Le bilan du Séwé Sports, les Eléphants, Vahid Halihodzic, la Fif et le football ivoirien, l'Asec, l'Africa etc. Ce sont, entre autres, les sujets abordés par le président Eugène Marie Diomandé dans cet entretien.
Vous êtes qualifiés pour la Coupe de la Confédération 2010. Aviez-vous des appréhensions à certains moments de la Ligue 1 ?
Oui. Effectivement, il faut être clair, j'ai eu beaucoup d'appréhensions. Non pas après le début de la saison qui était très moyen parce que nous avions encore le temps. Mais après les deux défaites contre l'Asec et l'Africa que d'aucuns qualifient de ténors, mais pour moi ce sont des équipes qui ne sont pas, sur le plan sportif, supérieures au Séwé. J'ai eu quelques appréhensions non pas au niveau de la qualité de l'équipe elle-même, mais au niveau du mental. Il y avait des joueurs qui n'étaient pas très aguerris. Mais comme vous le savez, les résultats s'arrachent à des détails près ; et ce sont ces détails-là que les joueurs ainsi que l'encadrement ignoraient. Donc j'ai dû effectuer une remise en cause assez brutale en passant même par la suspension des salaires (il rit). Et par une augmentation substantielle des primes. Pour que chacun sache que le mérite est important et qu'on gagne réellement l'argent à la sueur de son front. Je l'ai fait parce je n'étais pas sûr que les jeunes puissent relever le défi. J'ai même ajouté un code de discipline très rigoureux qui a fait qu'ils ont brisé en eux-mêmes ce qui ne va pas, pour aller chercher les résultats. Je pense donc que nous avions adopté la meilleure formule. Si nous l'avions fait dès le départ, je suis persuadé que nous serions en Ligue des Champions.
Quel bilan faites-vous de votre saison ?
Je vous dirai carrément que je ne suis pas satisfait. Je ne veux pas jouer au père pessimiste. Mais je ne suis pas satisfait parce que, par rapport aux recrutements que nous avions effectués au départ, je ne suis ni satisfait du classement, ni satisfait de la production d'ensemble de mon équipe. Je pense que ce n'est qu'au dernier moment que j'ai eu ce que j'appelle un lot de consolation avec la Coupe de la Confédération. Mais fort de l'expérience que nous venons de vivre, nous allons rectifier le tir et faire de telle sorte que l'année prochaine le Séwé Sports de San Pédro puisse figurer sur la liste de la Ligue des Champions.
A quel Séwé doit-on s'attendre la saison prochaine ?
Il faut s'attendre à un Séwé qui va garder une colonne vertébrale de 10 à 12 joueurs sur l'ensemble des 28 joueurs que nous avions. Nous allons recruter plus de jeunes et athlétiques. Nous allons nous inspirer de la méthode de l'Asec qui fait confiance aux jeunes joueurs qu'elle a formés. Et de celle de l'Africa qui opte pour les joueurs puissants physiquement et athlétiques. Je pense que c'est ce cocktail qui peut permettre de rivaliser avec les autres équipes.
Que va-t-il se passer au niveau de l'encadrement technique ?
(Il rit). Naliali, l'actuel coach, est un jeune prometteur. Il a des qualités mais aussi quelques défauts. Je pense, aujourd'hui, qu'il ne peut pas pleinement assumer la responsabilité de l'encadrement technique du Séwé. Parce qu'il lui manque encore un peu d'expérience. Nous tenons, cependant à le garder parce qu'il a une certaine somme de compétence qu'il faut encourager et favoriser. Naliali Gli restera l'entraîneur de l'équipe. Mais le Ghanéen Malick Jabir viendra en qualité de Directeur technique pour le chapoter. Il lui apportera également son expérience des joutes africaines qui est très importante.
Actualité oblige, quelles sont, président, les chances de la Côte d'Ivoire à la Can et au Mondial ?
C'est un sujet qui engendre pas mal de polémiques. Aujourd'hui, tout le monde connaît le potentiel extraordinaire des Eléphants. Mais je ne comprends pas qu'aujourd'hui on continue à ne pas supporter la critique. Les Eléphants ne convainquent personne. Ils sont toujours annoncés comme une équipe qui ravage tout sur son passage. Mais en réalité, ils n'ont que quelques coups de trompes, quelques coups de boutoirs. Mais il n'y a pas de jeu cohérent, il n'y a pas de rouleau compresseur collectif. Ça c'est clair, c'est une évidence. Maintenant qu'ils sont déchargés de la pesanteur morale qu'ils avaient à se qualifier pour la Coupe d'Afrique des Nations (Can) et pour la Coupe du Monde, il faut désormais mettre l'accent sur les automatismes collectifs. C'est très important. Il faut trouver une ligne directrice, une philosophie de jeu adaptées aux caractéristiques techniques des joueurs. (Il hausse le ton). C'est important de le souligner et de le faire. Il ne faut pas rester là pour dire que l'essentiel est qu'on gagne. Mais on gagne contre qui ? Il faut le dire, la poule E, notre poule, n'était pas des plus relevées. C'est vrai qu'en football, il n'y a pas de petits adversaires. Mais je crois qu'aujourd'hui on a quelques craintes à aller rencontrer les gros bras africains en Coupe d'Afrique des Nations. Parce qu'en réalité, nous savons que nous ne gagnons que grâce aux coups d'éclats de quelques individualités. Vahid Halilhodzic a son style et son tempérament. Il a eu le mérite d'avoir le respect des joueurs et d'essayer d'instaurer une certaine discipline au sein du groupe. On l'a vu, quand il commençait difficilement, il a su obliger les joueurs à respecter l'appel en équipe nationale. C'est un point positif qu'il faut mettre à son crédit. Mais c'est une œuvre qu'il peut parfaire. On ne demande pas le départ de Vahid néanmoins il est certain que pour le moment… (Il hésite un tout petit peu) il n'a pas montré de qualités de stratège comme ça aurait été le cas pour Ancelloti qui est très intéressé par les Eléphants. Aujourd'hui, il faut accepter de se remettre en question. Il faut faire en sorte que les Eléphants puissent enfin respecter leur rang.
Que préconisez-vous pour y arriver ?
Pour y parvenir, il faut éviter toutes complaisances. Et j'insiste là-dessus.
Soyez plus explicites…
Non, je ne veux pas entrer dans les détails. Je ne veux pas créer de polémique inutile. Mais jusqu'à présent, on sent que dans la sélection, il existe encore quelques barrons. Il y a encore du "barronisme" ou de "barronia" (il rit). Je pense qu'il faut vider tout cela. Nous, au niveau du Séwé, on l'a vu, ce n'était pas payant. C'est vrai qu'il y a des joueurs d'expérience qui, à qualité égale de prestation et de rendement, avec l'expérience en plus, méritent qu'on leur fasse confiance. Mais quand il y en a qui sont moins performants dans leurs clubs, il faut faire confiance aux plus jeunes. Ça c'est le premier aspect. Le second, c'est qu'il faut que les Eléphants jouent par rapports aux caractéristiques techniques de la majorité des joueurs qui sont des "Académiciens" qui ont été formés au moule du beau jeu, du jeu court, du jeu créatif. Il faut voir comment allier ce jeu-là qui est une base qui va servir aux Eléphants. Parce que les Baki, Dindane, Romaric, Kolo, Yaya pour ne citer que ceux-là, sont tous des joueurs techniques. Il nous faut pratiquer un jeu un peu à la hollandaise. En intégrant les joueurs de rupture comme Drogba ou autres. Il faut créer un canevas de jeu qui puisse permettre aux Eléphants de se transcender. Il faut arrêter une philosophie de jeu et il faut s'y tenir. Parce qu'au-delà des victoires et des défaites, il faut pérenniser le label Eléphants, l'image de la Côte d'Ivoire comme une Nation forte de football.
Cela sous-entendrait-il que vous voulez la présidence de la Fif pour corriger toutes ces imperfections dont vous faites allusion ?
… (Il hésite un peu). Aujourd'hui, je vous dirai, pas trop. Mais je ne vois pas pourquoi je ne serai pas candidat à la Fif parce que ce n'est pas un champ clos. La Fif n'est pas un siège réservé. Mais ce n'est pas mon souci premier en ce moment. J'ai mes affaires et le Séwé qui me préoccupe. Néanmoins j'avoue que je suis déçu par l'environnement général du football en Côte d'Ivoire. Je ne sais pas si sera un environnement fertile pour l'émergence de certaines idées pour la promotion du football. Ce sont les intérêts personnels qui, aujourd'hui, prennent le pas sur l'intérêt général. J'avoue que dans ces conditions-là, la Fif ne m'intéresse pas trop pour le moment.
Ne vous revient-il pas de changer cet environnement ?
Si je viens à la Fif, je ne serai pas un président de compromis et de compromission. C'est d'ailleurs pour cela que je ne tiens pas un discours électoral. Des gens me demandent d'adopter un profil plus lisse pour qu'ils me fassent confiance. Je ne manque pas de leur dire que je n'ai pas besoin de çà. Aujourd'hui, il faut une rupture au niveau de la Fif. (Il hausse le ton). Je n'ai eu de cesse de dire qu'il y a des personnes à la Fif qui ne sont plus habilitées à gérer certaines structures fédérales. Voyez les problèmes de la Ccrp ; on traîne en longueur pour traiter les litiges. On les règle de manière scandaleuse, souvent. On ne peut pas continuer comme ça. Le football ivoirien n'a pas d'idées directrices réelles. C'est donc clair que si je viens à la Fif , je serai un président de la rupture. Et je vais essayer d'impulser mes idées pour y remédier. Mais, est-ce que les dirigeants du football ivoirien, je ne parle pas de ceux de la Fif uniquement, mais également ceux des clubs, sont-ils prêts à la rupture réellement !?
Le sacre de l'Asec qui reprend le titre après deux ans de disettes ?
Dans l'ensemble, c'est mérité. C'est vrai que nous avons été outrés quelquefois par certaines subtilités et astuces par rapport au calendrier des matches qui ont semblé bénéficier à l'Asec. Mais il faut dire qu'elle fait un travail de fond qui, il faut le reconnaître, est payant. Elle est arrivée avec de jeunes joueurs qui évoluent depuis deux ou trois ans ensemble et qui ont pratiqué le meilleur football en Côte d'Ivoire. Un jeu plus cohérent avec derrière une organisation, une rigueur, une discipline sans faille. Sur l'ensemble de son œuvre, l'Asec mérite amplement son titre. De même que la 2e place de l'Africa obtenue à force de courage, de ténacité ; il y a eu moins de talents, moins de sérénité dans l'environnement. Le président Kuyo vient d'accéder une fois de plus à la Ligue des Champions. Il faut lui tirer le chapeau.
N'empêche, il est contesté par certains supporters… Quel est votre point de vue ?
J'ai mon point de vue. Mais je n'ai pas envie d'être hypocrite. Je préfère ne pas m'immiscer dans ce débat. Kuyo est un ami, de même que les autres, c'est-à-dire Vagba, Antoine Bahi, les Amazones...Je pense que le linge sale doit être lavé en famille et qu'à l'Africa on trouve un modus vivendi avec le président Kuyo. (Il rit) j'ai un point de vue. Mais je ne la donne pas.
Interview réalisée par
Eugène Djaboia
djabia05664285@yahoo.fr
Vous êtes qualifiés pour la Coupe de la Confédération 2010. Aviez-vous des appréhensions à certains moments de la Ligue 1 ?
Oui. Effectivement, il faut être clair, j'ai eu beaucoup d'appréhensions. Non pas après le début de la saison qui était très moyen parce que nous avions encore le temps. Mais après les deux défaites contre l'Asec et l'Africa que d'aucuns qualifient de ténors, mais pour moi ce sont des équipes qui ne sont pas, sur le plan sportif, supérieures au Séwé. J'ai eu quelques appréhensions non pas au niveau de la qualité de l'équipe elle-même, mais au niveau du mental. Il y avait des joueurs qui n'étaient pas très aguerris. Mais comme vous le savez, les résultats s'arrachent à des détails près ; et ce sont ces détails-là que les joueurs ainsi que l'encadrement ignoraient. Donc j'ai dû effectuer une remise en cause assez brutale en passant même par la suspension des salaires (il rit). Et par une augmentation substantielle des primes. Pour que chacun sache que le mérite est important et qu'on gagne réellement l'argent à la sueur de son front. Je l'ai fait parce je n'étais pas sûr que les jeunes puissent relever le défi. J'ai même ajouté un code de discipline très rigoureux qui a fait qu'ils ont brisé en eux-mêmes ce qui ne va pas, pour aller chercher les résultats. Je pense donc que nous avions adopté la meilleure formule. Si nous l'avions fait dès le départ, je suis persuadé que nous serions en Ligue des Champions.
Quel bilan faites-vous de votre saison ?
Je vous dirai carrément que je ne suis pas satisfait. Je ne veux pas jouer au père pessimiste. Mais je ne suis pas satisfait parce que, par rapport aux recrutements que nous avions effectués au départ, je ne suis ni satisfait du classement, ni satisfait de la production d'ensemble de mon équipe. Je pense que ce n'est qu'au dernier moment que j'ai eu ce que j'appelle un lot de consolation avec la Coupe de la Confédération. Mais fort de l'expérience que nous venons de vivre, nous allons rectifier le tir et faire de telle sorte que l'année prochaine le Séwé Sports de San Pédro puisse figurer sur la liste de la Ligue des Champions.
A quel Séwé doit-on s'attendre la saison prochaine ?
Il faut s'attendre à un Séwé qui va garder une colonne vertébrale de 10 à 12 joueurs sur l'ensemble des 28 joueurs que nous avions. Nous allons recruter plus de jeunes et athlétiques. Nous allons nous inspirer de la méthode de l'Asec qui fait confiance aux jeunes joueurs qu'elle a formés. Et de celle de l'Africa qui opte pour les joueurs puissants physiquement et athlétiques. Je pense que c'est ce cocktail qui peut permettre de rivaliser avec les autres équipes.
Que va-t-il se passer au niveau de l'encadrement technique ?
(Il rit). Naliali, l'actuel coach, est un jeune prometteur. Il a des qualités mais aussi quelques défauts. Je pense, aujourd'hui, qu'il ne peut pas pleinement assumer la responsabilité de l'encadrement technique du Séwé. Parce qu'il lui manque encore un peu d'expérience. Nous tenons, cependant à le garder parce qu'il a une certaine somme de compétence qu'il faut encourager et favoriser. Naliali Gli restera l'entraîneur de l'équipe. Mais le Ghanéen Malick Jabir viendra en qualité de Directeur technique pour le chapoter. Il lui apportera également son expérience des joutes africaines qui est très importante.
Actualité oblige, quelles sont, président, les chances de la Côte d'Ivoire à la Can et au Mondial ?
C'est un sujet qui engendre pas mal de polémiques. Aujourd'hui, tout le monde connaît le potentiel extraordinaire des Eléphants. Mais je ne comprends pas qu'aujourd'hui on continue à ne pas supporter la critique. Les Eléphants ne convainquent personne. Ils sont toujours annoncés comme une équipe qui ravage tout sur son passage. Mais en réalité, ils n'ont que quelques coups de trompes, quelques coups de boutoirs. Mais il n'y a pas de jeu cohérent, il n'y a pas de rouleau compresseur collectif. Ça c'est clair, c'est une évidence. Maintenant qu'ils sont déchargés de la pesanteur morale qu'ils avaient à se qualifier pour la Coupe d'Afrique des Nations (Can) et pour la Coupe du Monde, il faut désormais mettre l'accent sur les automatismes collectifs. C'est très important. Il faut trouver une ligne directrice, une philosophie de jeu adaptées aux caractéristiques techniques des joueurs. (Il hausse le ton). C'est important de le souligner et de le faire. Il ne faut pas rester là pour dire que l'essentiel est qu'on gagne. Mais on gagne contre qui ? Il faut le dire, la poule E, notre poule, n'était pas des plus relevées. C'est vrai qu'en football, il n'y a pas de petits adversaires. Mais je crois qu'aujourd'hui on a quelques craintes à aller rencontrer les gros bras africains en Coupe d'Afrique des Nations. Parce qu'en réalité, nous savons que nous ne gagnons que grâce aux coups d'éclats de quelques individualités. Vahid Halilhodzic a son style et son tempérament. Il a eu le mérite d'avoir le respect des joueurs et d'essayer d'instaurer une certaine discipline au sein du groupe. On l'a vu, quand il commençait difficilement, il a su obliger les joueurs à respecter l'appel en équipe nationale. C'est un point positif qu'il faut mettre à son crédit. Mais c'est une œuvre qu'il peut parfaire. On ne demande pas le départ de Vahid néanmoins il est certain que pour le moment… (Il hésite un tout petit peu) il n'a pas montré de qualités de stratège comme ça aurait été le cas pour Ancelloti qui est très intéressé par les Eléphants. Aujourd'hui, il faut accepter de se remettre en question. Il faut faire en sorte que les Eléphants puissent enfin respecter leur rang.
Que préconisez-vous pour y arriver ?
Pour y parvenir, il faut éviter toutes complaisances. Et j'insiste là-dessus.
Soyez plus explicites…
Non, je ne veux pas entrer dans les détails. Je ne veux pas créer de polémique inutile. Mais jusqu'à présent, on sent que dans la sélection, il existe encore quelques barrons. Il y a encore du "barronisme" ou de "barronia" (il rit). Je pense qu'il faut vider tout cela. Nous, au niveau du Séwé, on l'a vu, ce n'était pas payant. C'est vrai qu'il y a des joueurs d'expérience qui, à qualité égale de prestation et de rendement, avec l'expérience en plus, méritent qu'on leur fasse confiance. Mais quand il y en a qui sont moins performants dans leurs clubs, il faut faire confiance aux plus jeunes. Ça c'est le premier aspect. Le second, c'est qu'il faut que les Eléphants jouent par rapports aux caractéristiques techniques de la majorité des joueurs qui sont des "Académiciens" qui ont été formés au moule du beau jeu, du jeu court, du jeu créatif. Il faut voir comment allier ce jeu-là qui est une base qui va servir aux Eléphants. Parce que les Baki, Dindane, Romaric, Kolo, Yaya pour ne citer que ceux-là, sont tous des joueurs techniques. Il nous faut pratiquer un jeu un peu à la hollandaise. En intégrant les joueurs de rupture comme Drogba ou autres. Il faut créer un canevas de jeu qui puisse permettre aux Eléphants de se transcender. Il faut arrêter une philosophie de jeu et il faut s'y tenir. Parce qu'au-delà des victoires et des défaites, il faut pérenniser le label Eléphants, l'image de la Côte d'Ivoire comme une Nation forte de football.
Cela sous-entendrait-il que vous voulez la présidence de la Fif pour corriger toutes ces imperfections dont vous faites allusion ?
… (Il hésite un peu). Aujourd'hui, je vous dirai, pas trop. Mais je ne vois pas pourquoi je ne serai pas candidat à la Fif parce que ce n'est pas un champ clos. La Fif n'est pas un siège réservé. Mais ce n'est pas mon souci premier en ce moment. J'ai mes affaires et le Séwé qui me préoccupe. Néanmoins j'avoue que je suis déçu par l'environnement général du football en Côte d'Ivoire. Je ne sais pas si sera un environnement fertile pour l'émergence de certaines idées pour la promotion du football. Ce sont les intérêts personnels qui, aujourd'hui, prennent le pas sur l'intérêt général. J'avoue que dans ces conditions-là, la Fif ne m'intéresse pas trop pour le moment.
Ne vous revient-il pas de changer cet environnement ?
Si je viens à la Fif, je ne serai pas un président de compromis et de compromission. C'est d'ailleurs pour cela que je ne tiens pas un discours électoral. Des gens me demandent d'adopter un profil plus lisse pour qu'ils me fassent confiance. Je ne manque pas de leur dire que je n'ai pas besoin de çà. Aujourd'hui, il faut une rupture au niveau de la Fif. (Il hausse le ton). Je n'ai eu de cesse de dire qu'il y a des personnes à la Fif qui ne sont plus habilitées à gérer certaines structures fédérales. Voyez les problèmes de la Ccrp ; on traîne en longueur pour traiter les litiges. On les règle de manière scandaleuse, souvent. On ne peut pas continuer comme ça. Le football ivoirien n'a pas d'idées directrices réelles. C'est donc clair que si je viens à la Fif , je serai un président de la rupture. Et je vais essayer d'impulser mes idées pour y remédier. Mais, est-ce que les dirigeants du football ivoirien, je ne parle pas de ceux de la Fif uniquement, mais également ceux des clubs, sont-ils prêts à la rupture réellement !?
Le sacre de l'Asec qui reprend le titre après deux ans de disettes ?
Dans l'ensemble, c'est mérité. C'est vrai que nous avons été outrés quelquefois par certaines subtilités et astuces par rapport au calendrier des matches qui ont semblé bénéficier à l'Asec. Mais il faut dire qu'elle fait un travail de fond qui, il faut le reconnaître, est payant. Elle est arrivée avec de jeunes joueurs qui évoluent depuis deux ou trois ans ensemble et qui ont pratiqué le meilleur football en Côte d'Ivoire. Un jeu plus cohérent avec derrière une organisation, une rigueur, une discipline sans faille. Sur l'ensemble de son œuvre, l'Asec mérite amplement son titre. De même que la 2e place de l'Africa obtenue à force de courage, de ténacité ; il y a eu moins de talents, moins de sérénité dans l'environnement. Le président Kuyo vient d'accéder une fois de plus à la Ligue des Champions. Il faut lui tirer le chapeau.
N'empêche, il est contesté par certains supporters… Quel est votre point de vue ?
J'ai mon point de vue. Mais je n'ai pas envie d'être hypocrite. Je préfère ne pas m'immiscer dans ce débat. Kuyo est un ami, de même que les autres, c'est-à-dire Vagba, Antoine Bahi, les Amazones...Je pense que le linge sale doit être lavé en famille et qu'à l'Africa on trouve un modus vivendi avec le président Kuyo. (Il rit) j'ai un point de vue. Mais je ne la donne pas.
Interview réalisée par
Eugène Djaboia
djabia05664285@yahoo.fr