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Politique Publié le vendredi 11 décembre 2009 | Le Repère

Le Fpi et la présidentielle : La campagne de Gbagbo divise la base

Avec la sixième réunion du Cpc qui a fixé la période de la tenue de la présidentielle ivoirienne, chaque camp affûte ses armes. Même si elle n'est pas lancée officiellement, la campagne présidentielle a déjà envahi toutes les contrées ivoiriennes depuis belle lurette. Les directeurs de campagne sont nommés dans chaque localité. Mais au Fpi, les nominations faites par le directeur national de la Campagne de Gbagbo, sont en passe de réveiller les vieux démons de la lutte pour la succession à Laurent Gbagbo.
La dynamique du pouvoir n'a pas réussi à souder le Fpi. Chacun des barons ayant des ambitions, ils attendent tous dans l'antichambre que l'icône nommée Laurent Gbagbo passe la main pour se positionner. Comme le disent bien leurs textes internes et la Constitution Ivoirienne, Gbagbo ne devrait pas briguer un autre mandat après 2010. C'est dans cette perspective que des clans s'étaient constitués depuis 2001, bien avant l'éclatement de la guerre, pour se positionner auprès des militants. Il y a le clan Affi Nguessan, qui avaient en son temps choisi des candidats aux législatives et aux conseils généraux en vue de se donner une assise à la base, et le clan Koulibaly, qui s'appuyait plutôt sur les cadres capable d'entretenir la base et en même temps le sommet. D'aucuns parlaient même d'un troisième clan qui se reconnaitrait en Madame Simone Gbagbo, mais en fait, Madame Gbagbo n'a pas de clan. Tout au moins, ses opinions sont proches de celles de Koulbaly, sauf qu'elle serait elle aussi dans le starting-block pour la succession à Laurent Gabgbo. La guéguerre des clans s'est poursuivie, même pendant la guerre et dans la période post-guerre. Elle s'était quelque peu estompée du fait de la nécessité d'union autour de Gbagbo pour la présidentielle. Et comme pour ne pas l'exacerber à nouveau, Laurent Gbagbo n'a pas voulu confier la direction de sa campagne à un des ténors des différents clans. Il a choisi un novice. Mais ce choix ne facilite pas les choses, en ce sens qu'il frustre ceux qui se considèrent comme le noyau radical, sinon, les pionniers. Pis, les dernières nominations faites par Issa Malick Coulibaly qui ont dégommé bien d'hommes d'Affi Ngussan sur le terrain, ont remis le feu aux poudres.
Avant que Gbagbo ne porte son choix sur Issa Malick Coulibaly pour conduire sa campagne présidentielle, Affi Nguessan Pascal, en tant que président du Front Populaire ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo, avait déjà choisi et placé des hommes. D'abord des fédéraux, qui étaient pour la plupart en place bien avant l'élection de Gbagbo en octobre 2000 (dans des conditions calamiteuses). Ensuite, il a nommé et placé des directeurs départementaux de campagne (Ddc) et des directeurs locaux de campagne (Dlc) dans presque toutes les localités. Ces hommes et femmes avaient en commun d'être des militants du Fpi, mais aussi et surtout d'être proches, pro ou convoités du clan Affi. De fait, sur le terrain, bien d'entre eux ont essuyé la contestation d'une certaine base. La presse avait fait cas des situations de confrontation entre les fédéraux, les Ddc et des secrétaires de section. Par exemple, à Soubré, à Agboville, à Bouafflé, à Bondoukou, à Sinématiali, à Lakota, à Gutry, à Issia …la dissension a pris des proportions de guerre interne. Il y a eu des séances et des cérémonies de réconciliation un peu partout. Mais, les problèmes n'ont été que déplacés et le feu a continué à couver sous la cendre. Raison du parti oblige.
Arriva donc la nouvelle donne. Gbagbo ne voulant plus être le candidat du seul Fpi a voulu étendre son investiture à plusieurs autres micro partis et mouvements animés par les cadres qu'il a réussi à rallier à sa cause. Dès cet instant, la candidature de Gbagbo n'est plus une affaire du Fpi, tout seul. Du coup, le radicalisme Fpi qui avait présidé à la désignation des Ddc et Dlc devient caduc. Quand à cela viennent s'ajouter les nominations faites par le Dnc, qui sont dans la logique de la nouvelle vision de son patron Laurent Gbagbo (sortir du carcan du Fpi qui ne garantit pas la victoire), c'est la frustration au niveau de tous ceux qui se voyaient en barons locaux, mais aussi et surtout au niveau de tous ceux qui se voient ainsi mis à l'écart de "leur propre chose" qui est la marche du Fpi. Mieux, Issa a expliqué ses choix par le fait qu'il ne faut pas confier les directions de campagne à des gens qui n'ont pas les moyens ou à des gens qui ont peur de dépenser. Les militants Fpi pauvres ou pingres sont de fait exclus. "Pourtant, c'est avec notre pauvreté que nous avons fait Gbagbo de qui Malick profite aujourd'hui", ont rétorqué des ex-Ddc débarqués. A peine une semaine après les nominations de Malick, les querelles ont repris de plus belle. A Toulépleu, un groupe de cadres, qui conteste la nomination de Yro Philippe Benoît en suppléance à Voho Sahi, serait en train de créer une structure parallèle de campagne. A Sinématiali, dans le fief d'Issa Malick, les querelles entre le Ddc et le fédéral sont à un stade de non retour. A Korhogo, Malick a du mal à rallier ses propres parents. A Duékoué, c'est le député Déhé Gnahou qui a fait récemment une sortie pour dénoncer certaine pratiques ou attitude du Ddc. A Bangolo, ce sont plutôt des militants de la base qui se plaignent de ce que le Ddc ne les associe pas aux activités. Ces quelques cas sont la face visible de l'iceberg de la frustration et de la révolte qui grondent dans les différents départements et cercles de campagne de Gbagbo. De fait, les clivages se font de plus belle puisque chacun pense déjà à sa survie politique après Gbagbo.
Eddy PEHE

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