Comme prévu, les couches socioprofessionnelles et l’enssemble des Ong de Toumodi ont marché hier sur la préfecture du département. Pour réclamer plus de sécurité aux autorités, surtout à l’égard des femmes, victimes récurrentes de viols et meurtres qui sont malheureusement toujours restés impunis. Conduits par Mme Fofana Aicha, présidente de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (Ofaci), les manifestantes, vêtues de noir, signe de deuil, ont pris d’assaut l’axe central (route internationale) de la ville. «On veut la sécurité», «Halte aux tueries », «On veut vivre » ou encore «La femme a aussi droit à la vie», pourrait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestantes qui sont allés du marché à la préfecture. Où les attendaient, comme le 24 novembre dernier, le préfet Ekponon André, le vice-président du conseil général, M. Niangouin Frederick, et M. N’Guessan Kouakou Bernard, le maire résident. « Nous sommes fatiguées, M. le gouverneur», a dit d’entrée la présidente locale de l’Ofaci. Et de poursuivre : «Pourquoi ce sont les femmes qu’on tue toujours alors que ce sont elles qui donnent la vie ? » Non sans s’indigner du fait que ces violences faites aux femmes de Toumodi (viols, meurtres) n’émeuvent ni les élus, ni les cadres, ni l’administration encore moins les autorités en charge de la sécurité (Police et gendarmerie). Car, constate-telle, les enquêtes n’aboutissent jamais et la série noire se poursuit à Toumodi, pour le malheur des femmes, nonobstant les promesses des autorités. «Trop, c’est trop, plus jamais ça à Toumodi» a crié une jeune fille, membre de l’Ong « Ekloyio », dont les membres travaillent avec Olam comme Toé Béatrice, la dernière victime. Aussi, convaincues qu’Aloko Daniel, le vigile interpellé par la Police est bien le meurtrier de leur collègue, les manifestantes ont sévèrement mis en garde les autorités : « Si jamais Aloko Daniel, le seul meurtrier arrêté depuis deux ans, est libéré, nous allons tout casser et incendier », ont-elles menacé. Et d’exiger que le procès se tienne à Toumodi et que devant tout le monde, il soit condamné. Car, pour eux, tous les éléments en la possession de la police l’accablent.
Le préfet Ekponon André s’est déclaré compatissant à leur douleur. Toutefois, l’administrateur civil a conseillé aux manifestantes d’éviter les promenades nocturnes dans les lieux suspects. Il a ensuite promis que les autorités prendront leurs responsabilités afin que prenne fin le cycle de meurtres, de viols et autres violences faites aux femmes. En somme, tout sera mis en œuvre pour augmenter la sécurité des populations, particulièrement celle de la gente féminine.
Ces conseils n’ont visiblement pas satisfait une frange des femmes qui, après la rencontre, sont allées assiéger le commissariat de police. En vue de prendre Aloko Daniel, le présumé meurtrier «et lui faire goûter à la mort qu’il donne aux autres» selon une fille en colère. Les hommes du commissaire Zogbo Gervais, débordés par la situation, ont été obligés d’user de gaz lacrymogène pour disperser les femmes révoltées. Le siège du commissariat a duré un long moment, créant un bouchon au niveau du rond-point central de la ville avant que les femmes ne se dispersent, promettant de revenir. « Il faut que justice soit faite et qu’on arrête cette série de meurtre et de viol », crie Akissi, le visage noirci par la poudre de charbon.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Le préfet Ekponon André s’est déclaré compatissant à leur douleur. Toutefois, l’administrateur civil a conseillé aux manifestantes d’éviter les promenades nocturnes dans les lieux suspects. Il a ensuite promis que les autorités prendront leurs responsabilités afin que prenne fin le cycle de meurtres, de viols et autres violences faites aux femmes. En somme, tout sera mis en œuvre pour augmenter la sécurité des populations, particulièrement celle de la gente féminine.
Ces conseils n’ont visiblement pas satisfait une frange des femmes qui, après la rencontre, sont allées assiéger le commissariat de police. En vue de prendre Aloko Daniel, le présumé meurtrier «et lui faire goûter à la mort qu’il donne aux autres» selon une fille en colère. Les hommes du commissaire Zogbo Gervais, débordés par la situation, ont été obligés d’user de gaz lacrymogène pour disperser les femmes révoltées. Le siège du commissariat a duré un long moment, créant un bouchon au niveau du rond-point central de la ville avant que les femmes ne se dispersent, promettant de revenir. « Il faut que justice soit faite et qu’on arrête cette série de meurtre et de viol », crie Akissi, le visage noirci par la poudre de charbon.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro