x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 5 décembre 2009 | Le Patriote

Laurent Gbagbo, Bedié, ADO, Mambé, Guillaume Soro, Blaise Compaoré….- Faux pas interdit !

L’heure est certainement au bilan de la 6ème réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc), qui vient de se tenir à Ouagadougou. Il apparaît clairement, à la lumière du communiqué final, que la balle de la sortie de crise, qui passe inexorablement par l’organisation de la présidentielle, met les acteurs du processus face à leurs responsabilités.


Laurent Gbagbo : Tout le monde le regarde

Il est un abonné du double langage. Il dit oui quand il pense non. Le candidat du Fpi est celui qui a régulièrement torpillé les différents accords de paix. A sa sortie de cette importante réunion, il est resté évasif et peu euphorique. « Ce n’est pas le moment où le décret est signé qui important, ce qui est important, c’est le moment où les élections ont lieu. Donc que ce soit signé maintenant, où à la mi-janvier, ce n’est pas cela le plus important (…) Nous devons bander les muscles pour pouvoir faire tout ce qui a été « chronogrammé », a-t-il lâché.

Sauf à nous faire mentir, sa stratégie est la même, ses organisations satellites vont commencer à ruer dans les brancards, à créer des obstacles afin de retarder encore le processus. A son arrivée à l’aéroport de Ouagadougou, il avait annoncé les couleurs : « Il s’agit de faire le point du processus et non de fixer une date pour les élections ». L’ancien opposant a voulu même faire avaler aux Ivoiriens la pilule selon laquelle il faut prendre son temps pour organiser des « élections sans palabre ». Malheureusement, la mayonnaise n’a pas pris. Tout le monde entier le regarde. Va-t-il bander les muscles pour faire avancer le processus de sortie de crise ? On le saura bientôt. En tout cas, le peuple ivoirien qui exprime son agacement, n’acceptera plus un autre report.


Guillaume Soro : Achever sa mission en beauté

Proche désormais du but. Le Premier ministre, Guillaume Soro peut encore s’oxygéner. Le dernier Cpc est en train de mettre fin à ses angoisses. En fixant au moins un intervalle pour la présidentielle, Guillaume Soro, maître d’œuvre des accords de Ouagadougou, voit enfin le bout du tunnel. Pour une Primature qui n’était pas du tout évidente, il aura su tirer son épingle du jeu. Sa responsabilité historique est de terminer en beauté le processus de sortie de crise qu’il a remis sur les rails à la faveur des accords de Ouagadougou. Avec Laurent Gbagbo, rien n’étant gagné, il devra rester constamment éveillé, car il est le seul maître d’œuvre de l’accord. En sa qualité de chef de gouvernement, il lui appartient de donner à la CEI, les moyens de sa mission.


CEI : au pied du mur

Les acteurs réunis à ce CPC ont mis la Commission électorale indépendante devant ses responsabilités. A dire vrai, on lui a refilé une patate chaude qu’elle devra gérer. « (..) Le CPC invite la CEI à proposer au Gouvernement une date, le plus tôt possible, pour le premier tour de l’élection présidentielle. », indique le communiqué final en son point 9. Il ressort également que le nouveau chronogramme établi est le fruit de la CEI. C’est donc sûrs de leurs certitudes, que Beugré Mambé et ses compagnons l’ont établi en toute responsabilité. Il ne s’agira donc plus pour elle, de laisser cette fâcheuse impression de louvoyer avec les Ivoiriens. Il appartient au président de la CEI de dire régulièrement et sans faux-fuyant à ses compatriotes et aux amis de la Côte d’Ivoire, ses difficultés. Parce qu’elle est plus que jamais en première ligne. Et à cette importante étape, la responsabilité ne s’accommode pas avec la diplomatie. La prudence ne doit pas se confondre avec la crainte d’agir.


Opposition : rester vigilant

Si l’intransigeance de l’opposition significative a réussi à obtenir contre le gré de Laurent Gbagbo, une fourchette pour l’organisation de la présidentielle, la partie n’est pourtant pas encore gagnée pour elle. Le plus dur sera la mise en œuvre de ce nouveau chronogramme.

La CEI aura besoin de son soutien franc et sincère. Car il est à parier que les écueils ne manqueront pas. Le temps de l’euphorie passé, le Rassemblement des houphouetistes pour la paix (Rhdp) doit présenter une stratégie claire et précise de nature à faire réellement douter l’adversaire. Le Rhdp doit retrouver ses habits d’opposant et faire mentir Laurent Gbagbo qui, avec beaucoup de mépris, affirme qu’il n’a pas d’opposants en face. Cela implique qu’à chaque fois qu’elle observera la moindre velléité de remise en question du chronogramme par Gbagbo, elle devra utiliser tous les moyens légaux et républicains en sa possession pour se dresser contre. Il s’agira en outre pour Bédié, Ouattara, Mabri, Anaky et les autres, de prendre promptement à témoin, à la moindre incartade, l’ONU, le facilitateur, l’Union européenne et toute la communauté internationale devant les éventuelles tentatives de sabotage perçues.


Communauté internationale : Soutien indispensable

C’est maintenant, plus que jamais, l’étape du processus où la Côte d’Ivoire a besoin de la Communauté internationale pour parachever le travail déjà accompli. Son appui surtout financier, s’il avait déjà donné de l’oxygène aux caisses de l’Etat, doit pouvoir s’exprimer davantage. Il est vrai que l’Union européenne notamment avait été, un temps, agacée par les incessants reports et avait décidé de ne plus mettre un seul sou dans le processus. Maintenant qu’une période est indiquée, il s’agit d’accompagner la Côte d’Ivoire afin que les efforts antérieurs ne soient pas vains. La Côte d’Ivoire est la locomotive de la sous-région, sa stabilité rejaillira à coup sûr sur le reste de cette partie du continent.


Blaise Compaoré : la crédibilité en jeu

Le président burkinabé, facilitateur de la crise ivoirienne, a fort à faire pour préserver sa crédibilité dans la résolution de cette crise. Pour ce faire, Blaise Compaoré doit user de ses liens et influences (positives) sur les différents acteurs ivoiriens pour sauver sa médiation. Un exercice qui passe nécessairement par un maintien de la pression, notamment sur les acteurs engagés dans l’exécution du processus électoral. Il est temps pour Blaise Compaoré, d’exercer une pression conséquente sur Gbagbo, Soro et Mambé, pour que ceux-ci donnent, chacun selon ses responsabilités, une réelle chance à l’organisation effective des élections. Il lui faut une implication supplémentaire et active pour faire respecter cette période de fin février-début mars.

Coulibaly Brahima
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ