier que seule le préoccupe une arithmétique électorale. La gestion et le règlement des grands problèmes à la base de la crise ivoirienne le laissent froid. Que des milliers d’Ivoiriens soient injustement éjectés de leurs droits de citoyens n’a pas d’importance pour la Refondation. Si cela doit asseoir une liste électorale qui lui est favorable, ça marche. Maintenant que ses militants sont coincés, le Fpi sera prêt à trouver « des Ivoiriens parmi les étrangers ».
D. Al Seni
D. Al Seni