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Économie Publié le lundi 7 décembre 2009 | Le Temps

Redynamisation des filières fruitières en Afrique de l`Ouest - Sidiki Sanogo (Dg de la Sobfel) : “Exploitons ensemble nos immenses potentialités…”

Face à la concurrence de plus en plus rude sur le marché de la communauté européenne, les producteurs africains ont décidé d'explorer des voies internes de commercialisation des fruits tropicaux. En attendant, M. Sidiki Sanogo, Dg de la Société burkinabé des fruits et légumes (Sobfel) en donne un avant-goût.
Présentez-nous la société que vous dirigez…
La Société burkinabé de fruits et légumes ( Sobfel), que je dirige a été créée en 2005, pour porter la relance de la filière fruits et légumes au Burkina Faso. Ce qui voudrait dire que lorsqu'on parle de relance, c'est que la filière a connu des pannes liées à la désorganisation de la filière burkinabé qui entraîne des pertes d'argent pour des volumes exportés. Mais aussi et surtout à cause de la baisse des revenus des producteurs et des exportateurs. C'est tout cela qu'il fallait corriger afin de donner un nouveau souffle à la filière au Burkina Faso.
Pouvez-vous présenter les différents produits et les quantités à l'export ?
Notre structure est jeune et elle n'a que trois exercices d'exportation derrière elle. Nous avons sectionné les produits en marchés. Ceux qui sont destinés à l'exportation vers le marché européen composés de mangues pour trois mille tonnes exportées l'année dernière. Nous avons le haricot vert. Nous sommes à environ mille tonnes pour ce dernier produit. Mais les statistiques ne prennent pas en compte le volume écoulé sur le marché local et qu'on a évalué à mille tonnes. Le deuxième segment, est constitué de ceux qui sont destinés au marché sous-régional avec l'oignon pour 18 mille à 20 mille tonnes et de la pomme de terre pour un volume de 5 mille à 6 mille tonnes à destination des marchés de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Togo. En somme, les produits destinés au marché national. C'est dommage de le dire, mais ce sont des produits composés de triages des produits exportés. Citons entre autres ; la banane, la papaye.
Produisez-vous de la banane ?
Nous avons un volet de production plutôt en préfinancement en milieu paysans. Nous n'avons pas de terrains propres mais nous accompagnons les producteurs sur le terrain. C'est pourquoi, la rencontre d'Abidjan a été très importante pour nous. Car, avant de commencer la réorganisation de la filière, nous avons fait un tour dans la sous-région. Notamment, en Côte d'Ivoire et au Sénégal. Nous avions eu à l'époque, une rencontre de partenariat avec l'Ocab. Ce qui est important dans ce genre de rencontre, nous devons nous dire qu'en Afrique, nous devons nous donner la main pour exploiter les opportunités immenses de marchés dans nos différents Etats. Ces marchés sont souvent plus intéressants que ceux de l'Europe auxquels on s'adresse de manière traditionnelle. Il y a moins d'exigence, la compétitivité y est, la rentabilité est évidente et la concurrence est moins rude. Nous sommes venus donc en Côte d'Ivoire pour établir des contacts en vue d'un véritable partenariat sud-sud. En prenant des produits en Côte d'Ivoire, pour les écouler sur le marché burkinabé et vice versa.
Il y a certainement une bonne partie de votre production qu'on retrouve sur le marché informel. Sur ce segment précis, qu'entendez-vous faire ?
L'amélioration des échanges doit se faire au niveau qualité. Parce qu'il n'y a pas de raison que nous puissions satisfaire au niveau des normes, sur marché européen et qu'on ne le fasse pas pour nous. C'est dans ce sens que le secteur de la commercialisation est tenu par l'informel. Il faut qu'au niveau communautaire, on normalise tout cela. Pour que les secteurs structurés puissent commercialiser le maximum de produits pour le marché et le consommateur africain, qui a un pouvoir d'achat. Donc, donnons lui l'occasion de s'offrir des produits de qualité.
Il y a des moments de l'année où on trouve difficilement une mangue ou un ananas sur des marchés de la sous-région. Mais on trouve de la pomme en provenance d'Europe constamment. N'y a-t-il pas un petit travail à faire à ce niveau ?
Il faut simplement s'intéresser au marché sous-régional et de façon bien agressive. Si l'on trouve les produits européens dans les contrées les plus reculées du Burkina, de la Côte d'Ivoire, du Niger, bref de l'espace communautaire, c'est parce qu'il y a un vide qui n'est pas satisfait quelque part. Nous avons tendance à croire, que nos produits sont spécifiquement destinés aux marchés européens. Or, les premiers consommateurs, c'est nous d'abord. Il y a tout un système d'organisation à mettre en place, pour mieux attaquer ce marché là. Par exemple, mettre un véritable réseau de distribution dans la région, pour qu'on trouve nos produits là où le besoin se fait sentir.
Dites-nous comment se fait le convoyage de ces produits vers les marchés extérieurs de la consommation ?
Un pays comme le Burkina qui n'a pas d'ouverture sur la mer, est obligé de coopérer avec les pays côtiers. Par tradition, l'essentiel de notre production passe par la Côte d'Ivoire. Notamment, en matière de mangue, nous utilisons des conteneurs qui sont conditionnés dans la région de Bobo-Dioulasso. Puis, ces produits descendent par conteneurs frigorifiques par le train, pour être embarqués sur les bateaux à partir de la Sempa, au quai fruitier. Il convient de préciser que le volet transport routier n'est pas encore développé.
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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