La communauté internationale va-t-elle transformer en acte ses intentions formulées dans la capitale burkinabé d’envoyer une force militaire aux fins de protéger les populations civiles et permettre l’instauration d’un climat de sécurité en Guinée ? Rien n’est moins sûr. Mais, le fait que le groupe de travail international, Gti, comprenant les Etats Unis, la France, la Cedeao, l’Union Africaine, et bien d’autres organisations politiques et financières internationales, ait préconisé cette option va dans le bon sens. Devant la dégradation de la situation suite à la tentative interne d’assassinat du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis camara le 3 décembre 2009, les Guinéens sont plus que par le passé livrés aux actes de barbarie des soldats. Ceux-ci, sous prétexte de traquer les auteurs et commanditaires de la tentative d’assassinat, font irruption dans les quartiers, enlèvent sauvagement les personnes, battent à sang et torturent sans ménagement. Dans la capitale du pays des Hommes intègres, les membres du Gti, principalement le président de la commission de la Cedeao, Mouhamed Ibn Chambas, ont été offensifs. Leur détermination est à la mesure de la gravité des drames que vivent les Guinéens aux mains de la clique militaire. Comme il fallait s’y attendre, ces derniers ont donné de la voix ; menaçant de considérer comme un acte de guerre tout envoi de troupes qui n’aurait pas leur aval. Par la voix du colonel Moussa Kéïta, le secrétaire exécutif de l’organe de fait au pouvoir, les tueurs et violeurs de Conakry disent prendre toutes les mesures pour faire face à un débarquement de troupes étrangères sur leur sol. Une menace qui trahit la trouille de la soldatesque plus apte à tirer sur des civils à mains nues qu’à faire autre chose. L’Onu doit donner suite aux recommandations du Gti.
D. Al Seni
D. Al Seni