La passion des premières années passée, de plus en plus, les langues se délient, les confidences se font. Des vérités sortent, et se disent. Et les ivoiriens sont en train de découvrir ou redécouvrir qui est Ouattara Alassane en réalité. Celui qu`on a vite fait de présenter à Houphouët-Boigny comme l`homme de la situation, en 1990. Celui qui pouvait redresser la situation économique du pays assez délétère en ce moment. Et l`homme comme pour impressionner le “vieux”, à peine parachuté à la primature ivoirienne qu`il promet monts et merveilles en 100 jours. Qui ne se souvient plus de sa fameuse boutade sur les antennes de la télévision ivoirienne, " Donnez-moi 100 jours et vous verrez ! ". Comme il fallait s`y attendre, le miracle promis par Ouattara n`aura pas lieu. Pis, profitant des problèmes de santé du Vieux, il s`est évertué à liquider les sociétés d`Etat, de sa main droite et de les racheter avec sa main gauche. Mais bien avant, Houphouët-Boigny, en homme politique averti, s`était aperçu de la supercherie de l`homme aux solutions (slogan qui n`est d`ailleurs pas nouveau puisque c`était son maître-mot à l`époque où il était Premier ministre). Et le sage s`apprêtait même à lui trouver un successeur à la Primature. Qui n`était autre que l`actuel chef de l`Etat ivoirien, Laurent Gbagbo en ce moment, leader de l`opposition. A qui le “bélier” de Yamoussoukro vouait une admiration particulière, selon les dires de celui qui a été son chauffeur pendant 4 décennies. Car, selon les confidences du père de la Nation à son chauffeur, Gbagbo était l`un des rares hommes politiques qui lui disait la vérité. Et mieux, sous les conseils avisés mais voilés en critiques de son historique opposant, Félix Houphouët- Boigny avait judicieusement procédé à des remaniements ministériels. Des critiques constructives, comme le reconnaissait en aparté le “Vieux”, qui avait fini par convaincre le père fondateur sur les qualités politiques de Gbagbo. C`est à juste titre qu`il se préparait à lui confier les rennes de la primature ivoirienne. Quand la maladie qui le rongeait a finalement eu raison de lui. Comme l`atteste les aveux de l`inamovible chauffeur du premier président de la république, Kalilou Thiero. " Tout était presque au point pour que Houphouët désigne Gbagbo comme Chef du gouvernement ", a-t-il confessé. Le père de la Nation qui avait eu le temps d`étudier l`actuel chef de l`Etat, avait compris combien il était salutaire pour la Côte d`Ivoire qu`il lui confie la conduite du gouvernement. Surtout qu`il s`est rendu compte qu`on l`avait trompé et abusé, en ce qui concerne Ouattara et ses capacités à redresser l`économie ivoirienne mal portant en ce moment. Et ce qui avait fini par convaincre Houphouët-Boigny sur la médiocrité de son 1er ministre, était incontestablement les solutions approximatives qu`il proposait. Notamment, les salaires à double vitesse, la carte de séjour. Visiblement, les actions entreprises par " l`homme aux solutions " d`alors n`ont point convaincu le Sage qui l`avait déjà désavoué et vomi quelques temps avant sa mort. Puisqu`il s`apprêtait à le dégommer quand la mort l`a emporté.
F. Toti
F. Toti