x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le mercredi 2 décembre 2009 | Notre Voie

Conférence à la Fondation Memel Fotê - Moïse Lida Kouassi : “Willy Brandt est le dernier des grands héritiers de la social-démocratie’’

Le programme ‘’Héros du monde’’ de la Fondation Memel Fotê a été consacré, jeudi dernier, à Willy Brandt, ancien chancelier allemand. A cette occasion le germaniste Moïse Lida Kouassi a présenté l’homme d’Etat. Ci-dessous le résumé de l’exposé de l’ancien ministre d’Etat, ministre de la Défense. Un homme d’Etat de l’envergure de Willy Brandt s’appréhende toujours tel un kaléidoscope. Il se pose dès lors sous plusieurs aspects. Pour ma part, je ne retiendrai de l’homme que deux aspects dominants. D’une part, Willy Brandt, le dernier des grands héritiers de la social-démocratie allemande ; d’autre part, Willy Brandt le chancelier de l’ouverture à l’est et le concepteur d’un ordre européen de paix. Le dernier des grands héritiers de la social-démocratie allemande Depuis l’époque de Marx et Engels, la social-démocratie s’est construite en Allemagne en se détachant des apologètes du socialisme révolutionnaire (Karl Marx lui-même, Liebknecht, Kautsky, Rosa Luxemburg, Oskar Lafontaine) pour devenir le courant du socialisme réformiste (Ferdinand Lassalle, Auguste Bebel, Edouard Bernstein, Friedrich Ebert, Herbert Wehner et Willy Brandt). Willy Brandt est donc de la lignée des partisans de la social démocratie, c'est-à-dire du socialisme réformiste qui prône le compromis entre le capital et le travail, entre l’Etat et le marché, entre l’individualisme et la solidarité, entre les libertés et la justice sociale. Willy Brandt est donc avec Herbert Wehner et Helmut Schmidt de la dernière génération des héritiers du programme de Bad-Godesberg. Ils ont connu les Trente glorieuses et l’Etat- providence. Ils sont contemporains, Léon Bloum (Front populaire), Pierre Mendès-France et Olof Palme (Suède). Quand Willy Brandt quitte la scène politique et s’éteint dans les années 80. C’est le début de la crise de la social-démocratie en Europe. C’est le début du triomphe des politiques de “la troisième voie” prônée par Tony Blair (royaume Uni) et du social-libéralisme de Bill Clinton (USA) et de Romano Prodi et Massimo d’Alema (Italie). Avec la mort de Willy Brandt disparaît donc le dernier des grands héritiers de la social-démocratie en Europe. Willly Brandt le Chancelier de l’ouverture à l’Est et de l’ordre européen de paix L’homme d’Etat Willy Brandt est en effet, porteur d’une vision pacifique de l’Europe. Il voulait instaurer à partir du bloc occidental à la fois un ordre européen de paix et un système européen de sécurité. En même temps, Willy Brandt avec son conseiller Egon Bahr sont entrés dans l’histoire comme des architectes de la Ostpolitik et de la détente entre l’Est et l’ouest. C’est le chancelier Brandt qui entreprit par le dialogue et la politique des petits pas, l’ouverture envers l’Union Soviétique et les Etats satellites du bloc de l’est. Il se démarquait ainsi de la politique de ses prédécesseurs, les chanceliers conservateurs (Konrad Adenauer, Ludwig Erhard et K.G. Kiesinger). Willy Brandt souhaitait initier au cœur de l’Europe entre le camp occidental et le bloc soviétique, ce qu’il a appelé un changement par le rapprochement “Wandel durch Annäherung”. Cette politique d’ouverture à l’est lui permit d’aboutir à la signature des fameux traités avec les pays de l’est (la Pologne, l’Union Soviétique, la Tchécoslovaquie) et la signature du Traité fondamental avec l’autre Allemagne, la RDA en 1972. Willy Brandt est aussi rentré dans l’histoire après l’acte de noblesse politique qu’il posa en s’agenouillant devant le monument des martyrs juifs du ghetto de Varsovie. Ce geste lui valut le Prix Nobel de la Paix en 1971. En démissionnant de son poste de chancelier fédéral en 1974 (malgré sa brillante réélection en 1972), suite à l’affaire de l’espion Günter Guillaume, Willy Brandt sortait de la scène politique par la petite porte, mais était déjà rentré dans l’histoire par la grande. Lui qui a été choisi par l’ONU pour présider le comité Nord-Sud et qui est demeuré président de l’International Socialisme (IS) jusqu’à sa mort, reste comme une grande figure de la social-démocratie dans le monde. Propos recueillis par Dan Opéli
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ