Candidat par exception à l’élection présidentielle prochaine, Alassane Dramane Ouattara charrie un double nom de code : falsificateur et vendeur d’illusions. Hier, il a tronqué sa propre histoire et sa nationalité d’origine, aujourd’hui, il promet des pluies de milliards aux électeurs Ivoiriens. Rien que du vent. Un peuple sérieux peut-il confier sa destinée à une personne qui renie sa propre histoire? “Pourquoi revenez-vous sur la question de la nationalité de Ouattara ?”, “Le problème de la nationalité de Ouattara est un débat périmé”, “Ouattara est déjà candidat à la présidentielle, le problème de sa nationalité n’est plus d’actualité ”… Que n’avons-nous pas entendu et lu, suite aux publications N° 3454,3455 et 3456 des jeudi 10, vendredi 11 et samedi 12 décembre 2009 du quotidien Notre Voie ? Les interviews de Kalilou Thiéro, réalisée par un journal malien ; de Frédéric Guima, réalisée par un journal burkinabé, montre à l’évidence que le débat sur la nationalité d’Alassane Ouattara est loin d’être clos. L’interview de Lamine Doukouré publiée en 2000 par Notre Voie a été reproposée tout simplement pour montrer l’unanimité qui se fait autour du cas Ouattara. Les témoignages de trois sachants “En ce qui concerne Alassane, ses relations avec Houphouët datent de son séjour en tant que fonctionnaire international à Dakar puis à Abidjan. Sinon Alassane est bien un Burkinabé mais détesté par Sankara…”, soutient le vieux Malien Kalilou Thierno, ancien chauffeur de Félix Houphouët-Boigny. L’ex-Ambassadeur burkinabé aux Etats Unis au début des années 60, Frédéric Guirma, corrobore l’assertion de Kalilou Thierno avec quelques menus détails : “Alassane Dramane Ouattara a fait ses études primaires à Tengrela (Banfora, Haute Volta), puis sa première partie du Bac au Lycée Ouezzin-Coulibaly, la 2ème partie au Zinda. Après son Bac, il était sans bourse. Moi, ambassadeur aux USA, j’ai réussi à obtenir 250 bourses pour la Haute Volta. Mais le gouvernement voltaïque a refusé. Finalement, les Américains sont venus sur place en Haute Volta. Alassane Dramane Ouattara et Ardo Diallo ont bénéficié de ces bourses, plus deux autres voltaïques dont j’ai oublié les noms. Je me souviens que lorsqu’ils sont arrivés à New York, ils logeaient à l’Hôtel Aldruin. Je leur ai fait même avancer à chacun 400 dollars (200.000 fcfa à l’époque, ndlr) car ils n’avaient pas encore touché leurs bourses”. Fils de l’ami du père d’Alassane Ouattara, Doukouré Lamine, natif d’Odienné (Côte d’Ivoire), fait également des révélations importantes sur les origines voltaïques de Ouattara : “un jour, on a appris que le père de Mossi Dramane était décédé à Sindou (Haute Volta, ndlr). En tout cas, je me souviens que, quelque temps après, Mossi Dramane a décidé de partir. Et tous les vieux de Dimbokro se sont rassemblés, le jour de son départ, pour l’accompagner à la gare de train. On nous a dit qu’il rentrait chez lui ( à Sindou, ndlr) pour être chef de village. Il n’est plus revenu à Dimbokro. Enfin, je ne l’ai plus revu jusqu’à sa mort à Sindou. Alassane avait déjà été envoyé en Haute Volta avant que son père, Mossi Dramane, ne quitte Dimbokro”. Mensonges hier et aujourd’hui Comme on le voit, par le biais de la crédibilité de ces trois témoignages et de leurs auteurs, les origines voltaïques (burkinabé) de Ouattara ne font l’ombre d’aucun doute. Au-delà de sa volonté farouche de diriger la Côte d’Ivoire même avec les armes, l’on ne comprendra jamais pourquoi M. Ouattara traite avec condescendance et dédain, le digne peuple burkinabé. Il affiche aux yeux du monde qu’il n’est pas fier de ses origines voltaïques. Dans une récente interview à la presse internationale, Ouattara a confié que le premier chantier auquel il va s’attaquer s’il est élu président de Côte d’Ivoire, c’est de changer la Constitution car il sait que “la question de sa nationalité ivoirienne n’est pas encore réglée”. Ouattara ne veut visiblement pas de traces voltaïques dans son passé. Il se dit originaire de Kong et d’Odienné (Côte d’Ivoire). Il ne veut pas entendre parler de Sindou (Burkina Faso) ni d’une évocation de sa nationalité voltaïque. A coups de falsification et de propagande, Ouattara s’est bâti un passé et des origines ivoiriennes. Au moment où il parcourt la Côte d’Ivoire en pré-campagne électorale, en tant que candidat exceptionnel à la présidentielle, il paraissait nécessaire de rappeler les contrevérités entretenues par Ouattara sur ses origines. Qui mieux que les témoignages sur les origines voltaïques du “fils de Mossi Dramane” peut mettre à nu tout ce mensonge ? Les Ivoiriens à qui Alassane Ouattara promet des pluies de milliards de francs lors de ses meetings de pré-campagne sont avertis. “Qui a menti hier, mentira aujourd’hui”, dit l’adage. Ouattara falsifie son passé et dit des contrevérités sur ses propres origines. Qu’est-ce qui pourrait l’empêcher de mentir aux électeurs Ivoiriens ? Surtout que dans son subconscient, campagne électorale rime avec mensonge et promesses fallacieuses. Ce n’est pas tant faire ressurgir le débat sur la nationalité de Ouattara qui préoccupe le quotidien Notre Voie, mais c’est pour interpeller tous les électeurs ivoiriens du Nord comme du Sud, de l’Ouest, du Centre et de l’Est. Leur dire attention ! Celui qui a falsifié sa propre histoire est un vendeur d’illusions qui n’hésitera pas à compromettre l’avenir des autres. Pourvu que ses intérêts personnels triomphent.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr