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Politique Publié le mercredi 9 décembre 2009 | Le Temps

Incidents de Korhogo : La majorité présidentielle

Quelques jours après l'agression de Malick Coulibaly, Dnc de Laurent Gbagbo, par Amadou Gon Coulibaly à la mosquée de Korhogo, la majorité présidentielle a réagi hier, par la voix de Voho Sahi.

La Direction nationale de Campagne du Président de la République Laurent Gbagbo, candidat de La majorité présidentielle, élève une vive protestation contre les incidents survenus au cours de la visite de Dr Coulibaly Issa Malick à Korhogo les jeudi 26, vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 novembre 2009.

Les faits, qui impliquent des éléments des Forces armées des forces nouvelles, le ministre Amadou Gon, maire Rdr de Korhogo et des individus non identifiés, dénotent des comportements condamnables qui, si l'on n'y prend garde, peuvent constituer une réelle menace sur les opérations électorales dans cette région des Savanes que certains voudraient prendre en otage, malgré la réunification du pays et les progrès considérables du processus de paix.

De quoi s'agit-il ?

l Les faits

Durant son séjour à Korhogo, du 26 au 30 novembre 2009, Dr Coulibaly Issa Malick, Directeur de Cabinet adjoint du Président de la République, et Directeur national de campagne du Président Laurent Gbagbo a été victime de nombreux actes de nature grave perpétrés par des militants du Rassemblement des républicains (Rdr), des soldats des Forces Armées des forces nouvelles (Fafn) ainsi que par Monsieur Amadou Gon Coulibaly, ministre de l'Agriculture, maire de Korhogo, Secrétaire général adjoint du Rdr, et Directeur national de campagne de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, candidat à l'élection présidentielle. Notamment :
Des actes d'agression physique et verbale ;
Des actes de vandalisme et d'intimidation;


1. Actes d'agression physique et verbale

Le vendredi 27 novembre 2009, Dr Coulibaly a participé à la prière de l'Aid El Kebir (fête de la Tabaski), dirigée par l'Imam El Hadj Cissé Gaoussou, à la grande mosquée de Korhogo.
A la fin de la prière, et après les bénédictions dites par l'imam El Hadj Cissé Gaoussou, comme le veut la tradition, le maître de cérémonie a demandé que la parole soit donnée aux différentes personnalités administratives, politiques, religieuses et coutumières, afin qu'elles puissent délivrer les messages dont elles seraient porteuses.

Ainsi, à l'invitation du maître de cérémonie, sont intervenus successivement, Monsieur Coulibaly Bafaho, chef de canton, le ministre Amadou Gon Coulibaly, le représentant des Forces nouvelles, El Hadj Diakité qui a remis à la communauté musulmane la somme de 250.000 Fcfa et livré un message au nom de Kouakou Fofié, Commandant de la zone 10. La parole a été donnée alors au préfet de la région des savanes, préfet du département de Korhogo, Monsieur Auguste Tahan qui, après avoir livré son message a annoncé l'intervention du Dr Coulibaly Issa Malick, directeur de cabinet adjoint du Président de la République, directeur national de campagne du Président Laurent Gbagbo, candidat de La majorité Présidentielle, et porteur d'un message du chef de l'Etat à la communauté musulmane.

A cette annonce, Monsieur Amadou Gon Coulibaly, dans un accès de colère, et pointant du doigt l'envoyé du Président de la République, apostrophe le Préfet de région en ces termes: " Monsieur le Préfet, ce monsieur n'a pas droit à la parole; en tant que qui il va prendre la parole? "
Aussitôt, un groupe d'individus surexcités et menaçant s'est mis à scander des slogans hostiles et à lancer des injures à l'endroit de Dr Coulibaly Issa Malick. L'intervention des fidèles qui se sont interposés, a permis d'éviter le pire.

La deuxième agression s'est produite le lendemain, samedi 28 novembre, au cours du meeting organisé par une coalition d'associations des femmes de la commune et de la sous-préfecture de Korhogo sous l'impulsion du groupe de femmes surnommées "les Amazones" dirigées par Madame Soro née Kenedjo.

Sans motif apparent, et à l'étonnement général du nombreux public présent au stade, un soldat des Forces armées des forces nouvelles s'est saisi d'un lot de fanions, confectionnés pour la circonstance aux couleurs nationales et à l'effigie du Président de la République, pour les déchirer avec colère. Un des membres du comité d'organisation, Ngolo Coulibaly, qui a suivi le geste, a eu le malheur de faire remarquer au soldat qu'il n'avait pas à agir de la sorte. Cette remarque a suffi pour mettre ce dernier hors de lui. Il s'est mis à le battre, aidé de ses autres camarades soldats.

Les échauffourées de la veille étant dans les esprits d'une population déjà traumatisée par la guerre, ces actes de violence des soldats ont provoqué la panique au stade et ce fut la débandade.


2. Actes de vandalisme et d'intimidation

Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2009, des individus non identifié, arborant des tees-hirts portant l'inscription Rdr, ont démonté les bâches installées à l'initiative de Dr Coulibaly Issa Malick, pour les festivités de la tabaski prévues le lendemain à la place Gbondala. Les personnes dépêchées sur les lieux pour réinstaller les bâches ont été agressées physiquement et n'ont pas pu effectuer leur travail. Dans un souci d'apaisement, Dr Coulibaly Issa Malick a fait installer les bâches à son domicile. La fête a bel et bien eu lieu et elle a connu un engouement populaire.
La manifestation de soutien au Directeur national de campagne du Président Laurent Gbagbo prévue pour le dimanche 29 novembre au Centre culturel de Korhogo, par l'association " Tergal ", a failli ne pas avoir lieu. En effet, les membres du bureau exécutif de cette association ont subi de fortes pressions notamment de la part de personnalités qu'ils ont nommément citées: le ministre Amadou Gon, le ministre Amadou Koné, Monsieur Lanciné Koné dit Cordo, maire adjoint de Korhogo et Délégué Départemental du Rdr.

Peu avant le début de la manifestation, le compteur d'électricité de la Cie du Centre culturel qui devait abriter la cérémonie a été détruit par des inconnus. Il a fallu que les organisateurs fassent de nouvelles installations pour la tenue de la cérémonie.

Ainsi, par tous les moyens, les cadres et militants du Rdr ont tenté de saboter les activités du Dr Coulibaly Issa Malick alors même que ce dernier a pris le soin d'informer toutes les autorités de l'Etat présentes à Korhogo, les élus et tous les responsables locaux des Forces nouvelles et des Forces armées des forces nouvelles.

Leurs différentes manœuvres ont échoué mais leur échec ne peut constituer une excuse à ce que la Direction nationale de campagne du Président Laurent Gbagbo considère comme un dangereux précédent, qu'il fut dénoncer au moment où, grâce à l'application de l'Accord politique de Ouagadougou initié par le Président Laurent Gbagbo, et à l'approche de l'élection présidentielle, les candidats et leurs soutiens respectifs parcourent le pays et doivent pouvoir se rendre partout sans aucune entrave de quelle que nature que ce soit.


II- Notre analyse des faits

Un certain nombre d'observations peuvent être faites relativement aux actes posés par le ministre Amadou Gon Coulibaly et ses militants du Rdr, ainsi que par certains éléments des Forces nouvelles de la zone de Korhogo.

La première observation concerne Monsieur Amadou Gon Coulibaly, en ses qualités de Secrétaire général adjoint du Rdr, ministre de l'actuel gouvernement et maire de Korhogo. Il a violé le code de bonne conduite institué par l'Accord politique de Ouagadougou (Apo) en son article 6.6.3 qui stipule: " les parties s'engagent à entretenir entre elles un esprit de dialogue permanent basé sur la confiance mutuelle, à s'abstenir de toute attitude belligérante et outrageante et à appeler leurs militants respectifs à adopter des comportements empreints de respect et de retenue".

Nous notons tout simplement que le Secrétaire général délégué du Rdr s'oppose à la liberté d'expression, qui est un élément fondamental du jeu démocratique. Les actes d'agression, d'intimidation et de vandalisme qui impliquent le ministre Amadou Gon Coulibaly, ses partisans du Rdr, et certains éléments des Forces nouvelles sont l'illustration de leur volonté de continuer à faire régner un climat d'insécurité et de peur dans les zones Centre Nord et ouest (Cno).
Comment, dans ces conditions, peut-on concevoir des élections de sortie de crise qui soient justes, transparentes et équitables, si les candidats et les soutiens de tous les candidats ne peuvent pas librement faire campagne dans les zones Cno ?


III- Notre position

Au regard de ce qui précède, la Direction nationale de campagne du président Laurent Gbagbo :

- Elève la plus vive protestation contre les manquements indescriptibles au respect du code de bonne conduite observés à Korhogo durant le week-end de la Tabaski ;

- S'indigne de ce que l'auteur de l'incident de la mosquée soit Monsieur Amadou Gon Coulibaly, maire Rdr de la commune de Korhogo, ministre de la République et de surcroît Directeur national de campagne du candidat du Rdr

Alassane Ouattara ;

- Invite la Communauté nationale et internationale à user de tous les instruments légaux pour demander au Rdr de faciliter la recherche d'un climat apaisé en cette période pré-électorale ;
- Salue le sens élevé des responsabilités du Dr Coulibaly Issa Malick qui, par son calme, et dans le respect que tout croyant doit aux lieux de culte, n'a pas cédé à la provocation. Il a, malgré l'incident, livré le message du Président de la République à la communauté musulmane présente à la mosquée.

- Remercie les populations de Korhogo qui ont compris que la Côte d'Ivoire est une et indivisible et que l'accès à aucune partie de ce pays ne peut être interdit à aucun citoyen au nom de ses idées et de ses choix politiques;

- Demande la plus grande vigilance des institutions chargées du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire: la Présidence de la République, la Primature, le Facilitateur, l'Onuci, la Commission électorale indépendante, le Conseil constitutionnel, les états-majors des différents candidats à la Présidence de la République, les Organisations de la société civile, aux fins de dénoncer ces comportements dont les conséquences peuvent mettre en péril le processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire;

- Prend à témoin la communauté nationale et internationale dont le facilitateur de la crise ivoirienne pour qu'il soit mis fin à cette sournoise chasse aux sorcières menée contre les partisans du président Laurent Gbagbo, candidat de La majorité présidentielle dans les zones Cno ;

- Enfin, la Direction nationale de campagne du Président Laurent Gbagbo estime qu'il est impératif aujourd'hui, que tous les groupements ou partis politiques ainsi que les différents candidats soient placés sur le même pied pour des élections de sortie de crise justes, transparentes et équitables.

Elle demande l'application complète de l'Accord politique de Ouagadougou, s'agissant en particulier du désarmement et de la sécurisation du processus électoral, par le déploiement dans les meilleurs délais du dispositif du Centre de commandement intégré (Cci), dans toutes les zones Cno, et par la sensibilisation de tous les partis politiques au respect du code de bonne conduite.
Les ivoiriens ont déjà trop souffert de la guerre. Nous devons sortir de la crise dans un climat apaisé.

Fait à Abidjan,
le mardi 8 décembre 2009

Pour le Directeur national
de campagne du Président Laurent Gbagbo
Le Directeur de cabinet du Directeur national de campagne

Alphonse Voho Sahi
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