Leurs gages n’ont plus de valeur. C’est à eux de prouver le contraire. Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié, Alassane Dramane Ouatttara, Guillaume Soro et Beugré Mambé se retrouvent demain à Ouagadougou. Comme d’habitude. Pour, encore, une réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) sur le processus de sortie de crise. Selon de bonnes sources, quatre principaux sujets sont à l’ordre du jour. L’opposition a toujours exprimé sa préoccupation devant l’utilisation des medias d’Etat par le régime Gbagbo. Alors, en cette période de précampagne électorale et lors des semaines de campagne électorale à venir, elle souhaiterait que le CPC planche sur la question. Il s’agit en fait de trouver un gentleman agreement afin que ces médias fassent un traitement équilibré des sujets et surtout soient ouverts et accessibles à tous et pour tous. Car, le Chef de l’Etat-candidat Laurent Gbagbo y a toujours un traitement de faveur du fait de son statut hybride. D’ailleurs, ce statut est un autre sujet à l’ordre du jour. Les opposants entendent définir le vrai statut de M. Laurent Gbagbo, Chef de l’Etat et candidat, afin qu’il ne se prévale pas de l’un pour servir l’autre en surfant sur les insuffisances de la Constitution et du code électoral. L’opposition entend, en tout cas, prendre toutes les garanties pour s’assurer d’un scrutin présidentiel équitable et transparent. Elle insistera donc à l’occasion aussi sur la sécurisation des élections. Last but not least, la date du premier tour du scrutin présidentiel : le vrai enjeu de cette énième réunion du CPC. Présentée comme irréversible, la date du 29 novembre n’a pu être respectée. Le facilitateur Blaise Compaoré, le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro et la Commission électorale indépendante ont banalisé cet échec l’annonçant sans regrets ni compassion au peuple de Côte d’Ivoire. Quant aux opposants Henri Konan Bédié et Alassane Ouatttara, après avoir feint de s’opposer à tout report l’ont en définitive admis sans prendre soin d’y préparer les siens. Tout cela a été perçu dans la masse comme une sorte de mépris de leur part à tous. Alors, ce que nos compatriotes attendent du CPC, c’est un engagement ferme pour le début d’année : une date pour le premier tour du scrutin présidentiel mais surtout une clause d’obligation de résultats assortie de sanctions. Plus clairement, qu’il soit écrit noir sur blanc que ceux qui auront failli seront sanctionnés. Car, depuis toujours, trop d’engagements ont été pris sans être respectés. Il faut mettre fin à la spirale.
Kigbafory Inza
Kigbafory Inza