x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 10 décembre 2009 | L’expression

Enseignement supérieur - Voilà les hommes qui veulent diriger nos universités

Ils sont sept candidats en lice. 4 pour l’université de Cocody, 2 pour Bouaké et un pour l’université d’Abobo-Adjamé. Tous briguent le poste de président de leurs universités respectives dont les élections sont prévues pour le 17 décembre. Qui sont-ils ? Que veulent-ils apporter de nouveau ? Découvrez-les.

A l’université de Cocody ils sont quatre candidats dans le starting-block pour la course à la présidence des trois universités. Il s’agit des professeurs Aloko N’Guessan Jérôme, directeur de l’Institut de géographie tropicale( Igt), de Melèdje Djedjro, doyen de l’Ufr Sciences juridiques administratives et politiques (Sjap), de Diomandé Isidore, doyen de la faculté de médecine, et de Mme Bakayoko Ly Ramata vice-présidente de l’université de Cocody. A Bouaké, ce sont les professeurs Poamé Lazare et Crézoit Emmanuel qui visent la tête de l’université pendant qu’au niveau de l’université d’Abobo Adjamé, le Pr Gourène Germain navigue seul. Sur ces sept candidats, quatre ont bien voulu se présenter à nous tout en justifiant leur candidature. Il s’agit des Professeurs Melèdje Djedjro, Aloko N’Guessan Jérôme, Crézoit Emmanuel et Gourène Germain. Découvrons-les.

Université de Cocody

1- Le Pr Mélèdje Djedjro

Il est enseignant à l’université de Cocody depuis une vingtaine d’années. Et depuis 6 ans, le Pr Mélèdje Djedjro est doyen de l’Unité de formation et de recherche (Ufr) en Sciences juridiques administratives et politiques (Sjap). Selon lui, cette université est mal gérée et est en train de sombrer comme le Titanic. Le candidat Djedjro pense pouvoir apporter sa modeste contribution à la redynamisation de l’Université de Cocody. «Le premier problème à toucher est celui que nous vivons actuellement. C’est-à-dire la g rève des enseignants. On nous dira que la présidence n’a pas les moyens de regler tous ces problèmes. Mais toujours est-il que c’est un problème. Il y a également le fait que notre université est souvent confrontée à des actes de violence. Il y a à peine une semaine, les étudiants ont manifesté parce que leurs noms ne figuraient pas sur les listes. Ce n’est pas une pratique qu’on rencontre dans toutes les universités », a fait remarquer le candidat. Au-delà, le Pr Djedjro compte s’attaquer au désordre qui règne à l’université de Cocody. «Notre université est devenu un grand marché comme celui d’Adjamé ; les années académiques se chevauchent, nous avons une université à plusieurs vitesses, certains sont encore en train de terminer l’année universitaire 2006-2007 pendant que d’autres abordent l’année 2009-2010. Je pense qu’il y a de nombreuses raisons de chercher à résorber ces problèmes. Et pour y parvenir, l’enseignant compte sur sa disponibilité et ses deux colistiers que sont les professeurs Jean Marie Kouakou, ancien chef du département des Lettres Modernes et Domoua Kouao, maître de conférences en Médecine. «C’est très important pour un responsable d’administration d’être disponible. La disponibilité permet de connaître les vrais problèmes de l’université. Et mon statut de doyen a montré que ma disponibilité pendant ces 6 années a apporté un peu plus d’efficacité à mon Ufr. Je ne dis pas que je ne voyagerai pas du tout, mais je ferai tout pour être beaucoup plus présent», a soutenu l’enseignant. Quant à mes colistiers, ce sont des professeurs d’expérience. C’est ensemble et avec les autres membres de l’équipe que nous avons monté le programme dont l’idée principale est la redynamisation de l’Université de Cocody. «Nous avons besoin d’une université où le président a une équipe qui gouverne de la meilleure façon possible. Nous avons besoin d’une université où l’on accorde une grande importance à la recherche pédagogique », soutient le candidat. Par ailleurs, ce dernier s’est prononcé sur le tract de l’étudiante qui circulait il y a plus d’un mois et selon lequel elle a été violée par le Pr Melèdje Djedjro. Sur ce point, le docte a balayé du revers de la main les accusations portées contre lui. «C’est une affaire montée de toute pièce. Cela montre bien combien de fois notre milieu est terni par la politique. Les gens se sont rendus compte que j’étais un candidat sérieux, il fallait donc me divertir de l’essentiel. Malheureusement, je ne me suis pas laissé avoir. Certains de mes collègues sans m’informer, ont mené des enquêtes, et je puis vous dire que cette fille là n’existe pas», soutient-il fermement.



2- Le Pr Aloko Jerôme N’Guessan

Il dit avoir le sentiment que le devoir l’appelle. Après avoir été Doyen de l’Ufr Science de l’homme et de la société(Shs), le Pr Aloko Jérôme N’guessan a accepté de mettre ses capacités managériales au service de l’Institut de géographie tropical (Igt) qu’il est en train de moderniser. Grâce à lui, cet institut a pu rattraper son retard est s’apprête à entamer l’année universitaire 2009-2010. « J’ai accumulé une somme d’expériences qui légitiment ma candidature à ce poste au moment où notre Université continue de traverser une crise structurelle importante marquée par les effectifs pléthoriques, la dégradation de l’environnement, le sous-équipement chronique, les années universitaires tronquées, le déficit de crédibilité de notre Institution universitaire vis-à-vis de la société, la tentation récurrente de l’Université à être la caisse de résonnance de la vie politique ivoirienne alors que ce n’est pas sa vocation première… Je suis candidat pour faire partager la vision d’une Université préoccupée par ses missions essentielles, avec ces questions centrales que sont : Comment aller à la rénovation pédagogique, essentielle et à la crédibilisation de nos diplômes ? Comment recréer et retisser les liens nécessaires avec notre société au service de laquelle nous devons être ? Comment réactiver notre coopération internationale ? Comment créer les conditions pour que notre Université retrouve sa place et ses fonctions dans notre société actuelle et apporte sa contribution à la construction des savoirs au bénéfice de la « société mondiale » ? Pour le candidat Aloko, il est question de mettre au service de toute l’université de Cocody ce qu’il a réussi à l’Igt.

«Nous avons réussi une programmation de cours en ligne, une organisation des examens en ligne, une proclamation des résultats en ligne. Aujourd’hui, nous sommes prêts à entamer l’année universitaire 2009-2010. Nous voulons faire profiter l’université de cette avance», a ajouté le Professeur. Pour lui, la bonne gestion du temps, la capacité d’organisation, les ressources humaines sont des moyens. Ainsi, avec ses colistiers que sont les Pr Hélène Yapo Etté, chef du service de médecine légale et Pr Kouakou, il a établi un programme qui accorde une grande place au recrutement des enseignants. «La meilleure façon d’éteindre la question des heures complémentaires, c’est de recruter des enseignants en nombre suffisant pour que chacun ait son quota horaire. En attendant, l’Etat devra faire l’effort de payer ce que cet effort supplémentaire demandé aux enseignants lui coûte financièrement», a t-il soutenu.


Université de Bouaké

3-Le Pr Crézoit Emmanuel

A Bouaké, ils sont deux candidats. Mais seul le candidat Crézoit a accepté de nous parler. Pour ses collègues, il devait être le seul candidat. «On a l’habitude de voir les vice-présidents prendre le relais après le départ des présidents. Mais chez nous ici, cette année, il y a un complot ourdi contre cet homme qui a passé 8 ans à apprendre auprès du président Kobénan Aka Landry. Mais nous pensons qu’il est l’homme qu’il faut à l’Université de Bouaké et nous le soutenons», a expliqué une enseignante de cette structure sous le sceau de l’anonymat. Sans vouloir entrer dans cette polémique, le Pr Crézoit explique que c’est le jeu démocratique. «Mais j’ai une ambition pour l’université de Bouaké, j’ai un programme pour l’université, pour la région qu’elle dessert, pour les étudiants, pour les enseignants. (…) J’ai présidé le comité de délocalisation de l’université de Bouaké sur Abidjan et on n’a pas perdu d’année, j’ai mené des actions à mon niveau pour l’équipement avec l’équipe dirigeante… Ensuite, je préside le comité de relocalisation… Ce sont autant de choses qui m’amènent à être candidat. «Je veux faire de l’université de Bouaké une université moderne. Au niveau des formations de base, je ferai des filières courtes et employables. De sortes qu’ils puissent servir d’abord la région dans laquelle ils travaillent, et ensuite le pays», a expliqué le Professeur qui compte y arriver avec le concours du Pr Diomandé Kanvaly qui est, selon lui, un homme d’expérience.



Université d’Abobo-Adjamé



4-Le Pr Gourène Germain



Il est enseignant à l’université nationale depuis le 20 octobre 1990 et est à l’université d’Abobo-Adjamé depuis 1996. Mais depuis quasiment 8 ans, le Pr Gourène Germain est vice–président de l’université d’Abobo-Adjamé.

«J’ai estimé qu’après 8 ans aux côtés des aînés, j’ai maintenant l’aptitude nécessaire pour être président et imposer une nouvelle vision. Je suppose qu’il y a eu de bonnes choses faites, mais également de mauvaises choses », estime-t-il. Il faut donc, selon lui, s’appuyer sur les bonnes choses, pour pouvoir parfaire les mauvaises. «C’est ainsi qu’on pourra imprimer une nouvelle vision qui ne sera pas personnelle, mais qui sera la vision de toutes les composantes estudiantines », explique-t-il. Les priorités du candidat Gourène sont de permettre une osmose entre l’université et la communauté. «Comment faut-il faire avec ce qu’on a pour créer quelque chose d’efficient ? L’expérience compte pour beaucoup pour améliorer ce qui est mauvais car c’est une élection d’avertis et de techniciens. Depuis l’avènement de la présidence, j’ai toujours été candidat à la vice-présidence. Ce doit être le travail abattu qui a fait de moi le seul candidat car on ne se présente pas pour se présenter, les autres ont dû apprécier leurs forces. Si je me présente seulement maintenant à la présidence, c’est que je n’étais pas prêt auparavant pour des raisons personnelles », a-t-il soutenu. Pour y parvenir, le Pr Gourène a à ses cotés Bekro Yves Alain, Professeur en chimie et par ailleurs doyen de l’Ufr Sciences fondamentales appliquées. Cette équipe compte mettre sur pied le « grand médiateur ». «C’est une personne qui va s’occuper de tout ce qui est social et des plaintes par rapport à l’université. Cela parce que la mise en place du système Lmd nécessite une spécialisation qui n’est pas évidente avec les grèves. Ce sera une sorte de doyen des doyens qui n’a rien à voir avec l’âge », soutien le candidat Gourène.

Chacun de ses candidats pense qu’il est l’homme qu’il faut. Et pourtant, il s’agit d’un fauteuil par université. Que les meilleurs gagnent.

Touré Yelly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ