x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 11 décembre 2009 | Le Repère

Salé Poli (député Pdci de Méagui) aux chefs du Bas Sassandra (San Pedro) : “Restons vigilants pour éviter à la Côte d`Ivoire, une désolation prolongée”

L'honorable Salé Poli, député de Méagui, était l'invité de la Coalition pour la paix et le développement du Grand Ouest (Cpd-go) le 10 Octobre dernier à San Pédro. L'élu de Méagui a été invité pour prononcer une conférence sur le thème : " Agir ensemble pour des élections sans violence ". Parrainée par le ministre Amichia François, maire de Treichville, la cérémonie a enregistré la présence du secrétaire général de préfecture, représentant le préfet Sam Oboua Jacques. Le délégué Pdci de San Pédro Georges Dénise, le député maire de Grand Béréby, Gosso Yabayou et bien d'autres personnalités étaient aux côtés du conférencier qui a fait son entrée dans la salle Rotary de San Pédro, pleine à craquer. Sur des banderoles, on pouvait lire : " Avançons sur la route de la paix ", " Elections sans violences, oui, nous le pouvons par le respect de nos lois et l'acceptation de l'autre malgré nos différences ". Dehors, plusieurs dizaines de personnes n'ont pu accéder à la salle. En effet, plus de 700 chefs venus également de Sassandra, de Grand Béréby, de Tabou, bref de tout la région du Bas Sassandra ont tenu à assister à la conférence du député de Méagui. Nonobstant l'appel au boycott lancé par le Fpi qui, le jour même de la conférence, a initié une réunion au Centre culturel de San pédro à laquelle étaient invités tous les chefs. La lettre d'invitation est signée de Niapoh Dagra Désiré, de la direction départementale de campagne du Fpi. Epris de paix, tous les chefs réunis autour du chef central de San pédro se sont inscrits dans la voie des élections sans violences en faisant massivement le déplacement de la salle Rotary. Péteko Joel, président de la Cpd-go, a présenté sa structure créée le 13 Janvier 2008. Celle-ci est, selon lui, apolitique et couvre toutes les régions de la Côte d'Ivoire. Le conférencier, Salé Poli, dans ses propos introductifs, a rappelé la souffrance qui est celle de la population depuis 2002. " Ces élections sont une clé comme celle pour ouvrir une porte. Si la clé se casse, nous restons dans l'incertitude. Elle ne doit pas se casser. Elle doit ouvrir la porte de la paix. Elle ne doit pas se casser dans notre main " a-t-il dit à " ses parents ". Salé Poli a insisté sur la nécessité d'éviter les violences verbales et physiques. " Les violences verbales sont des injures à l'endroit de nos proches. Cela atteint la dignité. La parole, il ne faut pas la prendre à la légère surtout à un moment crucial comme la campagne. Il faut faire une campagne civilisée. Par ailleurs, il ne faut pas empêcher quelqu'un d'assumer son droit au vote, par la force brutale. Dans le Bas Sassandra, il y a des petits coins où cela se fait " a indiqué le conférencier. Qui a relevé quelques facteurs exogènes liés à l'administration à savoir le retard dans la distribution des papiers. A ce sujet, il a déclaré qu' " il faut éviter tout ce qui peut concourir à révolter les gens ". Pour lui donc, " Il faut qu'on travaille dans le respect des lois pour ne pas que la clé se casse dans nos mains " Salé Poli a ainsi appelé les chefs à prévenir les drames en donnant des conseils à ceux qui pourraient empêcher le bon déroulement du vote. " L'homme est trop complexe. Il faut le travailler à la paix, à la gentillesse et lui dire qu'il est libre mais que sa liberté s'arrête là où l'autre a le droit de choisir celui qu'il veut ". Développant le thème proprement dit, Salé Poli a défini la tradition comme : " la transmission continue d'un contenu culturel à travers l'histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial ". En ce qui concerne le chef traditionnel, il a dit qu' " il importe d'interroger ses rapports avec le monde invisible (Dieu et les ancêtres), l'administration et les hommes, la population placée sous son autorité ". Il a surtout insisté pour expliquer que " le chef se distingue du commun des mortels par sa relation avec le divin, avec Dieu et son rôle de garant ou/ et gardien des traditions ancestrales. Ceci, depuis des temps immémoriaux ". Comme ce fut le cas en Egypte de l'antiquité où le Pharaon incarne Horus, le fils d'Osiris (déesse de la mort) et fils des œuvres d'Amon, le dieu du soleil. Et demeure le garant de la mort, des œuvres de développement et de conquête, de la pluie, du beau temps, de la crue du nil et donc de la vie. En clair, a-t-il noté, " le pharaon est craint et respecté de tous, en sa présence, les sujets se prosternent ". Après avoir fait le parallèle avec la chefferie traditionnelle " de chez nous ", le conférencier a défini le rôle prépondérant des chefs. Au-delà des relations entretenues avec les divinités et les ancêtres, le chef reste un important collaborateur de l'administration. Il règne donc dans plusieurs sphères, il a les pieds dans la tradition dont il est le référent et le garant mais aussi, il gère les affaires du monde moderne ". En sus, a révélé le conférencier, " par sa position de collaborateur attitré de l'administration qu'elle soit coloniale ou actuelle dont il prolonge les actions sur le peuple placé sous son autorité, le chef est appelé à jouer le rôle d'une véritable juridiction de premier degré. Ce qui est une tâche, une attribution d'une grande importance car administrer c'est aussi et surtout régler des contentieux de toutes sortes et organiser la cité ". De là, l'honorable conférencier a expliqué la responsabilisation et responsabilité du chef. Notamment " à l'orée de ces élections particulières du fait qu'elles marqueront à jamais la fin de la crise armée avec sûrement et relativement toutes ses conséquences néfastes depuis 2002 ". Aussi Salé Poli a-t-il lancé cet appel aux chefs. " Balisons ensemble notre chemin de la paix dans notre village, notre tribu, notre canton, notre sous préfecture, notre département, notre région, le Bas Sassandra. Restons vigilants pour éviter à notre région et par delà à la Côte d'Ivoire, ce pays naguère envié et respecté, une désolation prolongée, la souffrance d'une population aujourd'hui meurtrie, craintive du lendemain incertain, d'une population pauvre, incapable de se soigner parce qu'elle a basculé dans la violence depuis 1999 ". Le député de Méagui a poursuivi pour rappeler à tous que " la démocratie c'est la liberté de choisir son parti, ses dirigeants. Sachons que là où il y a la démocratie sans la violence, il y a la paix et ceci apporte le développement de la région, l'épanouissement du citoyen ". Et de confier aux chefs : " Grâce à vous, nous éviterons la violence par tous les moyens dans nos contrées. J'ai confiance en vous ". Enfin, il a lancé cet appel à l'endroit de toutes les têtes couronnées : " Ne cessez de ménager tous vos efforts de sages que vous êtes, d'hommes puissants et respectés que vous êtes, de conseillers de vos villages, de vos tribus, de vos cantons, de toutes les femmes, tous les hommes, tous les enfants, les vertus, lumière de vie dont vous êtes les ardents dépositaires. Nous avons, pour ne pas dire la Côte d'Ivoire à plus que jamais besoin de vous pour nous éviter d'autres dérapages dramatiques. C'est le moment de s'engager dans cette voie et chaque fois, cela sera nécessaire de façon militante. Protégez avec le courage que l'on vous connaît, les droits de l'homme dont vous êtes les garants dans vos territoires respectifs. Ne vous y méprenez pas ". Un trophée a été remis au maire Gosso par le Cpd-go, pour ses nombreuses actions en faveur de la paix. Des échanges fructueux avec le public ont mis fin à cette conférence d'un grand intérêt que chacun et même les représentants de l'Onuci ont appréciée à sa juste valeur.

Diarrassouba Sory

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Articles du dossier

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ