Les aviculteurs de Côte d'Ivoire tiennent depuis hier, à Abidjan, les états-généraux du secteur. Et ce, en vue de faire le bilan de plusieurs décennies de travail, mais surtout de jeter les bases d'un avenir de ce pan de l'économie nationale. Le Président de l'Interprofession avicole de Côte d'Ivoire (Ipravi), M. Jean-Marie Ackah Philippe s'est réjoui à l'ouverture de ces assises présidées par le Président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo de l'appui incommensurable du chef de l'Etat aux acteurs. Car, selon lui, grâce aux actions de celui-ci, les acteurs de la filière ont pu surmonter non seulement la concurrence sauvage que leur livraient des importateurs des sous produits de volailles congelés refusés par les consommateurs européens. " En 2005, le chef de l'Etat a dans la loi des finances a revu de 300 Fcfa à 1000 Fcfa le kilogramme le niveau du prélèvement compensatoire sur les sous produits qui inondaient le marché ivoirien. Ces mesures n'ont pas occasionné ni de pénurie sur le marché, encore moins des flambées de prix de poulets et d'œufs, comme ce fut le cas en 2008, dans certains pays ", a indiqué le Président de l'Ipravi. Qui, a fait remarquer que, ces mesures ont au contraire donné un nouveau souffle au secteur avec la réalisation d'un investissement de 5 milliards de Fcfa, dans le sous secteur agro industrie, entre 2005 et 2009. Mieux, cela a porté à 9200 tonnes de viande de volailles en 2005 à 20000 tonnes en 2009. Il en est de même de la production d'œufs qui a atteint 800 millions contre 435 millions en 2005. Ces résultats à en croire M. Ackah Jean-Marie Philippe, se sont aussi traduits par une performance économique qui se résume par un chiffre d'affaires de 50 milliards de Fcfa et la création de 40000 emplois directs et indirects. Autre élément de satisfaction des acteurs de la filière, c'est sans nul doute l'impact que ce secteur a sur le monde rural. A ce niveau, le Président de l'Ipravi révèle que cela a généré 15 milliards de Fcfa aux cultivateurs du maïs et du tourteau de coton qui ont réalisé respectivement 24000 hectares de maïs et 32750 hectares de coton. Pour ce qui est de l'avenir de ce secteur, le Président de l'Ipravi s'est voulu clair et a même planté le décor de cette rencontre. Il a souhaité l'amélioration du cadre législatif et réglementaire, le renforcement de la biosécurité, un appui au financement de la filière et le renforcement des capacités pour hisser le plus longtemps possible le drapeau de la Côte d'Ivoire dans ce domaine. Pour le faire, le secteur selon M. Ackah a besoin de 150 milliards de Fcfa pour les dix prochaines années pour la création de 10000 nouveaux emplois. Pour sa part, le ministre de la production animale et des ressources halieutiques, acteur majeur de cette révolution avicole a salué la vision de chef de l'Etat, Laurent Gbagbo qui a permis au secteur d'atteindre ces différentes performances. Il a aussi fait remarquer qu'après la crise de la grippe aviaire, le secteur a pris son envol grâce aux actions du chef de l'Etat et des acteurs eux-mêmes qui ont consenti d'énormes sacrifices. Cependant, il a indiqué que pour une vision plus claire et dense d'ici 2020, les acteurs se doivent au cours de ces quatre jours consacrés à la filière d'évaluer l'impact de la loi des finances de 2005 et de définir une stratégie. Au nom du chef de l'Etat, le Président du conseil économique et social s'est dit heureux du travail abattu sans grand bruit par les aviculteurs de Côte d'Ivoire. Il leur a demandé à l'occasion, de continuer à jouer leur rôle. Car, l'Etat continuera à faire sa part, au moment où le pays amorce un autre virage teinté de relance économique et de paix. A rappeler que pour service rendu à la nation, six aviculteurs ont été fait Commandeurs, Officiers, Chevaliers dans l'ordre du mérite.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
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